Des expériences locales à l’instauration d’un droit universel : Sécurité sociale de l’alimentation, revenu social de base, revenu d’autonomie inconditionnel
Animé par Marc Alphandéry, co-responsable du pole alimentation du Labo de l’ESS
On va s’interroger sur l’accès au droit à l’alimentation, pas toujours respecté. Actuellement l’aide alimentaire qui est proposée ne répond pas au besoin d’autonomie et de pouvoir d’agir. On va suivre des interventions complémentaires en France et à l’international.
Dominique Paturel de l’INRAé à Montpellier
Avec un grand respect pour tout le travail fait par tous les acteurs qui oeuvrent à fournir de l’aide alimentaire, elle aborde le droit à l’alimentation.
A la fin de la seconde guerre mondiale, on a vraiment connu des périodes de manque d’accès à l’alimentation. C’est après que se met en place l’industrialisation de l’alimentation. On a eu faim, on a mis en place quelque chose qui permet qu’on n’ait plus faim aujoud’hui.
Mais aussi la notion d’aide alimentaire actuelle est mise en place au milieu des années 80, période de crise sociale. Elle a alimenté une filière d’aide alientaire mais elle s’adosse au système productiviste. Et depuis plusieurs années, on a vu des lois qui consolident cette filière d’aide. Cela fabrique de nouvelles alliances pour réduire le gaspillage alimentaire. Puis la Loi Egalim inscrit la lutte contre la précarité alimentaire dans la lutte contre la pauvreté.
Quand la FAO fait le point sur le sujet, elle observe que le droit à l’alimentation en France, c’est l’aide alimentaire. Le réseau EPN France (référence ?) fait une démonstration que ce droit à l’alimentation fondée sur l’aide alimentaire empêche de penser la question de l’accès.
Les populations qui accèdent à l’aide alimentaire ont beaucoup de mal à en sortir. On a un vrai problème de pensée politique, de vision sur le droit à l’alimentation. Et pendant le confinement on a vu l’inventivité pour pouvoir y accéder.
Ouvrage Droit à l’alimentation durable dans la démocratie qui va sortir.
L’alimentation est un des marqueurs très fort autour de la “mal bouffe” qui serait le fait de populations “à éduquer”. Alors que ce n’est pas seulement le fait de personnes à petit budget. C’est aussi une façon de comprendre l’accès à l’alimentation qui aurait besoin d’être plus partagée. Cette question doit être débattue et discutée avec la population. Prenons les leçons des mouvements des gilets jaunes. Nous sommes tous des gens qui peuvent décider de comment accéder au droit à l’alimentation.
Frédéric Bosqué, fondateur de TERA (éco système coopératif en Lot et Garonne)
Frédéric se définit comme entrepreneur humanisme avec la vie comme expérience. Terra a mis en place le revenu d’autonomie inconditionnel en partie versé en monnaie locale.
Tera est un projet qui se développe sur une Zone Rurale à Revitaliser (ZRR), zones en désertification, où les revenus baissent et sont pour moitée issus de la redistribution. Et pour autant ce sont des zones magnifiques, des relations avec des vrais gens ; ce sont les coeurs battants de la République.
Aujourd’hui 13 000 communes sont considérées comme zones rurales à revitaliser, alors qu’un français 2 voudrait vivre dans une petite ville.
L’alimentation est une des productions vitales des humains, mais ces productions doivent être réinsérées dans des ensembles plus grands.
Avec un conseil scientifique depuis trois ans, et des partenaires, nous essayons de recréer la souche de base de la commune : un écosystème coopératif.
Le laboratoire Atemis a etudié les disfonctionnements de notre société. On va essayer de comprendre les grandes fonctions qu’on doit satisfaire. Et pour chaque fonction, on va créer une solution avec toutes les parties prenantes.
Le projet s’articule autour de trois communes :
- Masquières : (quel axe ???)
- Tournon d’Agenais : axé sur le pole économique, la distribution de produits alimentaires, etc.
- Trentels (700 habitants au bord du Lot) : où nous allons construire un quartier rural autonome, d’une quinzaine de maisons pour une trentaine d’habitants, avec tout ce qui est nécessaire pour assurer les services de base (alimentation, bâti bois, …) et la production de nourriture bio, une maison de la transition pour faire des services à la personne, des habitats légers au bord du Lot.
On ne peut pas détacher les problématiques de l’alimentation de celle des revenus. 98% des transactions en monnaie se font sur les marchés financiers et 2% seulement en local.
Ce qui est important c’est d’associer à cette production de biens et de services vitaux, une monnaie locale pour servir des revenus, salariés ou non salariés.
J’ai fait 12 000 km à vélo pour aller à la rencontre de ces acteurs locaux. Les producteurs de base de l’alimentation en France gagnent à peine moins qu’un RSA pour certains. Par exemple ce producteur bio qui travaillait avec la traction animale et bossait 70h par semaine pour 450€ par mois. Tant qu’on n’aura pas redonné de la valeur à ceux qui produisent de la valeur, alors ça ne fonctionnera pas. “Si tu veux vraiment relocaliser ta vie, il va falloir que tu te remontes les manches, car ça ne va pas sortir tout seul”.
Nous devons valoriser ce qui compte pour nous, et ce sont les Communs et les producteurs locaux. C’est ces deux, ensemble, qui vont produire un revenu d’autonomie, qui rendent le territoire souverain et permet de ne pas vivre en dessous du seuil de pauvreté.
Une des clés pour se réapproprier notre alimentation, c’est donc de construire des écosytèmes coopératifs. On a choisi de les construire à la campagne, loin des grandes villes où il y a beaucoup d’intrication et de coûts annexes pour produire des Communs.
On s’est choisi 10 ans, un temps long, pour recréer ces productions locales. On va construire un centre de formation pour essaimer ce qu’on a appris, puis en construire aux abords des grandes villes pour les alimenter en productions de base.
Arnaud Houel, directeur du Pôle Transition, Aménagement et Développement de la Ville de Grande Synthe
Le projet de revenu minimum Social Garanti est né dans un contexte d’une ville, Grande Synthe, où 33% de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec 68% de logement sociaux et 27% chômage. L’équipe municipale a fait un gros travail de verdissement, dans les années 70.
Le fil rouge de l’analyse de l’équipe municipale est de répondre à "comment améliorer le cadre de vie des habitants et le reste à vivre ?"
Cela passe par des questions de santé, une politique culturelle sportive, le renouvellement des bâtis avec un appui de la Région, le choix en 2011 de basculer la cantine en bio à 100% avec un appui local. Ils ont aussi choisi de développer un programme de ferme urbaine.
L’objectif premier est de faire diminuer la charge mentale des ménages sur les besoins primaires, pour pouvoir aller ensuite sur le retour à l’emploi.
Comment faire basculer au-dessus du seuil de pauvreté les personnes touchées ?
- Instaurer un minimum social garanti.
- Avoir un accompagnement social de la population pour commencer par accéder à toutes les aides de droit commun via les CCAS.
On contractualise avec la population, les ménages, pour le revenu minimum social garanti, avec des dispositifs comme le campus de la réussite, la maison de l’initiative et de l’emploi pour les plus de 25 ans. On a accompagné 600 ménages via ce dispositif.
Cela permet d’éliminer les préoccupations sur le loyer, l’énergie, l’alimentation. Le droit d’accès sur la phase test, c’était des personnes qui habitaient Grande Synthe depuis au moins 3 ans.
On a les capacités parce qu’on developpe d’autres politiques d’économie publique, comme l’optimisation de l’éclairage public, etc. et on attend de voir ce que cela a produit.
Mathieu Dalmais de Ingénieurs sans frontières (ISF)
Depuis 2008, il travaille sur la question de la démocraite technique au sein d’ISF, et propose notamment des Conférences gesticulées dédiées au sujet de la sécurité sociale de l’alimentation
Ingénieurs sans frontières travaille sur la critique de la technique, et notamment de la réappropriation par les citoyens de la technique, normalement gardée par les ingénieurs.
Agrista est un groupe thématique créé depuis 2014 entre agromomes et citoyens qui partagent des réflexions de l’etat du monde face à la souveraineté alimentaire et aux modèles agricoles respectueux des équilibres socio-territoriaux et écologique. C’est dans ce cadre, qu’ils ont pensé une sécurité sociale de l’alimentation, sur laquelle ils travaillent depuis 2017.
Comment assurer le droit à l’alimentation en France aujourd’hui, et ce sans attendre l’avènement d’un système démocratique à ce sujet ?
Avec des institutions organisées démocratiquement, on peut travailler sur l’alimentation, mettre en place le droit à l’alimentation.
L’alimentation aujourd’hui est faite en masse et de manière industrielle, l’agriculture est coincée dans ce constat (chercher la ref ?). Donc, si on veut transformer l’agriculture de façon à répondre aux enjeux écologiques, sociaux, de relocalisation, on va vers une augmentation du prix de l’alimentation, et on doit repenser en même temps l’accès à cette alimentation.
A chaque échelle son expérience : l’idée de la SSA est d’intervenir à l’échelle nationale, en étant le moins utopique possible, en agissant en complémentarité avec les dynamiques de démocratie alimentaire locales.
Qu’est-ce qu’on peut inventer qui réponde à tout cela ?
Les travaux du Réseau salaria, autour des thèses de Bernard Friot, sont une lecture du régime de sécurité sociale qui amène un régime démocratique au système de santé (conventionnement des professionnels). Pour décider collectivement de ce qui est produit au niveau agricole, il faut avoir pu se battre pour avoir un foncier, des aides pour produire, la mise aux normes. Ce n’est pas uniquement une question de choix du produit finit.
Cela nécessite d’articuler un choix d’une personne parmi un millon, mais surtout avec la capacité collective en tant que citoyen : Ou ? Quand ? Comment ? Quels critères ? Il s’agit de donner un pouvoir politique sur les règles agricoles, par la demande.
Les trois piliers dans ce régime général :
- L’universalité de l’accès (tout le monde a accès à ce mécanisme, il ne s’agit pas de stigmatiser une partie de la population parce qu’elle n’a pas les moyens. Il s’agit de considérer les personnes comme des êtres de droits, et pas de besoin)
=> Un budget de 150 euros par mois et par personne, qui serait variable suivant l’inflation globale des produits alimentaires. - Un fonctionnement démocratique par conventionnement des produits par la demande. Ce serait les caisses composées de citoyens qui décideraient quels produits seraient conventionnés et avec quels critères.
=> Les moyens d’acheter des terres pour produire des produits déficitaires sur le territoire, de la même façon que la Sécurité Sociale a créé des CHU.
Il s’agirait de ne pas conventionner des produits en-dessous du coût de revient pour les producteurs. Il faut penser le droit du consommateur et du producteur conjointement, il ne faut pas sacrifier l’un pour l’autre. Il faudrait aussi empêcher toute récupération de produit privé sur des produits conventionnés. - Un financement de ce systeme par un système de cotisation des entreprises, pas par des taxes, avec la possibilité aussi de cotiser sur l’ensemble de la valeur ajoutée.
Le lien entre ce projet et le revenu minimum de base s’appuie sur la notion de variable d’ajustement qu’est l’alimentation. Cela fait référence à comment, quand on est pauvre, on est obligé de changer ses pneus pour aller travailler mais on peut faire sauter des repas. De même qu’on peut sauter des repas mais pas faire l’impasse sur des dépenses comme l’energie, le loyer, les imprévus de la vie…
Si on renvoie individuellement chacun de ses capacités à consommer durablement, quid de nos capacités collectives à construire des institutions pour remettre en cause le système agricole actuel ?
Pour aller plus loin : Agrista et Sécurité sociale de l’alimentation
Question de Boris Tavernier : Est ce une volonté de ne pas imaginer une expérimentation locale ? La preuve par l’exemple peut aider à convaincre au niveau national ?
Dominique Paturel : la sécurité sociale de l’alimentation est un projet à dimension macro-économique, mais on a eu un débat avec Bernard Friot sur l’expérimentation. Qu’est-ce que ça voudrait dire au niveau local de mettre en place ce système de cotisation ? Il y a cette question fondamentale de la démocratie économique, mais on sait que la démocratie sociale passe évidemment par l’expérimentation, qui reste souvent au stade d’expérimentation car n’est pas pris au sérieux au niveau politique.
On a aujourd’hui un certain nombre de politiques publiques qu’on pourrait mettre au service de ce projet pour aller vers.
Frédéric de TERA : j’ai tout quitté depuis 7 ans car j’en avais marre des débats idéologiques. Je veux produire de manière responsable, avec les circuits courts et toutes les parties prenantes. Je veux le faire sans opposer les camps.
On investit dans le capital local auprès des petits producteurs pour qu’ils produisent des biens et des services durables. Les petits producteurs et entrepreneurs n’ont pas les moyens de cette relocalisation, il faut investir. En même temps, il faut rendre solvable la demande. Les gens n’ont plus d’argent, on doit les mettre ensemble dans un même réseau de distribution en circuit court.
La Coop du Tilleul soutient le développement de modes de production et de consommation respectueux de la Nature et de l’Homme : produits locaux, des consommateurs, des chercheurs, des représentants de collectivités.
Mathieu : Concretement, aujourd’hui, il y a des groupes de réflexion locaux dymamique de 50 habitants. Il y a aussi des expériences autour de monnaie locale et de mutuelle.
Marc : Quels produits sont conventionnés ?
Mathieu : Les produits sont transformés, comme des produits de la restauration collective. On n’a pas réfléchi aujourd’hui sur des critères de qualité des produits, l’idée c’est de laisser les caisses définir ça.
Arnaud Houël : Developpement d’une politique de la ville possible. Exemple de Dunkerque. Acquisition de 3 exploitations agricoles certifiées en bio qui viennent alimenter le circuit de consommation locale. Pionniers dans la mise en place de fermes urbaines. (à reformuler : il manque des verbes pour comprendre)
Marc Alphandéry : y a-t-il une instance de co-décision entre les habitants, les pouvoirs publics et les entreprises ?
Arnaud : non, pas encore.
Dominique Paturel : Je ne pense pas qu’on ne puisse s’appuyer que sur le faire, il y a des enjeux autour de la politique à faire ensemble. Il y a aussi beaucoup de projets qui s’arrêtent en cours de route.
Nicole Darmon : y a-t-il déjà des évaluations de la SSA ?
On a fait des évalutions sur des projets. Mais, c’est trop tôt, ce n’est pas assez consolidé.
Mathieu : La seule ville qui avait inscrit une expérimentation sur l’alimentation est Villeurbanne. On est en contact avec eux pour travailler ensemble. On a réflechi aussi au Territoire Zero Chômeur Longue Durée. Pour nous, définir un tel projet prend l’intégralité de notre temps, c’est assez lourd.
Breakdance et Boxe, leviers d’action pour une alimentation saine et durable auprès des jeunes publics
Geneviève Ancel avec Azdine Benyoucef : Comment mettre en oeuvre le challenge de passer aux choses concretes ?
Azdine Benyoucef
Il y a le rapport au corps, à la santé, à l’effort, à tout ce qui donne envie de prendre intérêt pour notre alimentation, notre planète.
Azdine Benyoucef a rencontré Naomi Lombo pendant des ateliers de danse Hip hop au lycée Descartes.
Naomi Lombo
La danse m’a permis de me rendre compte qu’il y a une certaine hygiène de vie à avoir. J’étais toujours à grignoter des gateaux. Puis j’ai compris que ce n’est pas parce qu’on fait du sport que tout est permis aussi. En donnant des cours, je me suis rendue compte que je n’avais pas forcément l’énergie nécessaire pour accompagner mon corps dans son bien-être. Il y a quand même besoin de structurer son hygiène de vie pour son bien-être.
En voyant les autres personnes de la compagnie, j’ai pris conscience qu’en maîtrisant son alimentation on pouvait avoir plus d’énergie, j’ai fait des tests.
Mentalement ça nous met dans une dynamique de réussite. Il y a une notion de ligne de conduite à avoir pour développer toutes ses capacités.
Azdine : on a aujourd’hui une nouvelle génération qui mange d’une autre manière, plus de snacks et fast food. Mais on a d’autres leviers aujourd’hui. Certains danseurs de très haut niveau pourraient être sponsorisés par des marques éthiques, plutôt que des marques de boissons par exemple qui sont nocives pour le corps.
Aujourd’hui le breakdance, avec les JO en 2024, il y a une opportunité. Cette visibilité peut permettre de poser des questions aux autres : comment il a fait pour être si fort, si bon ?
Cela a été un appât pour questionner les danseurs sur le régime alimentaire. Des enfants assistant à certains cours où l’alimentation était incluse dans le processus ont ramené chez eux le fait de ne plus manger n’importe quoi, ce qui a pu par exemple étonner leurs parents.
Geneviève : aujourd’hui des enfants sont soumis à des publicités sur des produits gras et sucrés. Et vous Azdine vous réussissez à agir là dessus dès la plus tendre enfance. Comment vous faites ?
Azdine : on parle beaucoup avec eux. On fait le lien entre la figure que tu aimerais faire et ce que tu manges. Si tu manges ça, tu ne pourras pas la faire alors que tu y es presque, c’est dommage. On ne contraint pas, c’est leur responsabilité. Danser, c’est un sacrifice parfois, il faut en prendre conscience, l’alimentation c’est pareil. Il faut aussi donner envie aux jeunes de se donner les moyens de ressembler à des modèles.
Geneviève : il faut de nouveaux modèles.
Azdine : c’est une exigence envers soi-même, car on est seul à danser, notre corps c’est notre maison.
Geneviève : vous ouvrez des perspectives par rapport au modèle dominant, qui vont à l’envers, pour s’émanciper et construire son propre avis ?
Naomi : dans mes cours je ne peux pas dire “fais ce que je dis mais pas ce que je fais”, j’évolue en même temps qu’eux. Je leur dit “Essayez, vous verrez, moi j’ai essayé et ça a marché pour moi, à vous de jouer”. Si cet élève le fait, elle sera vraiment contente car ça sera par elle-même.
Question de Sonia : comment ne pas dépasser la fine ligne qui separe la pedagogie du chantage “scolaire”: agir pour la carotte et se cacher face au baton ?
Azdine : ça demande une certaine condition physique de faire des figures. Mais je danse aussi pour exprimer quelque chose, de l’ordre de l’expression corporelle. Ca ouvre le côté athlétique et le côté créatif. Mais c’est bien la démonstration qui crée la prise de conscience.
Et pour clore la séquence :
- Petit exercice pour dérouiller le corps depuis son siège proposé en live par Azdine
- Petit move de hip hop “tetris” par Naomie
Du local au global : autonomie alimentaire/résilience climatique/solidarité des femmes
Geneviève : dans le monde intellectuel, il y a plus d’hommes. Alors que quand on est sur le terrain, la tendance s’inverse. La solution passe par l’autonomisation des femmes. Elles sont très actives dans la production, la transformation, la distribution et en tant que consommatrices.
Anne-Marie Codur a travaillé sur l’agriculture et la régénération des sols
Dans le contexte américain, la crise du COVID-19 a touché les plus vulnérables et a renforcé le problème d’insécurité alimentaire. Plus de 50 millions de personnes, dont 17 millions d’enfants, seront touchés cette année par l’insécurité alimentaire.
Hier on a vu “comment faire pour se nourrir avec 57 euros par mois ?”. Aux Etats-Unis, on a le chiffre équivalent de 2500$/an, soit 7 dollars par jour.
L’insécurité alimentaire aux Etats-Unis
Les zones de désert alimentaire sont en milieu urbain (minorités noires et hispaniques, effet du système raciste systémique américain) et rural. Pour les zones urbaines, les populations sont restées, tandis que les banques, les commerces sont partis, ne permettant pas l’accès à une nourriture sainte et durables. Les populations qui sont à plus d’un mille (1,6km) d’un commerce alimentaire représentent 24 millions de personnes.
Toutes ces friches industrielles ont été réappropriés par les citoyens. Pour exemple, on peut penser à Détroit. A Cleveland, l’ONG Evergreen a créé de très grandes coopératives qui ont rassemblé des milliers de personnes, avec des immenses serres au milieu de Cleveland. Philadelphie est aussi un cas.
Toutes ces associations ont permis la reprise du pouvoir sur l’alimentation. Et cela s’est traduit aussi par un emporwement sur le vote qui a mené à l’élection de Joe Biden.
Pour les zones rurales, les circuits courts (en anglais CSA, Community Supported Agriculture), 2500 sont soutenus par les citoyens.
Avec le COVID, le Département de l’agriculture de Trump a investi 3 milliards de dollars pour produire plus de produits frais et alimenter avec ça les banques alimentaires.
Fatou Ndoye de ENDA GRAF Sahel et co-fondatrice des Dialogues en humanité de Dakar
Elle porte le projet de sécurité alimentaire et résilence (vérifier ? compléter ?) des femmes au Sénégal
Au niveau du Sénégal, nous sommes face à plusieurs enjeux :
- Une urbanisation accélérée (Dakar et son aire urbaine accueillent 1/3 de la population nationale)
- 70%-80% de la population est constituée de jeunes
Les céréales sont la base de l’alimentation. Ils travaillent à une mise en relation directe entre agriculteurs et femmes qui sont en milieu urbain pour proposer une alimentation saine aux populations urbaines.
La COVID-19 a ouvert les yeux sur le fait que c’était possible de relier l’ensemble des acteurs qui sont sur un même territoire, pour faciliter l’écoulement des marchandises et l’accès à la matière première de qualité pour les restauratrices populaires, les mères de familles, etc.
Nous sommes dans une société qui consomme beaucoup de céréales. Or, les légumes peuvent être adaptées grâce aux restauratrices et permettre aux mangeurs d’avoir une alimentation de qualité. C’est là aussi où est née l’idée de plateformes communales, où sont regroupées les tranformatrices, les productrices, pour créer des échanges et peser face aux autorités locales sur les questions d’autonomie par exemple.
Nous sommes dans un monde globalisé. Les réalités peuvent se ressembler. Dans ce contexte nous avons échangé avec nos amis de l’Inde et y sommes allés. Les démarches sont à peu près les mêmes, ainsi que les ressources (exemple : le mil).
Nous sommes dans un monde local, oui, mais les liens entre les pays peuvent aussi nous impacter et changer les liens entre nos sociétés.
L’acteur peut être au coeur des décisions. Les politiques, mêmes décidées ailleurs, ont des répercussions. Les acteurs doivent prendre leur destin en main.
Geneviève raconte le moment où Siddharta a donné à Fatou des semences cultivées en Inde depuis des années mais qui venaient d’Afrique et l’émotion que cela lui a suscité.
Shabin Paul directrice générale de Fireflies et Pipaltree en Inde et Siddhartha fondateur de Pipaltree coopérative à Bangalore et des Dialogues en humanité d’Inde avec les tribus cueilleurs de miel sauvage dans le Sud de l’Inde
Shabin travaille pour l’association Pipaltree. Ils travaillent avec des petits fermiers qui ont une moyenne de 1 hectare. Ils cherchent la sécurité alimentaire par la promotion du millet. 55% du territoire agricole est une agriculture pluviale, et le millet demandent de la pluie.
Pour produire un kilo de riz, il faut 4 litres d’eau, tandis que le millet pousse sans irrigation. La quantité de pluie nécessaire pour faire pousser du millet est de 400 à 500 mm de précipitations, contre environ 2200 mm pour le riz. Le millet est aussi plus nutritif que le blé ou le millet.
Il y a huit types de millet en Inde. A l’intérieur de ces huit types, il y a encore plus de sous-variétés en fonction des régions. La partie où nous travaillons est une variété appelée “finger millet”, ou “ragi”. Nous travaillons directement avec les fermiers pour redonner vie à la culture du millet. Nous essayons aussi d’influencer les politiques publiques pour qu’ils apportent leur soutien à la culture du millet.
Ce n’est pas que la sécurité alimentaire et les nutriments qu’apportent les millets. La paille du millet peut aussi servir à la consommation pour le bétail. La culture des millets permet donc aussi d’avoir de la nourriture pour les animaux.
L’avantage du millet est que les champs où ils sont cultivés favorisent la biodiversité. D’autres types de culture peuvent être plantés avec le millet, des féculents ou des légumes. Toutes ces cultures servent également d’engrais pour le millet et enrichissent la terre. Beaucoup de variétés non cultivées de légumes poussent aussi spontanément.
Les variétés traditionnelles de millet n’attirent pas les insectes nuisibles, et donc ne demandent aucun pesticide. Le millet cultivé ici (finger millet) peut être conservé pendant des années. La culture du millet contribue donc aussi à la reconstitution écologique.
Le millet n’est pas juste une culture, c’est aussi tout un système agricole. Malheureusement avec l’industrie qui promeut la mono-culture, on s’est éloigné de ces cultures traditionnelles. Le rôle des femmes a baissé, notamment en tant qu’actrices de ces sytèmes agricoles. Revenir au millet va redonner du pouvoir à ces femmes. La connaissance qu’ont les femmes à ce sujet va être valorisée d’autant plus.
Nous cherchons donc à donner aux femmes toutes les connaissances nécessaires concernant cette culture. On organise les femmes en groupe dans les villages. Les femmes ont accès aux semences du millet, des légumes, de plantes à huile, dans les banques de semences. Les femmes rapportent ensuite des graines pour alimenter la banque.
Les femmes partagent aussi leur savoir sur le compostage, la régénération des sols, l’utilisation des engrais naturels. Notre travail est de faciliter la transmission des savoirs sur la régénération des sols. On les aide aussi à avoir accès à tous les fonctionnaires locaux pour obtenir des ressources.
Et donc, la culture du millet par ces femmes, montre une grande résilience. La crise du COVID-19 n’a pas impacté ces femmes et leurs familles dans l’accès à l’alimentation.
Ces femmes font partie d’un réseau national “Millet Sisters network”.
Fall Lorella co-fondatrice de ALPADEF et du réseau panafricain de femmes
Il s’agit de faire en sorte que des femmes entrepreneures dans le milieu rural soient accompagnées et formées à une agriculture agro-écologique.
Ils ont travaillé avec Fatou Ndoye à Saint-Louis, ont créé une coopérative de femmes de production de savon, une entreprise de l’ESS “Eco-campement Nilman et centre de formation” (éco-touristes et partage de moments de production). Les personnes qui travaillent dans cet éco-campement ne sont que des locaux qui sont formés pour ça.
Fernando Rosero de la coopérative Cafolis et Avelina Rogel de Madre Sabia à Quito en Equateur
L’Equateur en deux moments :
- Les politiques souhaitent une culture familiale.
- Distribution dans les quartiers.
La Covid-19 a devasté le quartier, l’état d’urgence a été décrêté. La propagation n’a pas été endiguée. A commencer par les peuples Quechua qui a été très touché. L’absence des soins proposés par l’Etat a engendrés les décès de membres important.
Malgré tout, l’Equateur exporte du café, des bananes, des crevettes. Les exploitations agricoles familiales ont envoyé de la nourriture aux villes. Il y a eu du outien pour le transport de la nourriture mais pas plus que ça.
Des paysans, des femmes, des jeunes ont fait entendre leur mécontentement, demandant une souverainité alimentaire (semences autochtones, familiales, etc.)
“Minga pour la Vie” (vaste coalition rassemblant des peuples indigènes du Chocó arrivés à Bogotá pour réclamer une protection et le respect de leurs droits humains. (trouver une référence) ) reconnait le rôle des femmes dans le maintien de la souveraineté. Ils postulent à la présidence de la République.
Avelina
Bonjour mes soeurs et mes frères, ça fait longtemps que je n’ai pas parlé français. Je travaille pour l’association Madre Lorin, oeuvrant à la revalorisation et la transmission de nos savoirs. L’association fait appel à tous, enfants comme adultes, pour faite face à la situation catastrophique. Le gouvernement n’est pas bien, il fait des choses seulement pour les plus riches. Nous n’avons rien pour nous, ni système de santé, ni education.
On a commencé par faire appel aux voisins pour organiser une distribution de nourriture (ce que l’on avait chez nous), certaines familles ne mangeaient qu’une fois par jour. Nous avons commencé à faire des kits avec des patates, pates, lentilles, quinoa, pour nourrir les familles. D’abord 10 puis 100 kits par jour, on en est à 8000 kits distribués pour les quartiers les plus pauvres de Quito.
Le gouvernement refusait que l’on prenne la main sur ces questions. Nous avons reçu des menaces, nous empêchant de faire notre travail de société civile. Les gens se sont auto-organisés pour venir nous aider à faire le kit. Les femmes étaient les premières protogonistes de ce projet. Elles avaient les listes des personnes en difficulté pour la distribution.
Les supermarchés étaient les seules enseignes ouvertes. C’était difficile d’avoir accès à autre chose. Il y a aussi la question de la fracture numérique, des étudiants qui ne peuvent pas suivre leurs études. Et des difficultés pour se soigner.
Geneviève : Les solidarités que vous avez tissées sont inspirantes. Comment s’entraider ? Comment se soutenir mutuellement face aux difficultés mais aussi avec toutes nos forces positives qui nous sont propres ?
Carminda Mac Lorin de Cataliso et ViralOpenSpace à Montréal
Crée en mars 2020, cette initiative est apparue pendant la pandémie. Elle lie le local au global. En mars - mai - juin, on était reliés aux Dialogues en humanité.
C’est un espace, archipel citoyen solidaire qui nous relie dans nos spécificités et nos points communs. Les 20 & 21 décembre 2020, on met ensemble des réseaux sur la question de la souverainneté alimentaire. On va imaginer le prochain (??? à compléter)
En décembre, on aura un espace ouvert pour l’inscription d’actions (leur proposer de dupliquer une Riposte Creative).
Création d’un guide Mégalo (? vérifier ? préciser ? mettre un lien) qui va récupérer nos expériences de rencontres internationales en plusieurs lignes.
Selma Fortin : ce sera un temps où on apprend à communiquer ensemble. Il s’agira de faire le lien entre le fait qu’on essaye de relier les dynamiques locales et internationales.
Genevière : J’aimerais qu’on fasse un lien avec la citoyenneté active.
Amina Tall, directrice de l’association germano arabe à Berlin, sur le projet de moringa au Sahel
Avec une association active au Burkina mais aussi avec les pays frontaliers, cette association a aidé notamment des femmes de milieu défavorisés. Elles apprennent à cultiver du Moringa (très riche en protéines) et on les accompagne à envoyer les enfants à l’école. Les artistes sont soutenus par le biais de formation et de festival pour se faire un gagne pain. Et dans le cadre du festival, avec concerts, ateliers, animation, il a une allée marchande avec de l’artisanat et des produits dérivés du moringa. Ce n’est pas simple au sahel parce qu’on y manque d’eau mais cela rentrera dans l’agenda international de lutte contre la pauvreté, la faim et l’éducation des filles.
Dans la plante moringa tout peut être utilisé : les feuillles, les tiges. Elle a des composants nourricières importantes et incomparables avec tout autre aliment :
- 4x plus nourrissante que le lait
- 7x plus que (à compléter)
- 4x plus d’oligoelements que (à compléter)
Elle soignerait aussi les maux.
Arnil Nguon, 6 eme international de Breakdance (partie à compléter si possible)
Il a été récement attesté comme sportif de haut niveau
Il est important de faire attention à la ligne pour le Breakdance. J’ai un rythme d’entrainement de 5 fois par semaine, 3 heures par entrainement. Je suis obligé de bien manger pour bien récupérer pour rester performant.
Il est important de bien dormir et bien manger.
Azdine : Y a t-il des sponsors éthiques et bio ?
Arnil : Non.
Azdine : Quel est le sponsor qui s’affirme dans le sport, la marque plus visible ?
Arnil : Red Bull
Azdine : Il serait bien que les marques éthiques et bio aillent chercher des sportifs comme Arnil
Quiz en ligne sur l’alimentation
Lauriane fondatrice de la revue bi-mestriel TVB, journalisme de solutions locales et globales, actions multiples. Elle présente un récapitulatif des deux jours avec un quizz (Lyon, International). En voici quelques extraits :
- Plus de 90% des variétés ont disparu des champs des agriculteurs en un siècle.
- L’alimentation mondiale dépend à 75% de 12 espèces végétales et 5 especes animales
43% de la population mondiale ne se nourrit pas correctement (sous ou sur-alimenté).
La faim dans le monde avait été réduite de 216 millions de personnes (?) par rapport à 1990-1992.
Définitions : sous alimentation, mal nutrition, insécurité alimentaire (à compléter par Laurianne)
- Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) nourrit 97 millions de personnes dans 88 pays en 2019
Selon l’ONU, 1,7 millions de vies pourraient être épargnées chaque année en consommant plus de fruits et de légumes.
Définition de la précarité alimentaire (à compléter par Laurianne)
Production - Transport -Transformation - Consommation
- En France, les emballages alimentaires représentent 85% des ménages.
En France, en 2019, le gaspillage représente 30 kilos par habitant. - 32% à la production
- 21 % pendant le transport
- 12 % à la distribution
- et %? conso
Quels est l’enjeu majeur selon vous pour une alimentation durable ?
Quelles sont vos idées et envies pour demain ?
Le podium
En quoi cela nous inspire pour aller plus loin ?
Emma la clown
On va passer un moment avec deux cuisiniers Sadia Hessabi, cheffe franco afghane de KabouLyon, également membre des Savoureux Compagnons, et Alain Alexanian, chef d’origine arménienne.
Abération : 41 000 du COVID en France depuis 6 mois alors qu’il y a 67 000 de morts par an à cause de la polution
Il y a 1 million 500 dans le monde qui meurent à cause du COVID contre 9 millions de personnes qui meurent à cause de la mal nutrition
Education est très importante. Le credo de ? dès le foetus c’est essentiel.
Ils avaient proposé aux femmes enceintes de manger du ketchup à la vanille et ils avaient remarqué bien des années plus tard, que les enfants qui avaient consommé du ketchup à la vanille via la grossesse, avaient préféré ce type de ketchup.
Alain Alexanian
Son livre : L’art de bien manger bio
Cuisinier depuis 1974, il a commencé a diffuser ses approches par la fête du goût avec les enfants. Le deuxième cerveau (l’estomac) expliqué aux enfants via la métaphore de la ferrari. Si tu manges mal alors tu pourras avoir des problèmes de santé.
Je me suis apperçu que, depuis que je cuisine, tous les 10 ans on mange différement, parce qu’on vote différement.
- En 1970-80 : Nouvelle cuisine avec de l’audace et de la révolution (grande assiette, on mélangeait tout, par opposition avec la cuisine bourgeoise)
- En 1980-90 : Première fois dans l’histoire de France que la gauche arrive au pouvoir. Gauche caviar dans les assiettes, queue de boeuf pour le côté populaire, creme, caviar. Mélange du populaire avec le chic
- En 1990 : Retour de la droite, mais molle. Tête de veau, pot au feu, blanquette. Les anciens plats sont revenus un peu allégés, avec beaucoup de purées, de mousses.
- En 2000 : Vote résigné, sans vision d’avenir. Les parents poussent les enfants à s’interesser aux sciences à la recherche. Cuisine moléculaire avec l’azote, des couleurs, etc.
- En 2010 : La droite, la gauche, le centre avaient la base de la vérité, de la transparence dans les mots et de l’écologie. Plus de légumes, moins de sauce. Des verrines avec sauce en dessous, produit vrai par dessus, et des légumes à côté. Tout ça en cuisson courte.
- En 2020 : on a eu les gillets jaunes avec une crise du pouvoir d’achat, on a eu le vote vert à l’échelle national, c’est plus que le vote écolodu passé. L’omnipresence du N 214 sur la violence animale.
Aujourd’hui, plus de nappes, plus de fleurs, assiettes en céramique plus petites, bols et pas des assiettes creuses. Dans les 10 années à venir, on va avoir dans les assiettes, plus de légumes qu’avant et comme, c’est la crise, beaucoup moins de quantité qu’avant.
Qu’est ce qu’on apprend aux étudiants en CAP ?
On leur apprend une nourriture via les lipides, glucides, féculents, protéines. Mais qui dit “à midi j’ai mangé des poirreaux” ? Si tu n’es pas cuisinier, tu as du mal à faire passer le changement par le légume. Alors que le changement qui arrive va vers cela.
Aujourd’hui, on va vers une alimentation végétarienne 2 fois par semaine dans les écoles. Par ailleurs, les étudiants vont se référer à ce qu’ils peuvent acheter pas cher. Aujourd’hui, la manière de manger ne peut pas etre comparée à celle d’il y a 20 ans. Ne serait ce que par le télétravail, le mode de chauffage, de déplacement.
Comment faire pour respirer ?
Il faut accompagner les jeunes parce que l’ancienne génération n’a pas toujours été partante pour le changement.
Il faut parler davantage à l’école de notre dernier cerveau, qui a besoin de vitamines.
Sadia Hessabi, cheffe franco afghane de KabouLyon https://www.facebook.com/Confine-recettes-106382290992549/
Traiteur cuisinière depuis 4 ans. Elle a écrit un livre “de Kaboul à la Bourgogne” qui est en recherche d’adoption par un éditeur.
Emma : L’acte de cuisiner, qu’est ce que c’est pour toi, Sadia, toi qui es à la fois ici et ailleurs via ta culture ?
Sadia : J’ai choisi la cuisine pour créer du lien, des odeurs qui me rappellent une émotion, des tas de petites choses, de l’intime.
A 14 ans, j’arrive en France. La première chose que j’ai remarqué, c’était cette abondance que je n’avais jamais vu de ma vie. J’ai mangé une andouillette frites, c’etait une manière de dire que tout est beau, propre. Et je suis rentrée dans cette optique, en ne cuisisant que français, pendant des années. J’ai eu un gros choc, j’ai laissé tombé l’Afghanistan pendant longtemps dans mes habitudes alimentaires.
Au début, j’avais peur des fruits de mer, j’étais marquée par l’odeur forte du fromage. Mais, quand je suis tombée enceinte, l’envie est revenue de manger afghan, j’ai écrit toutes mes recettes, toutes celles dont je pouvais me souvenir, et j’ai recommancé à manger afghan. Je me suis rendue compte que ce n’etait pas si mal le coté paysan afghan.
J’ai changé de métier à 40 ans, en devenant cuisinière, pour transmettre à mes enfants le bien manger, de vraies valeurs humaines. J’ai mis de côté le matériel, le chien, la voiture et j’ai remis du sens dans ma vie, je ne voulais pas que mes enfants mangent de la daube. On n’a pas le temps, on mange vite, ça n’a pas de sens.
Je donne des cours aux enfants de 12-15 ans. Je réintroduit du légume avec les recettes afghanes.
J’ai le projet de créer un éco village. Je suis accompagnée par Anciela, je fais la formation Ticket for Change. L’idée de cet écovillage est de prendre en compte tous les besoins de l’humain et toutes les cultures. Tout le monde n’a pas le même vécu, on apprend pas de la même manière.
Je souhaitais mettre en avant le savoir faire des migrants, notamment des femmes. Je suis en contact avec Forum Réfugiés. Il s’agit de mettre en avant leur savoir faire et les pousser à devenir entrepreneurs. Il s’agit aussi d’avoir une médecine intégrative avec de l’écoute, de permettre un accueil digne des gens, mettre en avant leur savoir faire.
Ma mère faisait une soupe qui s’appelait Leeti avec des noix, du curcurma, du gingembre et du sucre de canne non rafiné. Ce sont des aliments chauds, elle donnait cette soupe aux femmes pour améliorer leur lait. Elle utilise le bleu de méthylène dans la gorge.
Il n y a plus la cuisine où l’on prend le temps, ou ça mijote. Aujourd’hui, on perd du temps à monter l’assiette pour qu’elle soit belle, mais on a faim après parce qu’il n y a pas assez à manger !
Alain : La cuisine c’est plus que se nourrir, c’est aussi du plaisir, de l’envie, du gout, du partage et de l’amour
Nourritures affectives et artistiques liées aux sensations et émotions
Genevièvre : on a fini de voyager sur les différents continents, de rêver avec les territoires de nos participants. On a encore avec nous Shoki Ali Said président le d’association des Dialogues de part le monde qui va introduire Malika.
Shoki : Malika est une personnalité artistique et engagée, mais est-ce que tu te voyais etre associée à de la nourriture. Toi tu nous nourris dans la musique, en accompagnant des personnes en difficultés, en transmettant des choses de façon humaine.
Malika Bellaribi-Le Moal, les choeurs de Vaulx-en-Velin
Je permets aux gens de découvrir leur potentiel, tout ce qui dort en eux. Cette nourriture essentielle est le goût, l’odorat, l’audition. Quand on chante, on se reconnecte avec les sensations du bébé. On a besoin de se nourrir avec beaucoup de choses.
Les émotions sont vues comme quelque chose de pas toujours positif, alors qu’elles nous construisent. Comme quand on se nourrit on va avoir différentes façon de manger. On mange les son, comme on mange un bon plat. et si on ne mange pas, on ne peut pas faire d’effort, respirer, etc. C’est pareil avec le chant. Un chanteur, si il n’est pas nourri de l’extérieur, il ne peut pas donner aux autres.
Chez les chanteurs, il est important d’avoir une hygiène alimentaire. Normalement, il faut manger 3h avant de chanter, surtout des sucres lents, comme les sportifs. Les trucs qui permettent de puiser quand on va chanter. Après 2h, on perd 1 à 2kg. Donc il y a aussi besoin d’eau. Et ensuite on a besoin de se faire plaisir, et de bien manger (en gout et en quantité).
Shoki : Comment tu travailles avec les quartiers populaires ?
Malika : J’informais les gens des quartiers populaires sur les bienfaits des aliments pour qu’ils aient envie d’en manger. Exemple du chou rouge que l’on peut cuisiner de plein de façon mais les gens ne savent pas toujours comment.
Son expérience de Nanterre, où elle a grandi ce sont aussi les potagers, avec le partage de ce qu’on avait. Et tous ces gens ont tous en commun de cuisiner par cher. On peut ainsi partager des recettes culinaires, des façon de cuisiner.
Shoki : On dit qu’avec rien, on peut manger dans des familles de 4 personnes. La question est que la priorité est de les gens mangent et vivent mieux. Mais comment les accompagner sur le terrain ?
Malika : Il n’y a pas tellement de changement par rapport à la pauvreté. Les gens pauvres ont beaucoup de ressources. Ils sont capables de savoir ce qui est bon pour eux même. La solidarité est très présente. Par exemple, on fait des repas partagés où chacun vient avec un plat.
Le but est de faire découvrir et de partager.
Les traditions culinaires sont très importantes. Avec la cuisine du Maghreb, je sais faire avec peu. Par exemple, pomme de terre bio, oignon …
Il s’agit de les valoriser.
Shoki : Toi, qui viens d’un milieu pauvre, aujourd’hui, tu es à l’opéra alors que ce n’est pas ouvert pour tous. On a ouvert la porte du ministère des affaires étrangères. Comment as tu fait ?
Malika :
Cela dépend de comment on voit la musique, L’Opéra est un terme qui viens bien du peuple. Ce qu’on ne voit pas assez, c’est que les gens regardent la TV, écoutent la radio. Les rappeurs ont fait du récitatif, ils ont utilisé une forme de l’opéra , des notes, comme Mozart.
Les gens dans la musique, ils entendent. Dans les quartiers quand j’ai commencé on m’a dit « c’était pas possible » … .
On pensait que les gens ne s’intéresseraient pas à l’opéra mais j’ai pu les emmener dans des grandes salles parce que j’ai toujours été contre les idées reçues. J’ai la confiance dans l’humain, j’ai la confiance dans la force des gens. On a travaillé sur la nourriture : la nourriture de l’être, la nourriture des personnes.
Le chant permet de retrouver sa force et après on a pas de difficultés à aller vers l’opéra, les beaux lieux pour chanter. On mérite de chanter dans des lieux magnifiques.
Selma Fortin :
Dans nos mouvements, on est persuadé que la politique doit retrouver un sens profond, celui du vivre ensemble. Pour moi, c’est essentiellement artistique.
Pour Malika j’avais envie de lui demander si elle avait pu remarquer ce que cela a apporter de transformer son organisation en soignant le cadre ? C’est-à-dire qu’il y a la musique qui est vertueuse mais aussi un cadre qui est vertueux avec cette nourriture partagée dans les quartiers, le fait d’aller sur place, est-ce que les gens s’ouvrent plus facilement dans la musique, dans le chant ? Est-ce que vous avez remarqué un changement dans la façon de s’ouvrir des gens ?
Malika : Oui, il y a un grand changement. Les six premiers mois, les gens changent notamment dans leurs postures : Ils regagnent confiance en eux en reprenant des études, en sortant de l’isolement, en cherchant un travail, en se soignant ( certains avaient des cancers … ) . Les gens ont commencé à demander pour leurs besoins, c’est important car cela permet d’être axé sur soi. Avant le chant, les gens étaient dans le sacrifice et pensaient que c’était de leur faute d’être dans une situation malheureuse, ils se sentaient coupables. A présent, ils se rendent compte qu’ils ont de la valeur et que c’est important de s’aimer. Ils réapprennent à se voir comme une belle personne.
La voix c’est, dit-on souvent, le « petit prince », on n’a pas le droit de blesser, c’est pur, elle est propre, dans l’humilité. Tout d’un coup elle s’ouvre à elle-même et à l’extérieur.
Une année, j’ai eu le prix Clarins et j’avais fait le concert à l’opéra (?). Il y avait des enfants des quartiers avec qui j’avais travaillé (des petits Blacks, des Français …). Il y avait le patron de l’opéra, Olivier Courtin, et un enfant s’était adressé à lui directement pour demander de trouver du travail à sa maman qui est au chômage. Il a osé lui parler. Cela montre un certain changement parce qu’en général, avant, les gens pensaient qu’ils étaient victimes. Maintenant, ils osent demander. Le chant à permis de sortir de cette mauvaise posture.
Selma : Pourriez vous raconter les délices du chant ?
Malika : Déjà, il y a le bien être, la détente. On est enivré quand on chante, on chante avec les yeux. On exprime une émotion.
Shoki : On se bat pour une sécurité alimentaire et sociale pour que le gouvernement prenne ses responsabilités. Mais, toi qui t’engages, comment peux tu nous donner ta force ? Le monde est riche, mais il y a des difficultés. Comment changer le comportement de chaque être humain en pensant à l’autre ?
Malika : Plus, on est en contact avec son humanité, mieux c’est. Le chant est dans l’être, si on est avec soi, on peut sentir les choses chez l’autre.
Le chant, il fait quelque chose, on ne se sent pas en toute puissance. La faiblesse, elle est dans le champ car elle est vulnérable, et chaque fois que l’être humain refuse sa vulnérabilité, il ne peut pas être dans la générosité, ça ne sera que de la puissance.
Je pense que la société a perdu sa vulnérabilité. Le chant est dans sa vulnérabilité et apres dans la puissance. Si on veut être davantage dans l’empathie, ce sera différent, cela va partir de l’intérieur, repartir de quelque chose, on va accepter et construire plus facilement parce que le corps est un instrument de musique et on va arriver à « faire quelque chose ». On va accepter les chats dans la gorge.
On est dans quelque chose d’immédiat, quelque part, la société (tout le mode) s’enferme dans sa propre erreur, refuse de retourner en arrière, parce que peur de l’humiliation. C’est ce que je vois. Est-ce que je vais pouvoir revenir en arrière sans orgueil ?
Il faudrait que les présidents et politiciens acceptent de se tromper , acceptent leur vulnérabilité et leurs erreurs. Souvent ce n’est pas ça, ils sont dans des choses dictatoriales, ils sont très directifs et, de fait, c’est la population qui trinque. C’est très compliqué, on ne peut pas travailler sans ses faiblesses, ces faiblesses sont nos forces.
Geneviève :
Comment prendre soin de chaque être humain ? C’est ce qui nous motivent.
Irene Kokoui, Proviseure du lycée de ? au Benin, responsable d’un orphelinat de jeunes filles
Je voudrais réagir par rapport à ce que je ressens quand j’écoute de la bonne musique ou une déclamation ou quand je regarde un footballeur jouer et cetera, lorsque c’est beau, c’est tout le corps qui est en harmonie : je me régale. Il y a un lien avec la nourriture parce qu’on se régale aussi quand on mange de la bonne nourriture.
La voix enrichi le corps, l’âme et le son également. Quand j’écoute Malika, cela me donne la joie. Tout son corps est en interaction avec ce qu’elle dit et donc, à mon avis, le lien qu’il y a entre la voix que nous utilisons et ce que nous mangeons c’est un lien très fort. Chez nous ont dit : Quand tu veux bien chanter il ne faut pas boire froid, il faut boire chaud, pour avoir une belle voix est-ce que c’est vrai ? Est-ce qu’il y a des interdits dans l ’ hygiène alimentaire quand on est artiste , chanteur ou que l’on fait certaines activités ?
Malika : Oui, il y a une hygiène. Il faut boire de l’eau à température ambiante. Il faut bien dormir. Il faut manger équilibré pour avoir toutes les vitamines. On ne devait pas manger du chocolat avant de chanter au conservatoire.
Dominique Picard : Je trouve que terminer ces dialogues avec cet échange, avec Malika, c’est d’une grande beauté. On le dit intelectuellement, manger ce n’est pas juste avaler de la nourriture. C’est un acte social, d’amour, de partage.
*** Je trouve que relier cette nourriture affective avec la nourriture terrestre, quand on parle de tout ça, c’est parler de la dignité humaine, c’est : comment ne pas se sentir et ne pas se vivre comme une victime ; c’est vivre comme un être qui est pleinement conscient de ses partages, de ses solidarités et c’est ça aussi qu’on va partager avec les autres. Je trouve aussi que les mots dignité , solidarité et coopération sont des mots essentiels pour parler de la question de l’alimentation, on ne s’en sort pas tout seul, on s’en sort avec les autres et c’est cette solidarité que je sens très très fort depuis quelques jours. Qu’est-ce que l’on ne peut réussir ensembles ? et ce que tu apportes Malika, cela nous nourrit de l’Intérieur. Cette nourriture intérieure c’est probablement ce qu’il y a de plus beau, de plus vrai, et c’est ce qui est le plus partagé à travers les peuples, alors un grand merci. ***
Au bout du compte, on parle de dignité humaine. L’idée est de ne pas se vivre comme victime, se vivre comme un homme citoyen conscient.
La solidarité, la coopération sont des mots aussi essentiels pour parler de l’alimentation.
Depuis hier, on comprend qu’on ne peut avancer qu’ensemble. Effectivement, il y a de la nourriture de l’intérieur. C’est ce qui est le plus beau, le plus utile, le plus vrai.
Shoki : Tant qu’on est vivant, on peut toujours changer l’humanité.
Selma : j’ai envie de faire le lien entre chant et champ. Ma prof de chant me dit que quand on chante, il faut arracher les patates. Il y a un dynamisme du corps.
Malika : Chanter les deux pieds dans la mer comme le coq
Laurianne Ploix, Time To Be, 9.46min
Les commentaires du chat sur la visio Zoom
- Référence aux travaux d’EAPN https://eapn.fr/eapn-france-sengage-reconnaissance-dun-droit-a-laliment…
- Surtout que plus de la moitié des gens qui ont des difficultés pour avoir 3 repas équilibrés par jours (13M selon le secours pop) n’ont PAS recours à l’aide alimentaire. Et même, pour ceux qui y ont recours, l’aide alimentaire ne couvre que 40% de leurs besoins caloriques journaliers.
- Bonjour, comment sont définies les zones rurales à revaloriser ?
- Pour en savoir plus sur la grande Synthe: https://www.ville-grande-synthe.fr/minimum-social-garanti/?doing_wp_cro…
- A Grande Synthe : Comment est calculé le montant et quels sont les droits d’accès du RMG ? => réponse dans le cr écrit
- Y a t il un fléchage du RMG vers l’alimentation ?
- La conférence gesticulée de Mathieu: https://conferences-gesticulees.net/conferences/de-fourche-a-fourchette…
- C’est exactement ce que nous faisons Mathieu : Voter en monnaie c’est aussi voter pour l’investissement productif dont nous avons besoin ! Nous avons investi 100 000 EUR dans l’appareil de production local l’année dernière pour produire des produits bio et locaux dans notre ferme expérimentale. Ce sont les producteurs et les consommateurs qui décident au sein de leur coopérative " La coop du Tilleul" ce que nous voulons produire et comment. Aujourd’hui Nous achetons à cette coop en monnaie citoyenne locale ce dont nous avons besoin … plus de 15 producteurs nous en rejoint … et sommes aujourd’hui obligé de changer de locaux pour en prendre un plus grand
- Mathieu, est-ce que cela signifie qu’il n’y aura aucun produit transformé qui sera “validé SSA” ?
- Nous avons aussi financé des revenus d’autonomie pour que les producteurs locaux aient un minimum de revenu … Ainsi c’est 9 activités qui ont été créé autour de notre ferme toutes membres de la coopérative
- Est ce une volonté de ne pas imaginer une expérimentation locale ? La preuve par l’exemple peut aider à convaincre au niveau national ?
Réponse : oui je suis d’accord avec vous ! C’est pour cela que nous sommes depuis 7 ans sur cette expérimentation locale. Je veux bien répondre aussi ! - Y-a t’il des éléments d’évaluation sur des expérimentations qui pourraient se rapprocher de cette proposition. PAr exemple, il y a eu des études sur l’efficacité de chèques Fruits et légumes, mais y aurait-il des expérimentations plus proches de l’idee de SSA qui auraient fait l’objet d’une évaluation ?
- Pour ceux qui veulent retrouver les infos sur RESICITY, j’ai mis en ligne une présentation générale
- Bonjour à tous,
Peut être rajouter le fait que la Ville de Grande Synthe a soutenu la mise en place d’une légumerie portée par un Jardin de Cocagne local - Ces questions se posent oui ! Nous travaillons sur cinq dimensions ENSEMBLE : Production + Distribution + Moyens d’échanges + Revenus + Gouvernance
Mais en même temps !
pas séparément :) - Oui nous valorisons ce que nous appelons les valeurs immatérielles :
- Coopération
- Reflexivité dans le travail
- Confiance
- et de mettre le travail des plus précaires au cœur des systèmes alimentaires vertueux est aussi un facteur inclusif fondamental
- en // depuis 2 jours il ya un évenement essentiel autour du thème ENTREPRENDRE COMMUNS … ou Olvier est intervenu d’ailleurs …
et où la question du modèele economique est abordé/questionné … - D’où un revenu d’autonomie au moins égal au seuil de pauvreté + un euro …. mais versé aussi au maximum en monnaie citoyenne locale pour que ces revenus irriguent prioritairement les acteurs locaux respectueux des humains et de la nature
- Sans une monnaie citoyenne locale, nous auront des fuites vers les marchés financiers et donc nous perdrons de la valeur a redistribuer sur le territoire
- Une lecture introductive, pour ceux qui aiment le exemples concrets:
https://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/notre-pain-est-politique-978249… - Je vous invite à explorer l’apporche de Lionel Lurdin , entrepreneur qui depuis 20 ans utilse les Biens Communs Numériques et Juridiquees comme socle pour développer iune Economie de la Contribution
- … comment ne pas dépasser la fine ligne qui separe de la pedagogie de chantage “scolaire”: agir pour la carotte et se cacher face au baton
???
A lui de se forger l’objectif, pour que se soit son choix! - quelques articles sur les Etats-Unis:
https://civileats.com/2020/07/20/black-lives-matter-in-the-food-system/
https://digitalcommons.nyls.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1002&contex…
https://www.academia.edu/9030216/Urban_Agriculture_in_Rust_Belt_Cities - quel potentiel foncier pour installer nouveaux producteurs en periferie des grandes villes americaines?
Grand enjeu actuel de remplacement des agriculteurs qui partent à la retraite (baby boomers) par des jeunes milleniums qui veulent reprendre leur exploitation - En Equateur à Quito: Cafolis cést le Centre de Formationa de Leaders Sociaux; et je travail á l´heure actuelle dans le Comité National de Agriculture Familiale Paysanne Fernando Rosero et Avelina Rogel association Madre Sabia Meres qui savent, traditions médecine traditionnelles à partir des plantes quand la population n’a pas accès à d’autre système de santé
- (grand mouvement de jeunes urbains qui désirent devenir agriculteurs bio) - il existe aux Etats-Unis des fondations privées et philanthropiques qui les aident, pour éviter que les terres agricoles soient vendues pour des usages non agricoles
- “Éleusine ou « ragi » ou mil rouge : Eleusine coracana
Le mil rouge produit plusieurs épis au sommet de la tige. Ses graines sont très petites (1-2 mm de diamètre). Ses besoins en eau sont légèrement supérieurs à ceux des autres espèces de mil. L’éleusine, ragi en Inde, est une culture importante en Afrique orientale et en Asie (Inde, Népal), jusqu’à 2.000 mètres d’altitude.”
Selon https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/botanique-cereale-mill… - se cultivent des variétés de riz (depuis temps inmemorables) qui poussent “a sec”
- Granda partie des problemes de pollutions (par l’usage d’engrais en compensation d’un sol desequilibré et des pesticides pour proteger des plantes eloignées genetiquement de leur nature origienlle)
- Pour en savoir plus: rendez vous dimanche 22 novembre 16h puis 19h pour construire le V.O.S. des 2à et 21 décembre
- A Grenoble, l’asso Lado Brasil, en lien avec le collectif autonomie alimentaire a projeté des conférences avec des femmes du Brésil intitulées “Les femmes en première ligne pour la souveraineté alimentaire". je vois à partager cela avec elles, ça va les intéresser fort fort! our revoir ces conférences avec des femmes brésiliennes engagées sur le thème de la souveraineté alimentaire, c’est là :https://www.facebook.com/assoladobrasil
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Moringa
- Le s Ripostes alimentaires ce sont des espace en ligne, en coopération ouverte, où nous pouvons partager nos initiatives (et plus encore) :
- Variétés et techniques anciennes, réappropriation terres pour agriculture, valorisation travail des paysans, vive ceux qui nous nourrissent
- Pour en savoir plus sur Alain Alexanian : https://www.likeachef.fr/chef/alain-alexanian