Programme 2023

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Communiqués de presse
Thématique(s) de l’évènement Dialogues en humanité
Un festival citoyen gratuit et ouvert à tous pour prendre soin de chaque humain.
Animation, Forum en cercle, Spectacle, Concert, Danse, Théâtre, Exposition, Livres, Solidarité locale et internationale, Ecologie...
Les Dialogues en humanité sont reconnus comme "une école de la démocratie à ciel ouvert", Ils initient à la réciprocité des savoirs pour prendre notre destin en main. Sur un banc ou au détour d'un chemin, vous rencontrerez des célébrités ou des inconnus, chacun mérite votre attention.
Des porteuses et porteurs d'initiatives positives, de toutes origines, cultures, convictions et parcours de vie seront au rendez-vous des la 21ème édition des Dialogues en humanité qui se tiendra à Lyon du 7 au 9 juillet de 10h à 22h dans le parc de la Tête d’or à Lyon (entrée Porte des enfants du Rhône ou porte Roseraie).
Les participants "sages du quotidien" viennent d’horizons les plus divers. Le bâton de parole tourne. Chacun s’exprime à partir de son vécu. Cette particularité constitue le coeur de la démarche qui permet "d'ôter sa casquette", de partager ses émotions ou ses engagements, puis de construire des coopération-actions.
La règle d’or des échanges est fondée sur l’écoute bienveillante et le respect mutuel. Enfants, adolescents, adultes, parents, artistes, militants associatifs, chefs d’entreprise, citoyens du monde…
C'est une clef décisive pour progresser vers une humanité plus humaine, plus solidaire, capable d'intelligence créatrice et non destructrice.
- À Lyon, ça dialogue et ça coopère !
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Un rendez-vous qui fait du bien à la société comme à chacun(e) d’entre nous ! Inventés à Lyon il y a 20 ans, ouverts à tou(te)s gratuitement et sans inscription, la prochaine édition des Dialogues en humanité se tiendra les 7, 8 et 9 Juillet 2023 dans le magnifique Parc de la Tête d’Or et dans plusieurs quartiers de la Métropole afin d’aller plus loin sur la voie du « prendre soin de chaque humain ».
Face aux tensions, aux insécurités dans l’espace public, aux harcèlements à l’école, au travail, dans la rue, aux incivilités sur les réseaux sociaux, aux invectives même sur des questions scientifiques, aux dénigrements trop fréquents entre élus chargés de travailler au bien commun, aux manques de respect à l’égard des femmes, aux discriminations envers les personnes « différentes », aux violences jusqu’entre supporters sportifs, aux abus économiques, et aux guerres qui ne devraient plus exister au 21ème siècle, aux manques d’écoute et de reconnaissance dans nombre d’organisations, les Dialogues en humanité sont un temps de rencontres, de partage, d’apprentissage de l’écoute et de co-construction. Un lieu où l’on réfléchit ensemble et on apprend à « faire société » pour vivre dans des communautés apaisées sachant sortir des oppositions, des compétitions, des exploitations et de toutes les formes d’abus et de violence.
Agoras, ateliers, temps de coopération, spectacles, chacun(e) compose son itinéraire. En raison de la prégnance actuelle sur nos sociétés de la violence et de la guerre, une attention particulière sera portée dans l’édition 2023 à la transformation constructive des conflits à tous niveaux (intérieurs, interpersonnels, collectifs, sociétaux, liés à des abus, avec d’autres communautés ou pays, etc.), ainsi qu’à la pédagogie de la résilience et à la nécessaire montée en échelle de formes d’économie régénératrices.
Les présences sont attendues de toute la France, de divers pays d’Europe et des 5 continents car de plus en plus on sait de par le monde que dans la métropole de Lyon, on dialogue ! Cette année, les échanges sont placés sous le thème «Transformons les conflits pour surmonter les violences et les guerres».
C'est aussi un point d'appui pour lutter contre la double face du dérèglement climatique celui du réchauffement physique et ses conséquences mais aussi celui que nous avions qualifié lors de l'anniversaire des Nations Unies de glaciation émotionnelle qui se traduit par des replis identitaires et la peur de l'autre.
Faire humanité c'est au contraire utiliser ces défis pour reconstituer nos nappes phréatiques physiques et émotionnelles, préserver notre planète océan et nous donner les moyens de devenir pour de bon des homo Sapiens-Sapiens capables de conjuguer intelligence et sagesse.Les Dialogues offrent un cadre qui permet à toutes et tous de dialoguer sur un pied d’égalité, dans l’écoute bienveillante. Ils permettent de découvrir, réfléchir, apprendre les uns des autres et inventer un mieux vivre ensemble au sein des familles, des quartiers, de la société. Ils s’articulent cette année autour de grands axes:
- Expérimenter des pratiques de transformation de conflits
- Justice alimentaire et droits culturels
- Violences faites aux femmes? Carton rouge!
- Comment agir avec espoir?
- Vers une économie régénératrice
- Pédagogie de la résilience
- Dialogues entre deux générations
- Prendre soin de soi et de chacun
- Comment réussir la métamorphose?
Ces thèmes se retrouvent à travers une large palette d’activités: des agoras en cercle et des témoignages de vie croisés, des ateliers du sensible et du discernement (nouvelles expériences sensorielles), des temps de coopération-action (ébauche de projets communs) et des créations artistiques.
Citoyens, artistes, chercheurs, élus, philosophes, militants ou thérapeutes accompagneront ces trois jours pour inventer une autre façon d’être au monde et avec les autres. Parmi lesquels :Agnès Thouvenot adjointe au Maire de Villeurbanne, transition écologique, urbanisme, habitat et ville durable Ahmed Benderdouche policier, président de l'association Unité, Justice, Equité Ahmed Insel économiste, éditeur, journaliste politologue. Université de Galatasaray (Istanbul) et vice-président de l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne Alexandre Navarro secrétaire général Commission française UNESCO Ali Serhrouchni professeur de marketing et management à l'université Mohamed V Souissi, organise les Dialogues en humanité à HEM Rabat depuis 2010 Andra Pomeanu Sadurny maison des Solidarités locales et internationales Lyon Anne Grosperrin vice présidente Métropole de Lyon Anne-Marie Codur Bridges for Dialogues, économiste, entre les USA, Paris et la Méditerranée Armel Prieur Compte Carbone, Agir pour le climat, ancien DRH Conseil de l'Union européenne Audrey Henocque Adjointe au Maire de Lyon Finances, commande publique et grands événements Aurélien Bonnetaud engagé pour l'économie circulaire, biodéchets, sensibilisation écologie climat ESS Azdine Benyoucef chorégraphe directeur artistique et fondateur de la Cie Second Souffle à Vénissieux, référent cultures urbaines à Givors, pédagogue au Japon, Sénégal, USA, et nombreuses villes en Europe, a porté les projets de jeunes européens pour la commémoration 2014-2018 pour demain Bachir Keïta documentariste Béatrice Vessilier vice présidente à l'urbanisme renouvellement urbain cadre de vie Métropole Lyon Camille Blondet neurosciences Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod, UMR 5229 CNRS Carlos Dos Reis Shiatsu pour tous, association de solidarité Et Mouvance Catherine Dolto médecin, auteure, haptothérapeute, présidente du CIRDH Frans Veldman, haptonomie science de l'affectivité Cédric Van Styvendael Maire de Villeurbanne vice président culture Métropole de Lyon, a expérimenté un jury citoyen pour une ville hospitalière, président de Housing Europe Charles Gilliot Gynéco obstétricien, formateur en haptonomie Mulhouse Charlène Gruet fondatrice de Nature et Sens. Accompagner le lien entre humain et nature en ville Chloë Vidal adjointe au Maire de Lyon démocratie locale, redevabilité, évaluation, prospective, vie étudiante Christèle Trougnou - ChrisTèll.T comédienne, clowne, metteuse en scène, plasticienne collagiste et Street artiste Christian Ollivry Solidarité et Insertion à Anthony, accompagnement de personnes dans un parcours pour accéder à un logement et reconstruire sa vie Christine Ollier cheffe d'entreprise en transition, association second souffle Lyon pour les entrepreneurs en difficulté Corinne Ducrey présidente Festival Chemin Faisant, Chamonix, co fondatrice Université du Bien Commun Paris, CNRS Dominique Picard présidente de CARMA Hauts de France Edgar Morin* penseur sociologue de la complexité, Résistant, et soutien des Dialogues en humanité avec ses amis Stéphane Hessel et Claude Alphandéry depuis 20 ans Emeline Baume vice présidente Métropole de Lyon économie, emploi, commerce, numérique achat public Era Purnama avocate Human Rights and Ecology Indonésie Eric Julien géographe fondateur de Tchendukua avec les Indiens Kogis, parmi les peuples premiers de Colombie Etienne Régent architecte, Dragons de Saint Georges, Vieux Lyon en humanité Fabien Nuti pédagogie nature Ville de Lyon Farid Boukerchi bureau d'étude et entreprise du bâtiment Farid L'Haoua travailleur social, marcheur 1983 Marche pour l'égalité contre le racisme Fatou Ndoye EndaGraf Sahel, coordinatrice des Dialogues à Dakar Sénégal Fernando Rosero Garces universitaire, animateur leaders sociaux, Cafolis pour la souveraineté alimentaire à Quito Equateur Florence de Peretti formatrice pédagogue Francis Pithon ancien directeur export d'industries de la mesure (dont la qualité de l'eau, des produits agro alimentaires) Franklin Djirangaye Doungous danseur interprète Cie Nag'Doro D'Jamena Tchad François Ledoux vice président de la SCIC Coop Cité Paris Françoise Keller Dr Ingénieur (ECP) coach et formatrice indépendante en coopération, non violence et résolution des conflits, communication inter-personnelle, style de management, gouvernance des organisations Frédéric Pitaval ID-EAU Appel du Rhône, porteur du projet Assemblée populaire du Rhône. Lausanne Genève Frédéric Ségur chef de projet paysage et foresterie urbaine Métropole de Lyon Ghislaine Kiejna psychologue clinicienne, haptothérapeute Nîmes et Lyon Ghislaine Pellat présidente de European Research Community, maître de conférence commerce relation clients Université de Grenoble Alpes Haïfa Hanachi présidente de Cannelle et piment, Vaulx-en-Velin Hamidou Sakamé Conseiller de Paris Hemal Thakkar sciences po Paris Henock Flavio Calmard ingénieur franco éthiopien, volontaire aux Cités d'Or Isa Guérin retraitée du Monde, mère de 5 enfants. Sourcière tisserande, auteure de L'Envers de l'eau. Recueil de contes imaginaires Jacques Lecomte auteur et fondateur du réseau francophone de psychologie positive Jawad Kassir art thérapeute Sandplay ISST Jean Fabre président de l'Interagences des Nations Unies pour l'économie sociale et solidaire Genève Jean-François Cimetière volontaire, association d'insertion à Bron Jean-Marie Collin ICAN France, branche française de la campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, organisation prix Nobel de la paix 2017 Jeff Piccardi Cie Cour en l'air Jérémy Camus vice président agriculture alimentation résilience des territoires, Métropole de Lyon Jérémy Chaumette directeur Fondation Danielle Mitterrand France Libertés Jérémy Dumont La fresque du facteur humain Joany Mérinc adjoint à la culture au Maire 5è arrondissement Lyon Julien Vidal mouvement et podcast "Ça commence par moi", pour éveiller les consciences aux enjeux du dérèglement des écosystèmes et aux alternatives durables et solidaires. Il a publié Ça commence par moi (Seuil, 2018, Point, 2019), Ça va changer avec vous (First, 2019, Pocket, 2020), Redonner du pouvoir à son argent (collection "Je passe à l’acte", Actes Sud, 2020) et 2030 Glorieuses (collection "Domaine du possible", Actes Sud, 2022). Juliette Reure jeune volontaire à Bubble Art Kamel Kaptane président de L'Institut Français de Civilisation Musulmane Karim Mahmoud-Vintam délégué général et fondateur du mouvement d'éducation populaire Les Cités d'or, auteur de La France est morte. Vive la France Leïlou Bollache jeune citoyenne engagée Agir Ensemble pour les Droits humains Léo Henriot jeune volontaire de Coop Cité, pour le Festival citoyen Place de Clichy Paris Lilou Borde--Picquet étudiante en littérature, volontaire Loïc Blondiaux professeur de science politique université Paris-I Panthéon-Sorbonne, chercheur au CNRS en sociologie EHESS, membre de la Commission nationale du débat public Lorella Pignet Fall présidente ALPADEF Entrepreneuriat féminin pan africain, Dialogues à Palmarin Sénégal Madeleine Pochon Théâtre du Gai Savoir Maïa Bourreille déléguée générale YOON, accélérateur de l'intégration professionnelle des personnes étrangères Makhtar Diao 1er adjoint au Maire Dakar Hann Belair et directeur de la culture à Dakar Sénégal Malika Bellaribi-Le Moal mezzo-soprano, fondatrice de la troupe lyrique Voix en développement, pédagogue avec les enfants et les femmes des banlieues Marc Sokol fin connaisseur de la médecine chinoise et de La Voie du Tao Marie Faivre thérapeute enfants ado, Le chemin des possibles Marie Gourion déléguée générale Pari Solidaire, logement solidaire pour les étudiants auprès des personnes âgées Martin Munsch étudiant IUT Ressources humaines Meriem Bourras Daoud directrice Cie Second Souffle Vénissieux Michael Sdika Compte carbone Agir pour le climat Michel Granger artiste peintre sulpteur Michelle Stien directrice innovation Coop-Cité, Dialogues en humanité Place de Clichy Paris Molly Wingate Jardin de rue Muluka Mohammed Directrice de l'éducation Ville de Dire Dawa Ethiopie Muriel Scibilia auteur, journaliste, UN Today, ancienne fonctionnaire pour la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) Genève Nadine Chopin présidente de la Maison des Passages, lieux de métissages et migrations Nathalie Nowicki accordéoniste Nehza Er Rafiqi ancienne championne de basket fauteuil pour la France et le Maroc, promotion de la diversité, Dialogues à Casablanca Nina Ducrey étudiante Erasmus en Irlande Noémie Kaufmann cheffe de projet Fondation Genshagen Berlin pour la culture en Europe, Dialogues Unter den Baümen" depuis 2010 Nouna Qhali Julie Ollivier tango adapté Nouria Rabeh poète Olivier Perriolat formateur d'animateurs et coordinateurs, Océllia Omer Duale Dire Dawa City Manager Ethiopie Pascale Levet déléguée générale Le Nouvel Institut, professeure associée iaelyon school of management Université jean Moulin Patrice Bouveret directeur de l'Observatoire des armements CDRPC Patrick Gobert animateur de Toit citoyen, Club de Comités d'entreprise, créateur du Prix du meilleur ouvrage du monde du travail, Prix du Livre sur l'Economie Sociale et Solidaire, auteur, journaliste, président de Paris FC, salon Solutions CSE Patrick Viveret co fondateur des Dialogues en humanité, Archipel citoyen écologique et solidaire, conseiller honoraire à la Cour des comptes, auteur du premier rapport d'évaluation de politique publique sur le RMI Philippe Carry l'Horloger de Saint Paul, élu chargé de la nature et de la biodiversité Philippe Garcin facilitateur en intelligence collective, entrepreneur social, conspirateur positif. In Homine. et Le Lichen Philippe Guelpa-Bonaro vice président climat, énergie, réduction de la publicité Philippe Piau comédien, metteur en scène, Cie Spectabilis, Angers Pierre Alain Gourion Bubble Art, production d'émissions humanitaires Pierrick Allard secrétaire général CFDT Auvergne Rhône Alpes Rachid Benzine politologue, islamologue, enseignant franco marocain, romancier, dramaturge, figure de proue de l'islam libéral francophone Rama Mani Oxford University, Université de Genève, fondatrice du Théâtre de la Transformation, co fondatrice de Home for Humanity, Inde France Suisse, et les étudiant.es Raymonde Bonnefille palynologue (science des pollens), de l'équipe qui a découvert notre ancêtre australopithèque aferensis LUCY Régis Moreira Démocratie Et Spiritualité Renaud Payre vice président à l'Habitat Métropole de Lyon Rodrigue Ousmane danseur chorégraphe formateur Cie Nag'Doro Tchad Roland Katz producteur Rosalie Mayet lycéenne, activiste lyonnaise pour le climat Ryadh Sallem champion de basket et de rugby fauteuil, ambassadeur des JOP Paris 2024, fondateur de CAPSAAA et EducapCity Sabine Calvino enseignante en école maternelle et CP, volontaire Sadia Hessabi cheffe franco afghane, fondatrice de Kaboulyon cuisine fusion Salomé Mahmoudi Azar responsable de projet et partenariat Sania Sharma scientifique Attorney in a Law Firm Anaheim Californie USA Shakira Mahamed Siraj habitante de Dire Dawa Ethiopie Serge Perrin co fondateur du MAN à Lyon, co animateur de Jai Jagat Lyon Shoki Ali Said président de France Ethiopie Corne de l'Afrique Siddhartha journaliste, philosophe, fondateur du centre interculturel Fireflies et de la coopérative Pipaltree, Dialogues à Bengalore Inde Simone Kunegel volontaire pour le réseau international des Dialogues Soufian Nouh Omer engagé pour l'accès à l'eau et à l'assainissement en Ethiopie Sylvie Di Palma artiste franco Italo australienne, volontaire pour les Dialogues, Vénissieux Solenn Thomas Eklore, 100 femmes inspirantes au Zénith à Paris Souad Ensemch Mazouz formatrice et volontaire des Dialogues Stefano Valdemarin H7 a business incubator developing its international strategy Tatiana Bouvin responsable DD, ingénieure espaces verts Lyon Thibaut Mulliez AtlantiD pour l'intelligence collective par la diversité Thibault Rivière Jardin de rue Thierry Salomon co auteur du scénario négaWatt 2022 sur l'optimisation énergétique, auteur de plusieurs ouvrages sur l’énergie Thomas Gentilleau ingénieur paysagiste ITIAPE, à l'origine de la coopérative Pistyles, consultant et formateur pour le compte d'acteurs de la filière paysage Tony Fortin chargé d'étude à l'Observatoire des armements Topuzogullari Sayat chargé de coordination et communication Observatoire des armements Vaia Tuuhia association 4D, engagée pour la transition sur les territoires, polynésienne Varinia Günther médiation nomade et Pôle éducation au MAN, première présidente co fondatrice de l'association Dialogues en humanité en 2010 Véronique Moreira vice présidente éducation et collèges Métropole de Lyon, présidente WECF France Yves Mathieu Missions publiques facilitateur de la Convention Citoyenne pour le Climat, des 24h de tour du monde des citoyens pour le climat pour la COP21 contribution mondiale citoyenne à l'accord de Paris Zehra Ainseba formatrice en Français langue étrangère par la méthode colorée Gattegno
Contacts
Anaïs Mercier
amercier [at] grandlyon.com
04 26 99 34 27 / 06 98 73 61 96
www.grandlyon.com/presse
Geneviève Ancel, coordinatrice des Dialogues en humanité
gancel [at] grandlyon.com / +33 6 89 74 46 86
Dialogues en humanité 2023 sous les arbres
Libres et gratuits, les Dialogues en humanité donnent à voir les initiatives qui foisonnent, partout dans le monde, pour relever les grands défis auxquels l’humanité est confrontée. L'objectif est de ré-apprendre à dialoguer et à coopérer dans le respect mutuel.
- Des Dialogues pour grandir en humanité
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A l’heure où l’humanité doit faire face à de grandes menaces et de nombreux défis (climatiques, économiques, sanitaires ou sociaux) et est minée par des conflits, il est vital de partager des réflexions et des expériences, d’apprendre à dialoguer afin d’élaborer des réponses tant à l’échelle de la planète qu’à celle de nos villages et de nos quartiers.
Les Dialogues en humanité offrent un cadre qui permet à toutes et tous de dialoguer sur un pied d’égalité et dans la bienveillance. Cette édition permettra aussi de relier autrement l’Afrique, l’Asie, les Amériques et l’Europe, et de braquer les projecteurs sur les nombreuses initiatives positives qui germent un peu partout.Des activités variées et inspirantes
Pour cette édition, quatre types d’activités.
En premier lieu, des ateliers, animés par des artistes, des sportifs, des scientifiques, auront lieu en vue d’éveiller notre sensibilité. Une invitation à faire un pas de coté, à développer l'intelligence du corps, de nos émotions, à prendre conscience de notre imaginaire, .
Des agoras en cercle, ouverts à tous, sur des sujets variés, questionnements et échanges d'expériences sont un incontournable des Dialogues. Au programme: s'inspirer des porteuses d'initiatives positives sur tous les continents
Et avancer vers des temps de coopération-action pour élaborer des solutions pratiques. D’autres temps seront consacrés à des récits de vie de personnalités engagées.
Des créations musicales et artistiques seront aussi au rendez-vous. Elles sont l’occasion d’éveiller notre créativité et de raconter le monde autrement
Informations presse
- Pour réveiller notre pouvoir d'agir
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La période singulière que nous abordons est souvent présentée comme un inquiétant mélange de crise sanitaire, économique, sociale et d’urgence climatique. C’est pourquoi l’équipe des Dialogues en humanité comme ses partenaires locaux et internationaux, veulent réaffirmer l’importance du dialogue face à la violence, de redire le besoin de débat démocratique face à des pouvoirs autoritaires ou sourds qui cherchent à prendre le dessus. Prendre soin les uns des autres, échanger, apprendre, partager, s’avère plus que jamais nécessaire.
En parallèle de nouvelles expériences en ligne ont rendu possible malgré tout de belles perspectives. L’ouverture sur le monde, dans l’ADN des Dialogues depuis leur création, se trouve ainsi renforcée. Qu’on se trouve dans le Vieux Lyon, à Salvador de Bahia, Montréal, Dakar ou Cotonou, dans l’Himalaya ou sur son balcon parisien, tout le monde peut aussi se retrouver sous les arbres pour dialoguer!
Alors comment réveiller et élargir notre pouvoir d’agir et notre force citoyenne? Comment créer des solidarités sans laisser personne sur le bord de la route? Les intelligences interconnectées et les sagesses du monde conjuguées peuvent-elles nous permettre de grandir en humanité, de réussir l’anthropocène, cette nouvelle ère de l’aventure humaine?
Le défi? Changer radicalement de posture, à l’image des pilotes de chasse devenus astronautes. Eux qui avaient une posture de guerre, de domination en surplomb, changent de regard en découvrant notre planète terre depuis l’espace et parlent alors d’émerveillement, du sentiment de fragilité et de responsabilité à l’égard de l’ensemble de l’humanité et du Vivant!
Faisons le pari qu’en apprenant à prendre soin de nous mêmes, de nos compagnons de route en humanité et de nos autres compagnons de vie, nous serons prêts à devenir pour de bon des homo sapiens-sapiens.
Cela vous fait bien envie, mais vous ne savez pas par où prendre les questions?Le plus simple, c’est d’abord de se relier à celles et ceux qui sont déjà porteurs de cette belle énergie, qui œuvrent déjà pour l’amélioration du monde. Dans la multitude d’activités proposées pendant ces trois journées, il y a certainement de quoi se donner de la force pour repartir œuvrer de son côté!
Interview
Catherine Dolto, Grandir en humanité ou disparaître, interview par Muriel Scibilia
L’être humain étant capable du meilleur comme du pire, comment l’amener à opter pour les valeurs d’humanité face à une situation planétaire des plus périlleuses? Tel est le cœur de la réflexion que mène Catherine Dolto sur l’élaboration d’une théorie de l’humanisation. Pédiatre et auteure réputée, elle a choisi de partager son cheminement avec les Dialogues en humanité.
Catherine Dolto, médecin Auteur de livres pour enfants |
- L'article de Catherine Dolto: Grandir en humanité ou disparaître, en savoir plus
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Est- ce que l’évolution de l’être humain depuis son apparition sur terre nous a préparé à affronter les défis auxquels nous devons faire face au 21ème siècle?
Notre espèce est depuis peu entrée en état d’urgence. La menace climatique et écologique exige une réorganisation vitale. Aucun des systèmes éducatifs qui se sont succedés depuis l’hominisation n’ont permis à l’espèce humaine de se vivre comme un seul peuple habitant une planète unique qu’il faut se partager et respecter. Or, il y a urgence.
De quelle urgence parlez-vous?
Ce n’est pas la planète qui est en danger, c’est l’espèce humaine dont les capacités d’adaptation sont beaucoup plus limitées que celle de la nature. Si nous ne réagissons pas rapidement, nous allons vers des catastrophes. Les conséquences du changement climatique peuvent aussi conduire à toutes formes de violences, dont des guerres. En tant qu’homo sapiens doué de parole et de pensée, conscient de soi et de ses actes, capable de penser notre mort et celle des autres, il nous revient de relever le défi. Individuellement et collectivement, c’est une immense responsabilité.
Comment contrer ces mouvements de régression que l’on constate dans divers domaines?
En éduquant. Grace aux avancés technologiques, le petit mammifère humain n’a jamais eu autant de pouvoir ; en même temps, on constate qu’il régresse et se transforme en bébé consommateur. Or, la rencontre entre beaucoup de pouvoir et moins de conscience est très dangereuse. Si on ne tire pas tout le temps l’être humain vers les valeurs d’humanité, il aura tendance à abuser de son pouvoir. En dernière instance, le pouvoir, c’est la bombe atomique.
De l’humain augmenté au tourisme spatial, l’homo sapiens du 21ème siècle semble vouloir dépasser toutes les limites.
Le refus des limites touche tous les domaines, y compris celui du genre. Ce qui est mis en avant, c’est la liberté de jouir. C’est dangereux. Quand les enfants sont trop puissants, ça les angoisse. Ce qui les rassure, c’est d’être contenus d’une manière sécurisante sur le plan affectif sans que ce soit humiliant. L’espèce humaine, ce n’est jamais qu’une agglomération d’enfants plus ou moins matures, parfois déguisés en adultes. Dès lors que nous avons la possibilité de tout ou presque, en tant qu’espèce, nous devons nous demander si nous avons tous les droits. Plus nous avançons, plus nous sommes appelés à travailler la question d’une éthique d’un humain qui se reconnait comme universel et partage une seule planète.
N’est-il pas déjà trop tard?
Si je m’investis dans les Dialogues en humanité c’est bien parce que je ne me donne pas le droit de me laisser aller à l’inertie ou au défaitisme. Il est plus que jamais vital d’oser se mouvoir plutôt que d’attendre dans la crainte. Il n’en demeure pas moins qu’une petite part de moi a peur.
En quoi la peur peut-elle freiner l’engagement?
Les passages de seuil font peur a beaucoup d’entre nous et peuvent amener à accepter l’inacceptable. Au départ, la peur est un sentiment indispensable au développement de l’humain. Un enfant qui n’aurait peur de rien pourrait se tuer. D’où la nécessité de lui apprendre le mode d’emploi de sa peur, en reconnaître les signes, s’en servir, comprendre en quoi elle s’enracine dans son histoire. Faute d’être identifiée, elle peut l’empêcher de penser, de bouger, d’entreprendre. La peur nous inscrit dans l’espace et dans le temps: elle ne prend pas la même forme selon que l’on grandit dans la savane ou dans une grande ville ; nos peurs sont aussi celles de nos parents depuis la vie prénatale et celles de nos ancêtres. Quand on sait cela, on dispose de certains outils pour ne pas être le jouet de sa peur.
La peur n’est-elle pas aussi un facteur de destruction?
Elle peut nous paralyser, nous empêcher de choisir le chemin fait pour nous au risque de nous amener à renoncer à nos valeurs d’humanité et à devenir plus lâche. Avec la crise du coronavirus, pas mal de gens que l’on croyait sensés se sont mis à dérailler, à s’allier au complotisme ou/et développer des conduites phobiques. Au niveau politique, la peur de ne pas être élu, d’être rejeté amène à prendre des décisions qui ne sont pas toujours les plus adéquates. Le confinement, par exemple a en partie été dicté par la peur que l’on découvre combien notre système de santé a été dégradé.
En tendant vers plus d’humanisation, comment contrer cette violence qui explose à tous les niveaux, y compris au sein d’un couple ou entre les parents et les enfants?
La violence n’est pas forcément plus grande qu’autrefois, mais elle change de forme et prend plus place dans nos vies. Elle est très présente à travers des images qui font vendre. Normalement, quand un être humain en voit un autre se faire sauvagement attaquer, il ressent une émotion, il peut être révolté ou en proie à un combat intérieur quant à savoir s’il intervient ou pas. En étant tous les jours confrontés à des morts, réelles ou fictives, via divers écrans, tout se banalise, les sensations s’émoussent. Des enfants peuvent n’éprouver aucune émotion devant des faits qui devraient les bouleverser et les scandaliser. Cette surabondance d’images peut induire une perte de sens. Presque tout semble permis. Les codes étant multiples, aucun ne vaut plus qu’un autre. Si l’enfant n’a pas été éduqué, il s’habitue - la capacité d’adaptation est le propre de l’être humain. Or, je fais l’hypothèse qu’il y a bien un code universel et qu’il importe d’interroger ce qu’est un être humain.
Faut-il dire à un enfant qu’il a le droit de penser ce qu’il veut, d’avoir envie de tuer, mais seulement en pensées?
Nous pouvons dire « Tu vois celui qui vient de me faire une queue de poisson, j’ai bien envie de l’exploser, mais cette envie ne dure pas longtemps, et ce n’est qu’une pensée. » Il est important de savoir que nous avons ce type de pulsion en nous, de la reconnaître, de la nommer et de ne pas culpabiliser. Ce qui est interdit, c’est le passage à l’acte. Notre animalité s’humanise en la disant. Si nous n’apprenons pas à la dompter, c’est elle qui nous manipule.
Il n’y a pas le même potentiel « animal » chez chaque humain?
Il faut apprendre aux enfants à repérer ce qui relève de l’animalité en eux, comme les besoins physiologiques, et le fait qu’ils peuvent avoir tout d’un coup envie de tuer l’autre. C’est comme les meurtres dans les dessins animés, on détruit l’autre, on l’éclate puis il revient à la vie. Un enfant de 3-4 ans voudrait tuer l’autre pour 10 minutes. C’est normal. Si c’est parlé, dédramatisé, qu’on peut en rire, il est possible d’en faire quelque chose. Il est essentiel de comprendre l’articulation entre l’aggredior, qui est une force de vie, et l’agressivité. L’aggregior, qui est la face saine de l’agressivité, est plus ou moins puissant selon les humains. Quand on se balade dans un service de néonatalogie, on voit bien quels sont les bébés qui veulent vivre. Faute d’une éducation adéquate, cette force peut amener l’enfant à basculer dans l’agressivité et dans la violence. C’est cette force qui fait que les enfants qui vont bien, jusqu’à l’âge de 6-7 ans, font du bruit et dérangent. C’est normal. Si on ne veut pas ça, il faut se contenter d’avoir des poissons rouges. Plus tard, ces enfants pleins de forces peuvent avoir du mal à entrer dans le moule. Cette force, qui n’est ni bonne ni mauvaise, est perçue comme étant négative parce que l’éducation n’a pas encore fait son travail. Il revient aux parents d’en transmettre le mode d’emploi. Or ces enfants pleins d’aggrédior, qui sont les plus intéressants pour une société, sont souvent stigmatisés, culpabilisés et mis en insécurité affective. Soit, ils réagissent en mettant une chape de plomb et éteignent en même temps leur intelligence, soit ils dévoient cette force en agressivité et la tournent vers l’autre. Il importe d’établir un lien harmonieux entre notre animalité pulsionnelle, nos capacités intellectuelles, et notre quête de sécurité affective. Ce qui n’est pas inné, cet équilibre est une construction.
Cette force de vie relève-t-elle de quelque chose de mystérieux où prend-elle sa source dans la vie prénatale?
Les deux. Il y a une grosse influence épigénétique de la vie prénatale ; en même temps, en arrière fond, il y a le mystère des potentialités de chaque enfant qui vient en partie du marché chromosomique qu’il a fait quand il s’est incarné.
Le besoin de sécurité affective est-il présent dès l’origine de l’humanité ou est-ce la résultante d’une évolution sociétale?
Notre statut d’animal pensant et notre situation nidicole, qui nous oblige à dépendre des grands pendant de nombreuses années, laisse chez chacun d’entre nous une incertitude par rapport à notre capacité de supporter la solitude. En arrière fond, la terreur de l’abandon qui est synonyme de mort. Cette dimension est présente dans l’histoire de nos parents comme dans celle de leurs parents, etc… Il y a aussi les peurs collectives. L’histoire de l’humanité est d’abord une histoire guerrière. A l’époque du paléolithique, la menace était constante ; la sédentarisation a aussi été porteuse de menaces. Il a donc fallu s’organiser pour contrer ce qui était perçu comme menaçant, y compris sur le plan fantasmatique. L’hominisation s’est faite dans un mode dangereux et hostile. Se protéger, choisir des chefs puissants et agressifs était un gage de survie du groupe. L’hominisation, c’est le passage du singe à l’humain. L’humanisation, c’est se reconnaitre en tant que mammifère tout en dépassant son animalité. Lorsqu’un bébé arrive au monde, il n’existe pas seulement en tant que mammifère, spécimen de l’espèce c’est aussi l’enfant de quelqu’un et quelqu’une, inscrit dans un lignage, une histoire, prenant place dans le monde des humains, il se reconnait comme tel et reconnait les autres en tant que tel. Ce qui induit la reconnaissance d’un ensemble de valeurs dont certaines restent à définir. C’est l’autre qui nous constitue comme Sujet en nous interpellant comme tel.
Qu’est-ce que la sécurité affective et ce besoin est-il le même selon que l’on nait à Genève ou dans un bidonville de Bombay?
La sécurité affective nécessite d’être reconnu comme bon et accepté pour ce que l’on est, de disposer d’un cadre qui nous permette de nous inscrire dans l’espace et dans le temps, d’être contenu, de nous enraciner dans l’histoire de nos ancêtres ; cette dernière nous étant transmise par des adultes tutélaires qui font ce qu’il faut pour que l’on ne se sente pas abandonné et qui nous sécurisent dans leur façon de gérer le temps. Cette quête est universelle. Cependant, un enfant qui grandit dans un bidonville de Bombay n’a pas d’autre choix que d’apprendre à trouver cette sécurité qu’en lui-même alors que dans nos cultures nous surprotégeons nos enfants. Dans certains cas, cela peut relever de la maltraitance dans la mesure où ce qui est transmis à l’enfant c’est qu’il n’est pas capable de se débrouiller. Or, sans épreuves et sans échecs, on ne se construit pas. Il ne s’agit pas pour autant de pointer les échecs: « Ah, je t’avais bien dit qu’il ne fallait pas faire comme ça », mais de dire plutôt, « D’accord, tu n’as pas réussi, mais c’est comme ça qu’on apprend. » La sécurité affective ce n’est pas la surprotection.
Quelles seraient les composantes d’une autre éducation
Elle s’articule autour de trois éléments: se « déségocentrer », c’est-à-dire apprendre à tenir compte de l’autre, parler du vrai et du faux et se former au discernement. Par nature le nouveau-né est autocentré donc égocentré. Ayant perdu une grande partie des capacités qu’il avait en tant que fœtus, il a besoin d’être nourri et qu’on s’occupe de lui constamment. Son geste est centripète. Une fois la marche acquise, il faut l’inciter à aller vers le monde extérieur, à y prendre des choses ou des idées, à les transformer pour les restituer aux autres. Peu à peu il devient centrifuge. L’éducation est un long processus de déségocentration. Il importe aussi de parler à l’enfant de son état de mammifère, de son animalité, de toujours donner sens à ce qu’on lui fait vivre. C’est le sens qui amène la conscience et l’intelligence. Si on traverse une ville comme Paris avec un enfant à l’arrière de la voiture, et qu’il nous voit nous énerver et insulter d’autres conducteurs, il est confronté à du pulsionnel non contrôlé. Ce n’est pas dès lors que c’est parlé. On peut dire « Tu vois, sur ce coup-là je n’ai pas été très courageux ». » ou encore « j’ai été vraiment mal poli. Ce n’est pas ce que je souhaite que tu prennes chez moi » Il importe de mettre des mots sur tout ce qui se passe que l’enfant soit directement impliqué ou pas, de mettre des mots sur nos failles pour ne pas lui faire croire que nous sommes parfaits puisque ce n’est jamais vrai.
Le risque n’est -il pas d’envahir l’enfant avec trop de mots?
C’est bien sûr un danger. On peut pourrir un enfant en le submergeant de mots qui n’ont pas de sens, qui ne lui servent pas ou qui ne lui sont pas adressés. Le silence fait aussi partie de la parole. Parler, ce n’est pas juste faire du bruit avec sa bouche, les mots sont chargés de sens. La parole est un art propre aux humains: on ne peut pas dire n’importe quoi, n’importe quand, à n’importe qui. Encore faut-il parler vrai. Ce qui signifie que l’on ne doit pas dire tout ce qui nous passe par la tête, mais tenir compte de ce que l’enfant peut en faire et de ce qui le regarde et de ne pas faire de lui un voyeur indiscret de la vie des grandes personnes.
S’agit-il par ailleurs de connecter ou reconnecter l’enfant avec ses besoins?
Oui mais aussi avec son ressenti, ses émotions et ses sentiments. Il faut apprendre aux enfants à se repérer parmi la forêt de perceptions qui entrainent des émotions puis font naitre des sentiments. Apprendre à discerner parmi les perceptions, à y être attentif, qu’elles viennent de l’intérieur ou de l’extérieur. Il a besoin d’apprendre à discerner ce qui est bon ou mauvais pour lui, juste ou pas juste, vrai ou faux, S’il ne sait pas faire ce tri, il est perdu. Surtout dans une société où l’offre est surabondante par rapport aux capacités d’absorption d’un cerveau normal.
Parmi les très nombreuses activités proposées par les Dialogues en humanité, beaucoup portent sur l’apprentissage au discernement, diriez-vous qu’il est en perte de vitesse
L’un des traits qui distingue l’humain des autres mammifères, c’est sa capacité de se réinventer à chaque étape de sa vie. C’est une source de créativité magnifique mais aussi une source de complexité, pas toujours facile à maîtriser quand on n’a pas développé son discernement. Quand le monde était moins complexe et que les codes moraux étaient forts, il était plus facile d’éduquer le discernement, notamment en prenant du temps pour parler de la grande question du bien et du mal, du vrai ou du faux, ces notions sont de plus en plus floues. Face à une sensation, une perception nouvelle, il importe de dire à un enfant: « Est-ce que tu crois que c’est bon pour toi? Est-ce que c’est beau? Est-ce que c’est juste? » Si ces questions ne sont pas posées, l’enfant arrive dans un monde où tout est offert. Du coup, il ne peut rien choisir. Il est comme coincé sur place par une jouissance, par une promesse de bonheur qui n’est jamais tenue. Et moins elle sera tenue, moins il se construira.
Qu’est ce qui peut générer la confiance dans les rapports humains?
La confiance est une composante essentielle, aucun humain ne peut survivre s’il ne fait pas confiance aux autres. En même temps, quand on est trop confiant, on peut se faire avoir. D’où la nécessité d’apprendre aux enfants à détecter les signes de « non fiabilité » chez l’autre. Être entouré de gens non fiables est très désécurisant sur le plan affectif. Il lui faut aussi intégrer l’idée qu’il risque d’être trahi un certain nombre de fois au cours de sa vie, c’est la règle du jeu, on l’apprend peu à peu, chacun à sa manière. Cela vaut mieux plutôt que de constamment vivre dans la méfiance, ce qui est très destructeur et fausse toutes les relations.
En quoi la conscience de notre animalité peut servir notre humanisation et l’humanité?
Notre animalité, c’est ce qui induit notre envie de survivre, alors que notre l’humanité, c’est ce qui nous permet de dire je préfère ne pas survivre mais rester vivant. Un humain qui échappe d’un incendie en piétinant d’autres humains perd son âme. C’est un survivant mais est-il encore vivant? Il s’agit de comprendre comment gérer ces allers-retours constants entre une animalité, qui veut jouir et survivre à tout prix, et notre humanité qui nous dit qu’en nous laissant aller à commettre tel ou tel acte, nous ne ferons plus partie du peuple des humains mais de celui des mammifères terriens. Être humain, c’est avoir une conscience et s’en servir. Cette conscience est aussi porteuse de notre part d’ombre qu’il nous revient de gérer. Nous devons toujours rester le chef de notre part d’ombre dans la mesure où nous avons suffisamment développé notre ressenti pour la percevoir. Plus on nie sa part d’animalité et sa part d’ombre, plus on risque de devenir un salaud. Plus on la connait, plus on est à même de faire avec. C’est un choix, un vrai boulot. Notre dignité c’est de nous savoir imparfaits et d’accepter cela avec humilité tout en tendant sans cesse vers une vie plus éthique. Tout ça se parle et s’éduque. Chez les animaux, prendre la vie d’un autre est un impératif de survie. Nous pourrions nous dire qu’en tant qu’humains, nous sommes capables de faire la différence entre la vie et la survie. Notre ambition pourrait être de décider de ne plus prendre aucune vie, de chercher à être vivant plutôt que survivant. Ce qui implique d’être conscient de ce nous imposons aux autres.
Sommes-nous désormais obligés de développer cette conscience planétaire chez les enfants?
Ceux qui ont conscience des enjeux ne peuvent pas faire autrement. Mais ils sont encore beaucoup à penser qu’élever un enfant c’est lui permettre de jouir de la vie et de la société. Ils ne parlent que du bonheur « Je veux qu’il soit heureux ». On devrait ajouter « J’aimerais qu’il développe ses valeurs d’humanité ». Nous devons nous penser comme étant une seule famille humaine. En tant que telle, nous devons nous soutenir mutuellement, l’empathie, l’entraide, la confirmation affective sont les conditions de l’établissement du sentiment de sécurité affective. Ce qui change tout.
- Geneviève Ancel, coordinatrice des Dialogues en humanité, propos recueillis par Muriel Scibilia
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D’où viennent les Dialogues en humanité?
Ils sont nés d'un constat lors du Sommet de la terre en 2002 en Afrique du Sud:
bien que les crises sociales, écologiques et autres qui secouent nos sociétés soient produites par les êtres humains, aucun événement international ne traitait de la question humaine en tant que telle. Afin d'inventer une autre façon d’être au monde, de résister et de se relier les uns aux autres, il fallait placer cette question sur le plan politique. Cela cadrait avec la tradition humaniste de Lyon.Quelles sont les particularités de ces Dialogues citoyen?
Un premier fil rouge relie les activités multiformes que nous proposons:
il importe d’agir sur nos comportements individuels et collectifs car nous sommes responsables de la plupart des problèmes dont souffre la planète. Or, il n'y a pas de transformation sociale sans transformation personnelle. Autre spécificité, nous invitons au dialogue, pas au débat; c’est-à-dire à l'écoute et l’échange bienveillants. Un dialogue entre «tous les univers», toutes les convictions et toutes les générations. Nous avons aussi opté pour un brassage convivial. Des personnes en grande précarité peuvent échanger sur un pied d’égalité avec des personnalités de stature nationale ou mondiale. Il n’y a pas d’un côté des conférences au cours desquelles des «sachants» parlent à des «ignorants» et de l’autre des activités pratiques ou artistiques.Comment sont choisis les thèmes de chaque année?
Par un processus auquel peuvent participer tous ceux qui le souhaitent. Une sorte de laboratoire de la prise de décisions à partir de la diversité. C'est lent! Le programme 2021 La voix aux jeunes! est structuré autour de grands axes qui constituent autant de «parcours» thématiques que l’on peut suivre à travers les activités ou croiser à sa guise, ce qui permet de découvrir les diverses facettes d’une thématique ou de faire des liens entre les thèmes
Quel peut-être le déroulé d’une journée dans le parc?
D'abord le «temps du rien»:
flâner, faire des rencontres... Puis on peut aller à la Roseraie pour faire connaissance et partager les vécus de la veille. On participe à des ateliers, on échange des idées dans une agora, on écoute de la musique ou de la poésie... Au repas on découvre d’autres manières de cuisiner, des produits locaux, de la vaisselle biodégradable ou lavable, etc.Pourquoi avoir organisé les échanges sous la forme d’agora?
Les Dialogues ne sont pas une succession de colloques. Ils reprennent la pratique ancestrale de l’arbre à palabre sous lequel on se rassemble en Afrique pour échanger, régler les conflits et préserver le lien social. On réfléchit ensemble sous les arbres du Parc. Être en cercle favorise la circulation de la parole. Des facilitateurs veillent au respect de quelques principes:
simplicité, liberté de propos, écoute bienveillante, respect et égalité de tous devant la question humaine.
«Sous l’arbre à palabre, chacun écoute les autres, dit ce qu’il a à dire et repart en paix.»Pourquoi accordez une telle importance aux activités artistiques?
En nous offrant une part de leur sensibilité, les artistes nous aident à sortir des cloisonnements et à éveiller notre créativité. Cette année, il y aura plusieurs propositions de danse urbaine, des parcours poétiques et théâtraux. De l'humour aussi!
Quel rapport entre les activités dans le Vieux Lyon ou de Givors et celles du Parc de la Tête d’or?
Elles sont en lien!
Quel que soit le territoire, les Dialogues en humanité proposent des initiatives qui réaffirment les valeurs lyonnaises d’ouverture au monde et aux cultures, de fraternité et de solidarité.Les Dialogues permettent-ils de développer des réseaux?
Des réseaux se créent ou se renforcent quand les Dialogues suscitent de nouvelles initiatives ou font évoluer des projets existants. Sans oublier le réseau des Dialogues eux-mêmes qui ont déjà essaimé dans une centaine de villes et pays.
La forme des Dialogues a-t-elle changé au fil des années?
Elle s’est enrichie. A l’origine, il s’agissait de permettre à des personnes engagées à transformer la société de se retrouver et puiser de nouvelles forces. Désormais beaucoup de citoyens s'intéressent aux thématiques et activités que nous proposons, comme en témoigne la fréquentation en augmentation constante: quelques 10 000 personnes passent par le parc de la tête d’or, ou se retrouvent en ligne.
Les Dialogues sont ainsi devenus un espace d’échanges gratuit et ouvert à tous partout dans le monde: parents, enfants, curieux, artisans, chercheurs, danseurs, ouvriers, philosophes, militants, écrivains, étudiants, comédiens, chefs d’entreprises, élus, poètes et danseurs.
Dossier d’information
Pour construire le monde qui commence / building the new world
https://dialoguesenhumanite.org/nouvelle/pour-construire-le-monde-qui-commenceb…
Les nouveaux collectifs citoyens
https://dialoguesenhumanite.org/reseau-dinitiatives/les-nouveaux-collectifs-cit…
- Dialogues en humanité: questions-réponses
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Qu’est-ce que les Dialogues en humanité?
Dialogues en humanité sont des rencontres citoyennes du bien vivre à Lyon, au Parc de la tête d’or, chaque premier week-end de juillet. Même en virtuel ou en ligne, par l’invitation à prendre soin de chaque humain, les Dialogues en humanité proposent régulièrement de multiples activités dont le fil rouge est de grandir en humanité et de développer une citoyenneté de la terre, une société du bien vivre. Ces Dialogues sont gratuits et la participation est libre.
Comment sont nés les Dialogues en humanité?
L’idée des Dialogues en humanité est née en 2002, lors du Sommet mondial de Johannesburg sur le développement durable. La première édition lyonnaise, en juin 2003, a rassemblé 80 invités issus de tous les milieux et de tous les continents. Depuis 2006, pour élargir la démarche, les arbres du parc ont permis de revisiter l’arbre à palabre à l’africaine.
Quel est le but de Dialogues en humanité?
Créer un espace de dialogue, de réflexion et de coopération dans lequel les porteurs de solutions invitent à sortir du sentiment d’impuissance et d’indifférence. Face aux grands défis auxquels l’humanité est confrontée, des liens se tissent pour faire vivre de multiples initiatives, par la rencontre et le faire ensemble.
Comment les Dialogues fonctionnent-ils exactement?
Les Dialogues en humanité s’articulent autour d’un programme varié, structuré autour de trois éléments principaux: les agoras en cercle, les ateliers du sensible et les créations artistiques qui rythment la journée. Les agoras sont des moments d’échange bienveillant autour de différents thèmes, qui se tiennent sous les arbres du parc de la Tête d’Or. Quant aux quelques 50 ateliers, il s’agit d’activités ludiques, corporelles, comportementales ou d’initiations artistiques sur de sujets qui vont d'un parcours d'exil à la fresque du climat, à des méthodes innovantes de réduction des déchets à la source.
Quel est l’objectif des Dialogues en humanité?
Les Dialogues en humanités regroupent chaque année des acteurs de tous horizons pour partager des initiatives porteuses de changement et construire une citoyenneté fraternelle. Notre ambition est de découvrir ce qui fait obstacle à la bienveillance, à l’équité, à la justice, à la paix mais aussi de préserver le climat. Ces Dialogues abondent d’incitations à réfléchir et dialoguer sur les questions essentielles ou d’actualité qui interrogent qui nous sommes et comment les individus et communautés structurent les rapports entre eux et avec la nature. Il permet de découvrir de multiples initiatives prises dans divers pays sur tous les continents pour construire un monde plus équitable.
Quelle dimension internationale?
Depuis 2009, l’essaimage a gagné HEM Rabat au Maroc, Fireflies à Bangalore en Inde, Salvador de Bahia au Brésil, Genshagen près de Berlin en Allemagne. Et, depuis, d’autres personnes sur différents territoires lui donnent vie: à Addis Abeba et Dire Dawa en Ethiopie, Porto Novo, Ouida, Cotonou au Bénin, Lomé au Togo, Bangui en Centrafrique, Abou Gosh, Foz do Iguaçu, Rio de Janeiro, Terra Mirim, Itacaré au Brésil, Hammamet, Tunis, Villeurbanne, Festival D’art et D’air Lyon La Duchère, Festival des Passants Place Bahadourian à Lyon, Vieux Lyon en humanité, Défistival à Paris, Prato près de Florence en Italie, Bruxelles, Londres, Barcelone, des lieux plus ruraux comme Le Pradier près de Moutiers, Saint Boingt, Les Monts de la Madeleine, ou plus urbains comme à Voiron, Grenoble, Strasbourg, Bischheim, Roanne, Seattle, Boston, Montréal, Tombouctou, Chandigarh, Auroville, Pondicherry, Kabini près de Mysore, Genève, Yerevan, Oran; également au coeur d'universités et d'entreprises au management humain
Nous nous inspirons d’autres initiatives comme le Collectif richesse, Meeting Rivers, Pipaltree et Climate South Asia, Brecho Eco Solidario, Akademie Unter den Baümen, Une âme pour la mondialisation, Cultivando Agua Boa, mais aussi le Forum Social Mondial depuis Porto Alegre, Bellem ou Mumbai, Viral Open Space, Archipel citoyen Osons les Jours Heureux, Tavola della Pace, Agora des habitants de la Terre, AfTerre, Négawatt, Sadhanaforest, Mains d’Oeuvres, Pluriverse Kalpraviksh
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