9h-11h Agora Démocratie et justice alimentaire
Animé par Dominique Picard
Dominique Paturel de l’INRAé à Montpellier
Il y a un problème majeur de méconnaissance de ce que démocratie alimentaire voudrait dire. C’est un point de blocage qui empêche le changement d’échelle. La réflexion conceptuelle doit croiser les savoirs issus de la réalité de l’accès à l’alimentation pour les familles à petit budget. On note une confusion entre démocratie et justice. En France, la démocratie fait référence à une loi. Le lieu où les lois se décident, c’est les Parlements dont l’Assemblée Nationale, avec un certain type d’élus. Alors pourquoi aujourd’hui, avec la multitude d’initiatives sur le territoire, on n’aboutit pas à autre chose ?
Du confinement, on tire un certain nombre de leçons qui nous ont permis d’identifier certaines fragilités du système alimentaire et nous montre l’accélération de la question démocratique qu’est l’accès à l’alimentation. Si la question du droit est importante alors même qu’elle existe déjà à l’échelle internationale, pourquoi l’accès reste compliqué ?
Il faut pour cela savoir comment a émergé le concept de démocratie alimentaire, et ce qui le différencie d’autres concepts comme celui de la souveraineté, au delà de la question du seul droit à l’alimentation, notamment pour ceux qui ont des ressources plus minimes.
Selon Tim Lang, chercheur anglais, ce qui définit la démocratie alimentaire c’est de reprendre la main sur le système alimentaire.
Le système alimentaire se résume en quatre étapes successives : la production, la transformation, la distribution, la consommation.
On ne peut pas détacher ces activités les unes des autres. C’est bien une approche systémique qui permet de comprendre cette notion de démocratie alimentaire. Ce n’est pas uniquement la décision d’un gouvernement ou d’un Etat qui déciderait de donner une alimentation gratuite à un public particulier. C’est l’ensemble de la chaîne qu’il faut traiter.
Dans l’idée d’une démocratie alimentaire et d’alimentation durable, on fait un pas de côté et on attrape la notion de système alimentaire et on conçoit l’accès aux produits alimentaires en les connectant avec leur chaîne de production. La question du statut des produits alimentaires est fondamentale pour penser les lois.
Tim Lang pose sa définition à partir d’un constat : le système alimentaire et agro-industriel mondial tel qu’il existe, via l’OMC, les accords commerciaux, les accords bilatéraux, laisse très peu la main aux Etats sur les conditions de production et d’équilibre entre l’offre et la demande. Reprendre la main sur les systèmes alimentaires, comme on peut, est un enjeu de démocratie alimentaire justement. Si les initiatives citoyennes se multiplient comme le mouvement de justice alimentaire (1996), ce n’est pas suffisant.
Car ces initiatives produisent une forme de privatisation de l’accès aux ressources, via les groupements d’achats ou AMAP. De ce fait une partie de la population est laissée de côté, comme ceux qui bénéficent de l’aide alimentaire. A l’excès, un régime autoritaire pourrait décider de sa vision de la justice sociale. On ne peut donc pas parler de justice sans parler de démocratie. L’accès à l’alimentation est politisé, et devrait se discuter dans des instances démocratiques, en France l’Assemblée nationale. Ce qui n’est pas le cas.
Dominique Picard : Et la souveraineté alimentaire ? Est-ce un concept de plus ?
Il faut revenir à la construction de ces concepts dans le temps. Le sommet mondial de 1996 va faire basculer la question de sécurité alimentaire internationale et l’adosser pleinement au système agricole productiviste. La petite paysannerie à l’échelle mondiale va s’organiser, notamment Via Campesina, et développer le concept de souveraineté car les paysans qui produisent n’arrivent plus à se nourrir eux-mêmes. Ce qui alors est mis en cause c’est l’aide au développement et l’aide alimentaire internationale. Le déversement sur les pays du sud d’une partie de la production des pays du nord va désarticuler les systèmes alimentaires des pays du sud.
En 1998, le concept de démocratie alimentaire de Tim Lang touche d’abord les pays du Nord. En 2008 la crise des émeutes de la faim posent, dans les espaces médiatique et public, les questions d’accès à l’alimentation, dont l’aide alimentaire. C’est autour de cette période que s’élabore le concept de justice alimentaire, notamment au Royaume-Uni. Ces différentes étapes donnent de nouveaux cadres de pensée.
Jérémy Camus vice président à la Métropole de Lyon délégué à l’agriculture, l’alimentation et la résilience du territoire
La métropole lyonnaise, c’est 1 400 000 habitants, 59 communes, sur une superficie de 55 000 hectares, dont 12 000 hectares de terre agricole (soit plus de 20% de sa surface). C’est moins de 5% d’autonomie alimentaire et donc 95 % de ce qui est produit quitte le territoire. Pour la première fois, il y a la création d’une délégation dédiée à l’alimentation et l’agriculture.
Elle est confrontée à deux grands enjeux :
- L’accessibilité à l’alimentation pour ses habitants.
- La juste rémunération des producteurs dédiés à la Métropole.
L’ambition est d’agir sur l’intégralité de la chaîne pour renforcer la résilience du territoire.
Le foncier agricole est à pérenniser, voire sanctuariser. La Métropole propose de créer une “réserve foncière”, pour la rendre accessible à des personnes qui souhaiteraient s’installer, avec des modèles à ré-inventer, à ré-imaginer par et pour les personnes nouvelles dans l’agriculture.
Comment aussi développer des CAE (coopératives d’activités et d’emplois) par exemple ? La Métropole pourrait aussi créer une régie agricole métropolitaine pour devenir elle-même productrice d’alimentation.
La distribution doit ensuite rendre accessible ces produits. Pour cela il y a la commande publique. La Métropole a hérité des compétences du Département du Rhône, et donc aussi des 80 collèges (qui comptent 24 000 demi-pensionnaires) soit 2,8 millions de repas/an (part de production locale à développer).
Derrière cet enjeu de résilience, il y a également des enjeux de coopération. La Ville de Lyon et ses écoles déjà, qui distribue 28 000 repas. Une mutualisation peut être un levier intéressant pour développer la filière de production agricole et de logistique. Agir auprès de jeunes, c’est déjà favoriser une justice alimentaire car chaque collégien a la même chose dans son assiette.
2° levier : par sa mission sociale héritée du Département, comment l’aide alimentaire vient aussi favoriser des débouchés pour les producteurs locaux, en fournissant aux plus précaires une alimentation saine et durable, avec une aide de la Métropole ? Et comment insérer au mieux ces producteurs parfois isolés ?
La difficulté est l’accès aux produits locaux, les questions logistiques et juridiques. Comment lever les freins pour assurer une fluidité entre production et consommation locale ? La place de la collectivité permet aux acteurs de terrain de coopérer, d’être plus efficaces, mais aussi de changer d’échelle.
Dominique Picard : Le pouvoir d’agir des collectivités et des citoyens, comment peuvent-ils se rencontrer pour changer les choses ?
Olivier de Schutter Rapporteur pour les Nations Unies sur la pauvreté, après avoir été Rapporteur sur l’alimentation et l’agriculture
Dominique Picard : quand vous entendez ces notions de démocratie et justice alimentaires, qu’est-ce que cela évoque pour vous par rapport à vos travaux ?
Quand on parle de la démocratie, on parle souvent de la démocratisation de l’Etat et de la nécessité, des capacités des citoyens de contrôler les états.
En réalité ce n’est pas simplement l’Etat mais la société qu’il faut démocratiser, et notamment les sytèmes alimentaires. Sinon la capacité des élus d’influencer le cours de la société demeure limitée car ils affrontent la logique de marché.
C’est une idée très concrète du niveau le plus local au niveau le plus international. Cela a démarré aux Etats Unis et au Canada au début des années 80, puis en Europe. C’est l’idée de conseil de politique alimentaire qui a fait son chemin. Des instances consultatives au niveau local, où sont mis ensemble différents acteurs du système alimentaire, pour réfléchir à la façon de modifier le système alimentaire et sa résilience, par consensus.
Avec ces instances consultatives, l’idée est d’élargir les réflexions sur le territoire pour être efficaces. Ces instances permettent de dynamiser le débat en la matière.
Pour qu’un système alimentaire territorial (PAT : Projet Alimentaire Territorial) se mette en place, ces instances sont importantes à créer. Si on développe des instances locales qui ne sont pas soutenues au niveau national ou international, on va vite rencontrer des limites.
Les PAT butent aujourd’hui sur la PAC (Politique Agricole Commune) au niveau supérieur. On sent la tension entre la re-territorialisation d’une part et la pression européenne d’autre part.
C’est le processus des Etats Généraux de l’alimentation, c’est aussi le rôle que l’on souhaite voir pris à l’avenir par un conseil des politiques alimentaires au niveau européen, avec la stratégie alimentaire européenne “De la Fourche à la fourchette”.
Il y aura des propositions de cadre législatif en 2022, avec la création d’un conseil de politique européen consultatif, dont l’embryon a été créé par le Comité économique et social européen en 2019.
Au niveau international, on a l’expérience inédite du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, qui se réunit à Rome chaque année. Elle est représentative des gouvernements et d’une série d’acteurs, des agences des Nations Unies, de la société civile. On a là une tentative à plusieurs échelons de gouvernance pour reprendre le contrôle sur l’alimentation, selon l’expression de Tim Lang, par des processus plus inclusifs et plus démocratiques pour ne pas abandonner cette question aux forces aveugles du marché.
La démocratie alimentaire est importante pour que les innovations sociales qui créent des alternatives par rapport au système dominant puissent se déployer. La France est pionnière en terme d’innovation sociale : potagers collectifs urbains, AMAP, épiceries sociales, ventes à la ferme. Cela crée des systèmes alimentaires alternatifs, face au grands acteurs de l’alimentation, à l’agro-industrie, aux grands distributeurs.
Parfois cela se fait sans aucun soutien des politiques locales, des collectivités, par des collectifs d’habitants. Tout au plus, ils attendent que les pouvoirs publics tolèrent cette activité, sans qu’elle soit imposée.
Cependant, il faut reconnaitre que ces innovations sont fragiles car elles reposent sur le volontariat, butent sur des obstacles règlementaires. Elles s’épuisent quand elles ne peuvent pas aller au delà d’une échelle micro.
Aujourd’hui on se rend compte que pour que ces initiatives sociales très prometteuses se solidifient dans le temps, il faut créer des alliances privé-public entre citoyens, collectivités publiques et entrepreneurs locaux, qui peuvent apporter leur accès au capital, leurs compétences, qui peuvent permettre à ces initiatives de devenir pérennes.
On est à la recherche d’une seconde génération d’initiatives sociales, qui prendraient appui sur ces alliances publiques-privées.
Des exemples remarquables, comme la Métropole de Lyon, et à Montpellier, Paris ou dans le Triangle de Gonesse, les initiatives locales citoyennes sont soutenues, ce qui est apprécié. Les collectivités publiques sont aussi valorisées, sans s’approprier ces initiatives. Elles voient alors des initiatives exister qu’elles n’auraient pas réussi à impulser elles-mêmes. Cela crée des espaces où l’expérimentation citoyenne peut se déployer.
Dominique Picard : comment faire se rejoindre les initiatives citoyennes et les pouvoirs publics ?
Le rapport d’Olivier de Schutter de 2014 sur l’alimentation
Jean Fabre à Genève, interagence des Nations Unies pour l’économie sociale et solidaire, sénior adviser pour la rencontre avec les 2000 jeunes pour l’économie avec le Pape François
Dominique Picard : Quelle est la capacité réelle des Etats à faire évoluer le système dans lequel nous sommes, notamment en termes de droits (article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme) ?
Nous sommes face à une difficulté majeure, à savoir que les Etats ont seulement une emprise partielle sur l’exercice du droit à l’alimentation. Mettre un droit en pratique n’est pas facile, il faut le rendre opposable. La plupart des Etats se sont désengagés de l’action économique. On est dans un monde dans lequel on a besoin de remettre des valeurs, de la chose publique, des références.
Si on s’en tient à l’ONU, on a des moyens d’actions très différents :
- L’aide au développement, mais qui reste limité à ce que les Etats veulent bien faire, et on ne peut rien imposer à qui que ce soit.
- ?? (à compléter)
L’accès à l’alimentation n’est pas juste une question de moyens, mais aussi une question de production, de commercialisation, de qualité (santé, nutrition), de connaissance des produits eux-mêmes, de dignité.
Il faut penser l’ensemble de la société et la façon dont elle pense les problèmes fondamentaux de l’existence. On a tendance à avoir des approches trop sectorielles. Tout à l’heure Dominique avait l’air de dire que l’aide au développement était négative car on leur déversait des aliments, mais on peut être dans l’opposé en construisant des capacités institutionnelles qui les aident à être autonome, si on est dans l’assistance technique.
L’objectif des 0,7% du PIB de chaque Etat pour l’aide au développement n’est pas encore respecté en 2020 alors qu’il était prévu pour 1980 ! Il ne faut pas s’étonner de l’incapacité des Etats à assister leur population. Pour diminuer de moitié le nombre de personnes pauvres en 2015, on s’est rendu compte qu’il fallait une pression citoyenne pour que les Etats agissent, comme la Campagne du Millénaire.
Pour les objectifs de développement durable de 2030, il faut une présence et une conscience citoyenne sur ces questions, en faisant en sorte que les pouvoirs publics jouent leur rôle, notamment les municipalités qui sont proches des gens et permettent aussi de soutenir les initiatives de l’économie sociale et solidaire. Cela serait un début pour rendre opposable le droit à une alimentation digne et durable.
Damien Carême député européen, écologiste et ancien maire de Grande Synthe
Dominique Picard : Quand tu étais maire de Grand-Synthe, tu avais assigné l’Etat qui ne respectait pas ses engagements en matière de lutte climatique. C’était “L’affaire du siècle”, le politique conjugué à une action citoyenne permet d’avancer. Et vous avez gagné, ce qui est remarquable.
Quels sont les moyens que tu as saisi ? Comment as-tu pu amener à cette conscientisation ? Comment conçois-tu l’exercice de la démocratie alimentaire ?
Si je suis passé au 100% bio dans les cantines scolaires, c’est grâce au film “Nos enfants nous accuseront”. Les responsables politiques doivent tenir compte de la mal bouffe et des alertes lancées par les scientifiques. J’ai decidé de passer au 100% bio en 4 mois.
On était sensible aussi au concept de ville en transition. Combien de temps pouvions-nous tenir sans approvisionnement extérieur ? Un conseil de politique alimentaire locale a été créé, avec des producteurs, des distributeurs, des citoyens, etc. On avait besoin de s’auto-former, de voir quels étaient les problèmes rencontrés par les uns et les autres.
Puis on a décidé d’acheter des terres agricoles. J’ai eu une opposition de la SAFER qui a fait préemption car elle voulait réserver ces terres à d’autres agriculteurs sur l’agglomération de Dunkerque. La condition a été qu’elles servent à faire du bio et je voulais implanter des jeunes en reconversion professionnelle ou des jeunes qui avaient du mal à se lancer.
A Grande-Synthe, une partie importante de la population est en grande difficulté sociale (33 % de gens vivent sous le seuil de pauvreté, 28 % de chômage). C’est grâce à l’Université populaire qu’on est allés voir des habitants d’immmeubles pour qu’ils puissent subvenir à une partie de leur alimentation via des jardins partagés. Cela a crée du lien social entre ces habitants, notamment dans les barres d’immeuble.
Il y avait aussi l’accès aux cantines scolaires, qui n’était pas une demande des concitoyens, mais une exigence, une proposition de la Ville. Nous avons mis en place une politique tarifaire adaptative, où les gens qui gagnent peu d’argent payent 40 centimes le repas, contre 1,85 euros pour ceux qui ont plus de moyens. C’est aussi le choix d’une redistribution, la collectivité bénéficiant de recettes fiscales liées aux entreprises implantées sur son territoire.
Comme il y a des jeunes qui cherchent des terres, autant leur mettre à disposition. Et on a fait des partenariats publics-privés avec eux. Ils vivent de leur propre culture.
En France, 30 % des agriculteurs vivent avec moins de 350 euros par mois. 5 % d’entre eux n’arrivent pas à vivre. C’est intolérable qu’on en soit arrivé à cette extrémité. Tout le système de l’agro-business est malade. La PAC ne prend pas en compte le Green Deal.
Au niveau du local, on visait l’autonomie alimentaire. On a fait venir des étudiants de l’INRA et on a identifié 110 hectares sur la commune de Grande-Synthe pour les mettre en culture. C’est le projet que j’avais sur le long terme mais je n’ai mené que le début. On a créé une régie pour qu’ils puissent travailler en commun, mutualiser du matériel, faire des circuits-courts.
Pour éviter la mise en concurrence dans le cadre de ce circuit court, on a crée une légumerie d’insertion qui est un ESAT. Nous avons ouvert les marchés publics aux entreprises d’insertion.
Dans la communautaire urbaine de Dunkerque aussi on a créé un conseil similaire sur une échelle un peu plus grande, l’idée étant de fournir toutes les écoles en bio et local, en convertissant tous les maraîchers en bio pour alimenter les écoles.
Les Etats ont abandonné la société à l’économie, il faut que le politique reprenne le pouvoir sur l’économie, c’est un enjeu majeur. Le nombre de crises dernièrement est incroyable, ce n’est plus conjoncturel mais structurel.
Il faut mettre des moyens pour le coronavirus oui, 41 000 morts, mais chaque année c’est 67 000 personnes qui meurent de la pollution !
Avec l’Affaire du Siècle, on montre que la France n’est pas dans les clous avec ses engagements, qu’elle a signé avec l’accord de Paris. Elle a pris aussi d’autres engagements qu’elle ne tient pas sur l’alimentation, la pauvreté, etc. Le Conseil d’Etat contraint maintenant notre pays à les respecter.
Dominique Paturel : les villes et les régions sont des échelles intéressantes pour des systèmes alimentaires territoriaux ?
Dans ce qui a été dit, je suis gênée par l’impasse sur l’alimentation comme marqueur de rapports de classes. Si on ne prend pas cela en compte, les limites arrivent vite. Il faut faire aussi attention à la manière dont on qualifie la nourriture, comme la “malbouffe” car ce qualificatif sert à cibler une partie de nos concitoyens.
Aujourd’hui, on a presque 1/6 de la population assignée à l’aide alimentaire. Faire l’impasse sur la place du système alimentaire agro-industriel vis à vis de l’aide alimentaire, c’est une erreur, notamment parce qu’une toute petite partie seulement de la population peut se permettre le bio et local.
Je fais partie du réseau qui travaille sur une sécurité sociale de l’alimentation, prenant en compte ce rapport de classe. La question de la lutte sociale est aussi présente dans l’alimentation. Aussi la façon dont l’Assemblée Nationale s’empare ou pas de la question de l’accès à l’alimentation.
En réponse au rapport de la FAO en 2018, le résau EAPN (branche française du réseau européen de lutte contre la pauvreté qui promeut la participation des personnes en situation de pauvreté et la construction d’une Europe sociale) a fait une analyse de la non effectivité du droit à l’alimentation en France. Il s’agit d’un réel rapport de force, qui est très important.
Dominique : Il ne pas oublier l’ensemble des actions à mener à tous les échelons, c’est fondamental.
Alain Yvergniaux, Agronomes et vétérinaires sans Frontières
Dominique Picard : Comment ces questions de la réappropriation des moyens de productions prennent corps quand on intervient dans un pays tiers ?
70 % de la nourriture consommée dans le monde provient de l’agriculture paysanne, incontournable pour le développement des pays du Sud.
Dans un monde idéal, la production agricole actuelle pourrait fort bien nourrir nos 8 milliards d’habitants. Et on sait que ça ne se passe pas comme ça, à cause des conflits, de la concurrence déloyale sur les marchés, du gaspillage, du réchauffement climatique.
En 2018, plus de 800 millions de personnes ont souffert de la faim. Et ce nombre est en augmentation depuis 2016 et 2017. Et deux milliards n’ont pas accès à des aliments sains et en quantité suffisante.
AVSF (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières) s’est créé pour soutenir l’importance de ces agricultures familiales dans la société. On est convaincu que les conditions qui permettent leur développement permettraient d’avancer sur les questions qui nous préoccupent ce matin. On se doit de donner à tous l’accès à l’eau, à la Terre.
Quelques éléments clés sur le projet que je porte en Casamance au Sénégal :
- Porté avec des acteurs de Casamance, et notamment des femmes, il y a un projet d’usine de transformation de noix de cajou, sachant que l’Afrique de l’Ouest est un des plus gros producteur de noix de cajou et que la valeur ajoutée issue de la transformation leur échappe : elle est réalisée en Inde ou au Vietnam.
- Notre projet depuis le mois de septembre, avec deux coopératives de producteurs locaux et une association de femmes, est de monter une unité de transformation semi-industrielle.
- On traite également la distribution (partenaires Ethiquable : entreprise coopérative française engagée, spécialisée dans la vente de produits bio issus du commerce équitable).
- L’usine entrera en production en mars-avril 2021.
- L’objectif est de créer de l’emploi, une centaine, principalement des femmes. Il va renforcer l’agriculture d’anacarde, et à côté 200 à 300 emplois seront créés.
Nous allons enclencher un cycle de développement économique et social.
Dominique Picard : Comment trouver le bon curseur entre la solidarité internationale et la dépendance des populations ? Est ce qu’il y a une possibilité de penser la réciprocité du Sud vers le Nord, par rapport aux techniques, aux savoirs faire locaux ?
De nombreux projets de solidarité internationale ont été conçus à partir d’experts du Nord qui imposaient et exportaient leur projet, avec une réciprocité faible ou nulle.
Dans AVSF, il y a une évolution de paradigme depuis des années, qui consiste à ce que les projets que nous développons soient co-construits avec nos partenaires du Sud, comme pour ce projet de transformation de l’anacarde.
Dominique Picard : l’élément de conscientisation est fondamental. En clair, ce que nous faisons dans notre pays a des répercussions sur les autres pays.
Nathalie Grégoris coordinatrice régionale, ANIS Etoilé (Agriculture, Nutrition, Interculturel, Solidarité)
Association d’éducation populaire, ANIS étoilé vise à renforcer les capacités des citoyens à faire des choix conscients sur leur alimentation pour que chaque habitant soit constitutif d’une société résiliente, et mettant à l’oeuvre une alimentation durable et saine.
Elle est née en 2005 autour de la campagne alimentaire pour cette lutte de la faim dans le monde. Il s’agit alors de mieux comprendre ce qu’on mange, comment c’est produit, avec un développement par rapport à notre santé et à celle de la planète. La volonté est de donner des clefs de compréhension pour faire des choix en conscience, là où on se trouve.
L’association est sensible à la question des inégalités sociales, des déterminants du comportement alimentaire (lieu d’habitation, catégorie socio-professionnelle, état de santé, accès à l’environnement proche, désert alimentaire). L’idée est d’allumer des étoiles dans les yeux, il s’agit de prendre conscience du pouvoir d’agir qu’on a sur notre alimentation et de reprendre confiance en soi.
On peut jardiner, cuisiner par soi-meme, on peut produire son alimentation. On est capable de lire des étiquettes quand on va au supermarché, d’éviter les aliments ultra-transformés. Dans le programme National de nutrition-santé, il y a un objectif de réduire de 20% la consommation de produits ultra-transformés. Se référer au concept d’Anthony Fordet (?? à préciser)
Il y a un fort sentiment de dépossession des questions alimentaires par les plus fragiles ou démunis. La qualité de la nourriture de l’aide alimentaire étant médiocre, il s’agit donc de leur donner les moyens de faire des choix également. Nous avons travaillé à Thiers sur la restauration collective de la ville avec des assistantes sociales qui étaient plus sensibles à la question du budget que de la qualité des aliments. Même avec un petit budget, on peut faire des choix. On a fait des visites dans les supermarchés avec les assistantes sociales et les personnes précaires, les assistantes ont constaté qu’elles choisissaient et ne prenaient pas en compte que le moins cher. Il en résulte des fiches de capitalisation, véritable ressource dans le cadre des politique de la ville pour faire évoluer les repésentations des travailleurs sociaux.
Nous faisons aussi du “co-cooking” des espaces de cuisine collective, les personnes avec plus de moyens paient plus, sinon c’est à prix libre. Principalement dans les quartiers prioritaires. Cela crée du lien social et redonne de l’estime de soi.
Notre coeur de métier est l’éducation à l’alimentation de la terre à l’assiette. Nous utilisons beaucoup comme outil pédagogique l’atelier jardin et l’atelier cuisine, mais pas que, il y aussi des visites des fermes et des professionnels de l’alimentation. Nous favorisons la transmission de pairs à pairs, où une personne touchée va sensibiliser ses proches après coup. Nous travaillons avec les assistantes maternelles, maillon incontournable de la petite enfance. En Auvergne Rhône Alpes 10% d’enfants scolarisés en grande section de maternelle sont en surpoids et ils sont 15% dans les catégories socio professionnelles ouvriers. C’est au début de la vie qu’il y a l’ouverture au goût.
Nous agissons aussi dans le cadre international avec l’opération “Mon lait est local” (Campagne alimentaire CFSI) et un festival festival ALIMENTERRE. Il y a par exemple un travail avec des producteurs de lait, on met en relation des producteurs de lait au Sud avec des producteurs au Nord, pour mieux rendre compte le système alimentaire mondial et de ses travers (réexportation d’une poudre de lait réengraissée à l’huile de palme en Afrique de l’Ouest d’où il est issu). C’est aussi en lien avec OXFAM pour l’opération “N’exportons pas nos problèmes”". Il s’agit de sensibiliser les producteurs d’ici par échanges avec les professionnels du Burkina Faso.
Danse urbaine : le Hip Hop et la breakdance comme levier d’action pour une alimentation saine et durable auprès des jeunes publics
Geneviève présente les acteurs de cette action, notamment les deux intervenants : Nadia Bachmar, institutrice, et Azdine Benyoucef, de la Compagnie Second Souffle, partenaire régulier des Dialogues en humanité.
Comment les enfants vont incarner cette façon de participer à un accès digne à une alimentation digne et durable ?
C’est une action menée par une école de la Métropole. Les enfants de CM2 de l’école Louis Pergaud de Vénissieux participent à un projet avec leur institutrice Nadia Bachmar. Ils travaillent sur une chorégraphie, pièce de théâtre et musique avec Azdine Benyoucef, chorégraphe. Les enfants sont amenés à comprendre l’intérêt d’avoir une alimentation saine dans la façon dont on se bouge. C’est une sensibilisation à la question par une mise en pratique de l’exigence de la danse, du corps et de la mémoire.
Pour Nadia Bachmar l’intérêt de ce projet est d’inscrire les enfants dans une démarche citoyenne et un moyen de faire tout un travail sur la santé même mentale. L’activité physique et culturelle apporte du bien-être et de l’estime de soi grâce au travail en groupe. Elle permet de révéler tous les talents, donne envie aux enfants d’adhérer à la citoyenneté et de s’inscrire la petite histoire dans le grand récit historique national.
Selon Geneviève c’est aussi une incarnation de la citoyenneté active, à travers le corps, les émotions. Comme on le voit depuis hier, la question de l’alimentation est systémique. Et on voit, grâce à ce projet, qu’on va au coeur d’une citoyenneté active au quotidien. Comment articuler le corps, la danse, avec la question de l’alimentation et de la citoyenneté?
Nadia : Cela s’inscrit dans le cadre bien précis du programme du “socle commun de connaissances et de culture”. Le lien qu’on fait avec l’alimentation, c’est de se dire qu’il est important de remplir son ventre et aussi son esprit, son âme comme nourriture de l’être. Je crois que pour moi l’enjeu du 21°siècle est d’arriver à trouver le juste point d’équilibre entre l’alimentation éducative et celle qui nourrit notre corps à travers les apprentissages. Quand on mange mal, on pense mal!
Il y a une transdisciplinarité qu’on met en place grâce aux programmes et tout s’imbrique. On a abordé la question de la Grande Guerre, et on l’adapte au programme en classe. On fait le travail en histoire, en géographie avec les mouvements migratoires et les tirailleurs africains , en production écrite sur les correspondances, en arts avec les monuments aux morts. On voit bien que tout est balayé dans tous les domaines. On pourrait même se demander ce que mangeaient les poilus ? Car il fallait résister au froid, être efficaces au combat.
Geneviève : Vous suivez cette classe depuis le CM1, comment cette nourriture corporelle, affective et émotionnelle permet-elle l’interaction avec les enfants ?
Azdine : On est dans une recherche artistique mais il faut qu’on soit attractif. Les enfants ont une capacité à se concentrer, à s’impliquer et leur énergie motivent les intervenants.
Regis Dulas : ça fait un an qu’on suit cette très bonne classe. Ils ont des grandes capacités de travail, avec beaucoup de motivation et d’investissement. On constate une évolution très positive.
Les enfants chantent une chanson “Les tirailleurs”
Geneviève : On peut imaginer les uns et les autres, une chorégraphie. Et j’ai le souvenir d’une petite fille dont le grand-père a été tirailleur.
Inès : Mon arrière grand père était tirailleur. Il a fait la guerre d’Algérie.
Nadia : Cette histoire qui est éloignée dans le temps, est en fait assez proche des enfants, par l’histoire de leurs grands-parents ou arrières-grands parents.
Geneviève : Est ce que vous avez éventuellement des projets de jardinage et de rapport à la nature ?
Nadia : Je l’avais fait avec mes CM1-CM2, il y a 2 ans. On a fait un projet de compostage, en lien avec des étudiants d’une école de commerce. Aujourd’hui, c’est à réfléchir.
Geneviève : Comment l’art peut être un levier pour changer les habitudes alimentaires ? Comment faire que la dimension créative soit la plus forte possible ?
Azedine : Il y a plusieurs axes sur lesquels on travaille. On sait que sur les quartiers populaires, on a de la mal bouffe. Dans un premier temps, on ne parle pas d’alimentation et on ne pointe pas du doigt les gens. On est dans l’action, à disposition de ces jeunes en leur montrant des chorégraphies. L’alimentation fait partie d’un processus de contenus, de performances comme accompagnement tout au long de leur vie. C’est à travers la passion qu’on peut faire bouger les lignes.
L’axe de la parentalité est à prendre en compte, certains produits sont moins chers aujourd’hui, mais ils vont coûter plus chers par la suite en termes de santé. Cela prend du temps et ce n’est pas accessible à tous (dispositions géographiques, nécessité de manger).Pour certains il faut simplement manger, remplir son ventre. On flirte aussi avec la question de la précarité. Mais il y a aussi une nouvelle génération qui arrive, plus exigeante,à travers la pratique artistique et pas que dans la danse.
Les enfants en conclusion :
- On rend hommage aux grands-parents et on veut être la fierté des quartiers.
- Avec la danse, on s’amuse en même temps qu’on apprend.
Suggestion d’un film : Guerre et paix dans le potager
Retour sur le Hackathon
Avec Laure Ancel, directrice Design Act de l’école Strate, Annabel Hary, consultante en innovation pour l’économie circulaire avec une approche design (ex-intervenante à Strate).
Laure Ancel porte le projet RésiCity, qui s’incrit dans “Design Act”, cursus en innovation, pour personnes en reconversion ou en poursuite d’études, pour faire de l’innovation sociale.
RésiCity est un jeu de roles limité dans le temps. Un Hackathon est la contraction de Hacker et de Marathon. C’est un format de projet qui permet de se mettre en situation créative dans un temps court. Dans celui-ci, il est demandé aux participants de penser la ville du future de manière résiliente, en proposant des solutions frugales avec une vision écosystémique à l’échelle du quartier.
Pour cela, ils utilisent trois ingrédients :
- Le design : concevoir, dessiner au service d’une intention, avec une vision systémique, centrée sur l’humain, mettre en place le contexte d’une intelligence collective, en posture créative.
- Une fiction : un ouragan détruit la ville. L’idée est de faire autrement avec un contexte inédit.
- Un lieu : un quartier de ville (Lyon)
Annabel : le Hackaton est composé d’équipes pluri-acteurs (étudiants en design, étudiants dans une autre filière, collegiens, lycéens, habitants du quartier). Onze thèmes peuvent être abordés comme l’énergie, l’alimentation, la mobilité, la gouvernance, etc.
Pour déployer les solutions :
- Equipe 1 Réparer la ville après l’ouragan.
- Equipe 2 Préparer la ville pour qu’elle soit plus résistante aux chocs d’un éventuel autre ouragan.
Les enjeux du projet :
- Trouver des solutions, en étant accompagné par des experts.
- Sensibiliser les publics sur les dérèglements climatiques, la frugalité, l’économie circulaire, faire avec la nature.
- Sensibiliser des publics à la méthode design : persona, indicateurs, approche écosystémique.
- Faire ensemble grâce à l’intelligence collaborative : réveiller et révéler le pouvoir d’agir et de faire ensemble.
Exemple de solution : mission sol sec pour le quartier de la tête d’or, avec une solution de drainage par jardin. (récupérer le lien vers la vidéo)
Le futur de RésiCity, c’est d’aller vers une 2e édition en avril 2021 avec une version digitalisée. Une édition en présentiel est prévue lors du prochain Dialogues en humanité de début juillet 2021 au parc de la Tête d’Or.
Une nouvelle version du scénario est en cours de réflexion. Pour avoir un scénario plus original, les participants de l’acte 1 seraient invités à participer à ce nouveau scénario, projeté en 2041.
Ils vont rejoindre l’équipe de Imaginarium, avec Hervé Cheygnaud-Dupuy et Emile Hooge. Il vont aller vers une simplification du scénario et une transformation du scénario, en ouvrant les possibles à partir des solutions imaginées lors de l’acte 2.
Commentaire et compléments
Dominique Picard : quel serait le devenir du triangle de Gonesses ? C’est un terrain notamment agricole, dont l’avenir est en discussion. Comment imaginer d’y tester une démarche ResiCity ?
Laure : C’est tout à fait imaginable d’envisager une expérimentation.
Pour en savoir plus, retrouvez la présentation générale de RESICITY https://drive.google.com/file/d/1BNBv_iuUjOg5lv-ZyrUcOv5eDJOmXACE
Les vidéos de la pause déjeuner
- Azdine Benyoucef, pour les Dialogues en humanité
- Hakim Zoulikha, Time To Be
- Manolis Bibilis, Time to Be
- Interview de Jérémy Camus par Geneviève Ancel et Pierre Alain Gourion
- Mon potager me cultive
- Philippe Zerr le maraicher urbain
- Ludivine Dequidt, la bailleuse sociale
- Chloé à propos de Epicentre
Les commentaires du chat sur la visio Zoom
- Question à Olivier de Shutter : comment se fait il que la PAC ne prenne pas en compte le Green Deal ?
- les EG de l’alimentation c’était super et très important, mais je crains qu’il n’en advienne ce qui est advenu des EG de la Santé de Kouchner vers 94 ou 95 et des recommandations récentes de la Convention Citoyenne pour le Climat …QUE faire pour “transformer” ces moments forts de la démocratie participative en réalisations effectives, autre chose que des moments alibis “offerts” par les pouvoirs successifs aux citoyens. Très riches vos interventions, Mr de Schutter, Jérémy Camus, Dominique Paturel, très claires aussi…j’attend aussi D Carême avec autant d’intérêt !
- question à Olivier de Shutter : des exemples de coopération publique-privé qui fonctionnent ?
- la déclaration des droits des paysans n’a pas été votée par la France ni par l’Europe
- Le libre choix est un des principes des épiceries sociales et solidaires, en plus d’un accompagnement social global…
- Oui, mais il arrive souvent que les bénévoles accompagnent les personnes dans les rayons, et finalement contrôlent leurs choix…
- Pour l’avoir vu et lu dans le rapport ATD Quart monde “se nourrir quand on est pauvre”… J’espère vraiment que ce n’est pas le cas partout…
- C’était le cas hier soir avec le film “le système alimentaire de Fes, Maroc” en partenariat entre le Festival Alimenterre, les dialogues en humanité et la plateforme imago TV
- Nous avions un Ciné Dialogues en humanité dans le cadre du festival Alimenterre hiersoir, avec les expériences du Magreb, Fès, Sénégal et Resacoop. Super !
- je suis producteur de lait bio mais je n’imaginais pas le scandale de l’huile de palme
- (dans la ligne des problematiques de l’alimentation industrielle peu visibles, même parfois par les intervenants)
Un autre film dans le cadre du festival alimenterre sur imago, parle de la problematique et solution d’amelioration “locales” et aidés de l’introction du pain de ble dans le regime alimentaire au Senegal (ou les farines locales sont mais et mill) - Un autre mystere (que personnellement j’espere ressoudre un jour): la destinée de l’huile de soja français ?
- Le soja vert (legumineuse de la famille des poids) se cultive à destination en sa grande majorité (même en BIO) pour incorporer comme proteine (=stimulation de la croissance ou production oeuf/lait)
- Victor Hugo - “Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs”.
- mais (en plus des pratiques de “culture” qui me semblent discutables) ce qui est incorporé au melanges fournis au fermier pour nourrir leur betail est la “poudre de tourteau”
- cela est le resultat solide de l’extraction de l’huile, que les “grossistes” dissent qu’elle n’a pas de la démande sur le marché alimentaire
elle va ou cette huile?? - Très très émouvant de vous voir, si investie, si inspirante pour les enfants et pour nous tous. Vos élèves seront pour toujours marqués et motivés par votre enseignement par votre intelligence émotionnelle, votre créativité, votre grande sensibilité sensible et généreux. Merci de nous ouvrir cette jolie fenêtre sur l’enseignement à Vénissieux et un grand grand bravo (de la part d’une collègue passionnée et émerveillée par votre travail). Simone
“votre sensibilité et votre générosité” - Suggestion d’un film : Guerre et paix dans le potager
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