2020 Pour un accès digne et durable à l'alimentation

2020 Pour un accès digne et durable à l'alimentation
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Dans le cadre du Festival de Solidarité Internationale 2020 et des Dialogues en humanité:

Pour un accès digne et durable à l'alimentation
À Lyon et dans le monde

Face à la crise sanitaire et écologique, comment se construit l’autonomie alimentaire par et pour les plus vulnérables ?
Comment le pouvoir d’agir citoyen interagit avec le pouvoir d’agir politique ?
Comment décoloniser l'alimentation, l'agriculture, dans notre assiette, et... nos habitudes ?
Souveraineté alimentaire, résilience climatique, autonomisation des femmes (avec notamment nos partenaires du Sénégal, Inde, Equateur, Arménie, Ethiopie, Bénin, Maroc, Canada) et bien-entendu sur le territoire de la Métropole de Lyon et en Europe.

À partir des porteurs d’initiatives positives, de solutions locales et globales

English below

Jeudi 19/11

14h Accueil et Ouverture

En Visio (par Zoom + FaceBook Live sur la page FB des Dialogues en humanité et crosspostage des partenaires)
Geneviève Ancel et Philippe Piau

Introduction:

Dominique Picard Pôle agriculture et alimentation durables du Labo de l’Economie Sociale et Solidaire et Présidente de CARMA (Coopération pour une ambition agricole rurale et métropolitaine d'avenir), vice-présidente de l'association Dialogues en humanité
Boris Tavernier fondateur de la coopérative de la Place du Pont L'Autre Coté du Pont et de VRAC Vers des Réseaux d'Achat en Commun, à Lyon et dans une dizaine de villes en France et en Europe

14h30 - 15h30 Quelles leçons tirer de la pandémie sur toute la chaîne de l'alimentation: de la production, transformation, distribution à la consommation?

Témoignages de vie croisés

Animation: Boris Tavernier

Pour visionner un extrait de l'agora en anglais de juillet 2020:

15h30 - 16h30 Comment se nourrir avec 57 euros par mois de Reste à vivre?

Témoignages de vie croisés. Animation: Emie Joly

16h30 - 17h30 Coopération action Vers des Tiers-Lieux nourriciers ?

Centre alimentaire ? Centre communautaire ? Ecopôle ? Comment concilier les actions des associations sur un même territoire ? Partager des bâtiments, en occupation temporaire, s’approvisionner en commun, créer des formations…Quelles idées sources d’inspiration émergent ?

Animation: Marc Alphandéry

17h30-18h30 Alimentation durable. Quelle gouvernance et coopération territoriale ?
Collectivités, associations, habitants

Animation: Loïc Fayet

18h30 les points de vue de Patrick Viveret, Emma la clown

 

20h Ciné Dialogues - Festival alimenterre "Le système alimentaire de Fès, Maroc" (30mn) suivi d'un débat

Avec Fatou Ndoye Enda Graf Sahel Pôle autonomie alimentaire territoriale, Pôle sur les questions de genre, coordinatrice des Dialogues en humanité du Sénégal, Rose-Marie Di Donato de l'ONG RESACOOP, Michel Wilson de l'association Coup de soleil, Philippe Piau et Geneviève Ancel, Dialogues en humanité

Le système alimentaire de Fes, Maroc

Vendredi 20/11

9h Accueil et conseils connexions et techniques

En Visio (par Zoom + FaceBook Live sur la page FB des Dialogues en humanité et crosspostage des partenaires)

9h - 11h Agora Démocratie et justice alimentaire

Animation: Dominique Picard

et parmi les invités:

11h Danse urbaine.
Le Hip Hop et la breakdance comme levier d'action pour une alimentation saine et durable auprès des jeunes publics

Par la Cie Second Souffle, Azdine Benyoucef, Meriem Bourras, Bryan Scaron, Régis Dulas, Arnil Nguyon, Morgane Latouré, Naomie Lombo, Yvan Syniutka + en interaction avec les enfants de l'école Louis Pergaud sur le plateau des Minguettes à Vénissieux, et leur institutrice Nadia Bachmar

11h30 Retour sur le Hackathon

Retour d'expériences. Design fiction et jeu de rôles pour organiser notre sécurité alimentaire. Quelles propositions des étudiants et collégiens seraient à approfondir suite à l'exercice de design fiction?
Laure Ancel directrice Design Act! Ecole Strate et Annabel Hary, en lien avec les élus de COMET Jeunes, les étudiants qui ont participé à la première expérience, et Hervé Chaygneaud-Dupuy de Imaginarium

12h pause déjeuner

13h- 14h30 Des expériences locales à l’instauration d'un droit universel :
Sécurité sociale de l’alimentation, revenu social de base, revenu d'autonomie inconditionnel

Animation: Marc Alphandéry

14h30 - 15h Breakdance et Boxe, leviers d'action pour une alimentation saine et durable auprès des jeunes publics

Par la Cie Second Souffle, Azdine Benyoucef, Meriem Bourras, Bryan Scaron, Régis Dulas, Arnil Nguyon Morgane Latouré, Naomie Lombo, Yvan Syniutka

Comment changent-ils.elles les habitudes alimentaires dans l'assiette des jeunes générations? Comment font-ils.elles face à la publicité de produits incompatibles avec la santé?

Hakim Zoulikha champion de France et champion d'Europe de boxe anglaise et son entraîneur Youcef Makri

Comment vivre avec le diabète en étant sportif de haut niveau, et s'astreindre à un régime alimentaire adapté depuis l'âge de 12 ans? Hakim vit et travaille à Vaulx-en-Velin

15h - 16h30 Du local au global :
autonomie alimentaire/résilience climatique/solidarité des femmes

Animation: Geneviève Ancel et Anne-Marie Codur de Boston

pour consolider le travail du réseau mondial des Dialogues, entrepris avec Fatou Ndoye ENDA GRAF Sahel, Dialogues en humanité à Dakar, Shabin Paul directrice générale de Fireflies et Pipaltree en Inde,Siddhartha fondateur de Pipaltree coopérative à Bangalore et Dialogues en humanité avec les tribus cueilleurs de miel sauvage dans le Sud de l'Inde, Fernando Rosero coopérative Cafolis à Quito en Equateur, Avelina Rogel Madre Sabia, Quito, Carminda Mac Lorin (Montréal et ViralOpenSpace), Anne-Marie Codur pour l'agriculture vivrière urbaine dans certaines grandes villes nord-américaines, pour lutter contre la malnutrition des populations les plus défavorisées dont les minorités afro américaines, Lorella Pignet-Fall ALPADEF réseau panafricain de femmes, Eric Ahoumenou Dialogues au Bénin et panafricains, Amina Tall directrice de l'association germano arabe à Berlin, sur le projet de moringa au Sahel, RESACOOP pour les associations contributrices à Frame Voice Report Union européenne, Florence Le Nulzec AVeC et La Myne pour des ripostes créatives alimentaires, Véronique Rioufol coordinatrice internationale de Terre de liens, Devinder Sharma (Food Analyst, économiste et président de Dialogue Highway à Chandigarh en Inde),CCFD Terre solidaire

En interaction avec Dominique Picard Labo ESS et association CARMA et Boris Tavernier fondateur de VRAC -Vers des Réseaux d'Achat en Commun, Jérémy Camus vice président pour l'alimentation, PATLY et le réseau national des Projets Alimentaires Territoriaux

Pour visionner l'agora de juillet 2020:

16h30 Quiz en ligne sur l'alimentation

Accessible à tous. Le jeu permettra d'aborder des notions de base autour de l'alimentation durable, lutter contre quelques préjugés et découvrir des solutions. Le tournoi se déroule sur Kahoot, les 3 gagnants remporteront un abonnement TVB.

Pour participer au jeu, il faut avoir accès à internet, se connecter au Zoom des Dialogues ou regarder le Facebook live pour voir les questions et l'animation. En simultané, vous répondrez aux questions soit sur l'appli Kahoot, si vous l'avez téléchargé, soit sur le site web de Kahoot ouvert dans un deuxième onglet ou sur un autre écran. Par Tout va bien

17h30 En quoi cela nous inspire pour aller plus loin ?

Emma la clown, Catherine Dolto, le chef Alain Alexanian, la cheffe franco afghane Sadia Hessabi - KabouLyon également membre des Savoureux Compagnons

18h30 Nourritures affectives et artistiques liées aux sensations et émotions

témoignages croisés pour être en lien avec soi et les autres

Par l'association Voix en Développement avec Malika Bellaribi-Le Moal, les choeurs de Vaulx-en-Velin, le metteur en scène Guillaume Durand, CHristian Le Moal

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https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/opera/faire-chanter-didon-e…
https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/opera/la-pa-des-quartiers-m…

Avec l’association Voix En Développement, Malika Bellaribi-Le Moal anime, depuis plus de 20 ans, des ateliers de chants pour enfants, adolescents et adultes qui ont été fragilisés, qui sont en rupture de lien, en échec scolaire ou au chômage, dans la solitude… 

En interaction avec Shoki Ali Said président des associations Dialogues en humanité et France Ethiopie Corne de l'Afrique. Pour le réseau mondial des Dialogues, sur l'autonomie alimentaire

Le Spectacle d'Opéra Didon et Enée de Henry Purcell est reporté ainsi que l'atelier et la Dégustation de produits locaux et de saison avec l'association Récup et Gamelles

Jeudi matin et Samedi matin:

les Visites de Terrain sont reportées à une date ultérieure

(selon les autorisations sanitaires)

La Guillotière historique: Balade "L'hospitalité dans le quartier des Passants"

Passants est le nom donné au Moyen-Âge aux pèlerins et aux personnes qui faisaient la route, aux migrants aujourd'hui. Les Passants étaient accueillis lors de leur traversée du XVème au XVIIIème siècle avec un jardin et une cuisine pour préparer leurs repas, un hospital. Sur la place existait une cayenne (siège urbain des compagnons du tour de France selon le dictionnaire). Tradition des auberges et friteries (qui transformaient la graisse en mastic pour les fenêtres). Tradition d'accueil du Père Chevrier. Epiceries sociales. Centralité et rôle de régulations des commerces d'alimentation (indiens, chinois, africains, arméniens). Importance des lieux de palabres et de dialogues sur les places, Festival des Passants sur la place Bahadourian...

Il suffirait juste de... réinventer et de revivifier des espaces collaboratifs aujourd'hui

Par Marie-France Antona, association Place du Pont et Centre Social Bonnefoi

Départ Jeudi et Samedi matin à 9h30 à partir du Centre Social Bonnefoi rue Bonnefoi (perpendiculaire de la rue Paul Bert) Reporté en cas de confinement 

Le 8è cèdre quartier des Etats-Unis à Lyon 8è

Un espace solidaire d'agriculture urbaine en plein cœur de quartiers politiques de la ville, où se former au jardinage naturel et développer le micro-maraîchage urbain. Ce projet pilote a pour objectif de valoriser les espaces disponibles afin de participer à l’accélération de la transition écologique et à la création de la ville de demain

Avec Place au Terreau , Grandlyon Habitat, Le Grand Romanesco, le Centre social et d'autres acteurs du territoire, en particulier les habitants

Par Lucas Blanes (Place au Terreau) et Ludivine Dequidt (Grand Lyon Habitat)

Pistyles à Villeurbanne 207 rue de Préssensé

La coopérative Pistyles a l’ambition d’œuvrer pour le retour de jardinièr.es de quartier, dont la vocation est d’être au plus proche de vous et de vos besoins. Engagé.es dans la sensibilisation et la préservation de la biopersité elles/ils seront là pour vous accompagner et vous aider à agir de manière simple et concrète pour l’amélioration de votre lieu de vie.Nous avons décidé d’offrir un service sur-mesure et innovant alliant nouvelles technologies, écologies et nouvelles approches humaines des jardins

Marc Pascal ou Benjamin Porte de Pistyles

Balade urbaine à l'initiative de la Maison des Solidarités locales et internationales

par Pierre Vial, au départ de la Place Raspail (reportée)

Hôtel-Dieu, Cité internationale de la gastronomie

Le Grand Hôtel-Dieu a été créé au 12e siècle par le clergé. C’est d’abord un lieu de refuge et d’accueil pour les plus démunis. Progressivement, il devient un site où l’on soigne. Au 18e siècle, sa réputation est à son apogée : le Grand Hôtel-Dieu incarne alors l’excellence de la médecine lyonnaise.

L'hôpital de la Charité, construit en 1617 au niveau de l’actuelle place Antonin-Poncet, accueillait aussi les plus pauvres. Il a été détruit en 1934 mais plusieurs de ses salles ont été sauvées et reconstituées pour être exposées au cœur du Grand Hôtel-Dieu.

Après le confinement: Ouverture les samedis et dimanches de 10h à 19h

Visite libre et gratuite sans réservation sauf pour les groupes

Organisation

Les programmes sont toujours co produits par ceux qui le souhaitent, en interne et en externe, dans la Métropole, la France, L’Europe, les autres continents (des membres d’ATD Quart Monde aux artistes, chercheurs, citoyens, chefs d’entreprises, en mettant en avant les jeunes générations dont les membres de Comète Jeune suite au Hackathon de juillet).

Habituellement les Dialogues en humanité se tiennent sous les arbres du parc de la Tête d’or. ils ont essaimé dans une centaine de lieux dans le monde. Rassemblant environ 10 000 participants actifs et les promeneurs du parc chaque année, la 1ere version numérique de juillet 2020 a comptabilisé plus de 20 000 participants. La version de novembre sera en ligne.

Retransmission en direct et en différé sur les réseaux sociaux par Franck Calis; ainsi que la radio web Bubble Art et Pierre Alain Gourion avec l'équipe de jeunes reporters; le média de solutions ToutVaBien Laurianne Ploix, AVEC et La Myne Florence le Nulzec


Forum for dignified and sustainable acces to food in Lyon and in the world

The forum will address several topical challenges, with initiators of constructive projects and solutions, both local and global :

with participants from the Lyon metropolitan area and Europe, as well as our partners in Senegal, India, Ecuador, Armenia and Ethiopia

The link to the Zoom videoconference will be posted on the Dialogues for humanity Facebook page and our partners’ websites

Thursday November 19th 2020

2 pm Welcome and opening address by Geneviève Ancel and Philippe Piau

Keynote speeches by Dominique Picard, a specialist in sustainable food and agriculture with ESS and CARMA and Boris Tavernier, founder of a cooperative in Lyon and VRAC, a joint food purchase programme in Lyon and some ten French cities

2.30-3.30 pm What has the pandemic taught us regarding the food chain - from production to transformation, distribution and consumption

Actors form different fields share their experiences in :

with participants from Lyon, Marseille, Montpellier, Lorraine , etc.

3.30 - 4.30 pm Living on a 57 € (US $ 67) food budget

Participants active in food action projects share their experiences

4.30 - 5.30 pm Joining forces to create food action Third Places

How can food centres, community centres and eco-hubs work hand in hand, sharing premises, buying in bulk, organising training ?

Moderator : Marc Alphandéry

With participants from Gironde, Roubaix, Montpellier, etc.

5.30 – 6.30 pm Territorial governance and cooperation needed for a sustainable food system

With communities, associations and local citizens

Friday November 20

9 am Opening session and technical support for web connections

9 – 11 pm Agora on democracy and food justice

Moderator : Dominique Picard

With Jeremy Camus, vice-president of the Lyon "Metropolis" on food and agroecology
Olivier de Schutter, UN rapporteur on poverty, former UN rapporteur on the right to food, with Jean Fabre in Geneva
Alain Yvergnaux, from Agronomists and Vets without Borders/Caroline Mainenti, advocacy officer for AVSF
Nathalie Grégoris, coordinator ANIS (agriculture, nutrition, intercultural solidarity)
Boris Tavernier VRAC (bulk buying network)
Damien Carême, Green Party MEP

11 am Urban Dance

Hiphop and breakdance, to promote healthy and sustainable food among the young

With Azdine Benyoucef and Meriem Bourras’ Second Souffle dance company;  pupils and students of a school

11.30 Feedback on the Hackathon

Design fiction and roleplay to organise our food security.

Which of the students’ design fiction proposals could be further explored?

12.00 pm Lunch break

1.00 – 2.30 pm From local experiments to a universal right to

Moderator : Marc Alphandéry

2.30 – 3.00 pm : Breakdance and boxing to promote healthy and sustainable food among the young

With Second Souffle dance company and France and Europe boxing champion Hakim Zoulika, who has been struggling with severe diabetes since the age of 12

3.00 – 4.30 pm From local to global : food self-sufficiency, climate resilience, women’s solidarity

Moderator : Geneviève Ancel

Bolstering existing food programme partnerships within the Dialogues for Humanity network between Senegal, Benin, Ecuador, India, Canada and the EU

5.30 pm How does this inspire us to further action ?

With Emma the Clown, local chefs, Catherine Dolto, doctor, haptotherapist and writer

6.30 pm Nourishing our senses and our emotions, connecting with ourselves and others : the transformative power of art and healthy food

With Malika Bellaribi-Le Moal and her choir, Shoki Ali Said (Dialogues for Humanity food self-sufficiency programme) and many others

Projected urban walks postponed due to Covid restrictions

Lyon La Guillotière

Hospitality tradition in the "passer-by neighbourhood" : from pilgrims in the days of yore to migrants and refugees today, La guillotière has welcomed "passers-by" since the 15th century - formerly with its hospital and kitchens, today with its squares and its African, Asian and Armenian shops and restaurants

Lyon États-Unis neighbourhood

Urban agriculture pilot project : in tune with the environmental transition, citizens in a sensitive neighbourhood are developing minute plots of land for small-scale kitchen gardening

Pistyles coop in Villeurbanne

With an aim to revive neighbourhood gardening and preserving biopersity, Pistyles offers cutomised guidance and services to those wishing to improve their living space

Urban walk organised by Maison des Solidarités locales et internationales

Hôtel-Dieu, Cité de la Gastronomie

Established in the 12th century, the Hôtel-Dieu catered for the poor and/or the sick until the end of the 20th century – with its heyday in the 18th century when it epitomised Lyon’s medical expertise. Similarly, the nearby Hôpital de la Charité, built in the early 17th century and torn down in 1934, cared for the most vulnerable. Some of its furnishings are on display in the Hôtel-Dieu

Free access on Saturdays and Sundays 10 am to 7 pm

How the forum was organised

All the programmes have been designed jointly by concerned actors – artists, researchers, entrepreneurs, volunteers, young citizens in particular - from the Lyon metropolitan area, France at large, Europe and other continents.

The Dialogues for Humanity, which usually bring together some 10,000 active participants, as well as people strolling in the park, under the trees of the Parc de la Tête d’Or, have spawned close to one hundred events across the world. This year’s on-line event in July was attended by over 20,000 participants.

The November forum too will be an on-line event, broadcast live and at a later time on social networks, Bubble Art Radio and the magazine ToutVaBien

to know Dialogues in English https://www.youtube.com/watch?v=BbE3eccfqGU

Document

jeudi 19 nov. 2020

jeudi 19 nov. 2020 dialogues

Riposte Alimentaire

Ces rencontres pour un accès digne et durable à l’alimentation sont aussi l’occasion de lancer et d’alimenter la dynamique des Riposte alimentaire, elle même au croisement de l’initiative ripostecreativeterritoriale.xyz née pendant la crise du printemps 2020 et d’initiatives autour de la résilience alimentaire portées par CrisAlim, Résiliéré, AVeC, La Myne et bien d’autres.

Cette démarche n’a pas pu être présentée vendredi comme prévu dans la séquence de 15h à 16h30, faute de temps. Nous avons commencé à y mettre quelques initiatives racontées lors des rencontres, afin que chacun puisse s’en saisir et y contribuer avec ses propres initiatives de résilience et justice alimentaire.


1 - Accueil et Ouverture

C’est parti pour les Dialogues en humanité spécial alimentation, depuis Lyon et partout en France et dans le monde.

Geneviève Ancel : “Je vous laisse découvrir comment nous allons nous inspirer les un.e.s des autres en partageant des solutions”.

Tout va se dérouler dans deux espaces en ligne différents :

  • une salle Zoom de visio-conférence
  • et en parallèle une rediffusion en direct sur Facebook Live.

Dominique Picard copilote une étude “Agir contre la précarité alimentaire en favorisant l’accès de toutes et de tous à une alimentation de qualité” avec le Labo de l’ESS.

https://www.lelabo-ess.org/agir-contre-la-precarite-alimentaire-en-favo… de l’étude “Agir contre la précarité alimentaire en favorisant l’accès de tous et de toutes à une alimentation de qualité” et/ou son résumé

Elle nous présente les points à garder en mémoire ces deux jours, en partant d’un constat qu’un accès digne et durable à l’alimentation :

  • Fait émerger un besoin toujours plus grand de savoir ce que l’on mange et de soutenir les petits producteurs de proximité, de les rémunérer au juste prix.
  • Doit prendre en compte également un nombre de plus en plus important de personnes tombées dans la précarité alimentaire.

Le recours à l’aide alimentaire est devenu très important, notamment en temps de COVID-19.

Avant la pandémie, 9% de la population mondiale était sous alimentée et 3 milliards de personnes mal alimentés faute de moyens (2019). Pourquoi? Parce qu’un régime alimentaire sain, composé de légumes, coûte 5 fois plus cher qu’un régime qui ne répond qu’à des besoins énergétiques à base de féculents. Et la conséquence directe est une augmentation de l’obésité chez les adultes et les enfants. Avec le Covid-19, la situation s’aggrave: en France on est passé de 5,5 millions de personnes ayant recours à l’aide alimentaire à plus de 8 millions aujourd’hui. Dans les mois à venir la situation risque d’empirer. De plus beaucoup de personnes passent sous les radars et ne se manifestent pas car c’est une démarche indigne et humiliante de faire appel à cette aide. Si l’aide alimentaire est indispensable car elle répond à l’urgence, la question est de savoir comment on peut faire autrement et cette aide soit conjoncturelle et non structurelle.

Comment faire autrement, pour que l’aide alimentaire ne devienne pas structurelle mais reste conjoncturelle ?

Nous prenons en compte quatre dimensions dans l’accès durable à l’alimentation :

  • L’accessibilité économique par des revenus suffisants et des prix justes pour les producteurs
  • L’accessibilité pratique (lieux de proximité, équipements, cuisines, services de restauration scolaire, …)
  • L’accessibilité sociale et culturelle (respect des cultures en accord avec les pratiques de consommation sans jugement ni culpabilisation)
  • L’accessibilité citoyenne (donner les informations aux personnes afin qu’elles puissent exercer leur pouvoir d’agir, d’organisation et choisir leur alimentation)

Quelle alimentation ?

Elle doit être de qualité (production de qualité, respectueuse de l’environnement, qui favorise une bonne santé) et ne doit pas être un luxe réservé à quelques uns. C’est un droit pour tous et toutes, afin de garantir une meilleure prévention. Ce n’est pas seulement un acte de consommation mais cela renvoie à des notions de justice sociale et de démocratie. L’aide alimentaire n’est qu’un moyen palliatif face à une situation inégalitaire et injuste. Il s’agit aussi pour les citoyens des pays du Sud de revendiquer leur autonomie et d’assurer par eux-mêmes leur sécurité alimentaire.

Boris Tavernier, fondateur et directeur du réseau VRAC (Vers des Réseaux d’Achat en Commun)

La situation est grave mais l’espoir est permis. Effectivement on pourrait compter sur des politiques plus fortes notamment sur les revenus mais aussi sur nous-mêmes . Grâce à un tour de France il constate nombre d’initiatives avec des personnes qui s’auto-organisent pour accéder à une alimentation saine, consommer différemment et quel que soit les moyens dont on dispose. Des magasins coopératifs, des épiceries libertaires autogérées, des épiceries sociales: les solutions sont diverses selon les territoires et on pourra largement en découvrir pendant ces deux jours. Il tient à souligner la nécessité pour une réponse forte de rassembler dans ce type de discussions à la fois des citoyens, des entrepreneurs, de porteurs de projets inspirants, d’élus et de chercheurs.


2 - Quelles leçons tirer de la pandémie sur toute la chaîne de l’alimentation : de la production, transformation, distribution à la consommation ?

Animé par Boris Tavernier, https://lyon.vrac-asso.org/.

Sébastien Thollot du Secours populaire

Le constat est que nous sommes à la croisée des chemins sur des modèles qui ne répondent plus aux besoins des populations. Au plus fort du premier confinement, l’aide alimentaire a représenté une hausse de plus de 45% et pour les personnes ce n’est jamais évident de recourir à l’aide alimentaire. C’est la perte d’emploi qui flèche vers l’aide alimentaire, avec un budget très contraint. Cela touche les auto-entrepreneurs, les étudiants, mais aussi les migrants.

Pendant la crise du printemps, les services sociaux étant fermés, le Secours populaire s’est interrogé sur la façon de dégager les familles du budget alimentation. On s’est alors rapproché des producteurs pour amorcer une diversification alimentaire, sortir de la logique des volumes, et donc mettre en oeuvre la question des circuits courts et de l’écoulement du stock des producteurs. C’est une démarche dont l’enjeu est également que l’aide alimentaire ait du sens dans la relocalisation de la consommation.

Les derniers chiffres notables :

  • 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France Métropolitaine (INSEE).
  • Le Service Populaire c’est l’union de 1200 associations locales avec des AMAP et ses paniers solidaires à Lyon, des jardins solidaires.

L’aide alimentaire s’ouvre, se diversifie et devient une passerelle vers une alimentation saine de qualité pour les plus éloignés. Si le Secours populaire se cantonne à l’aide alimentaire, il ne joue pas son rôle d’association de solidarité généraliste. Aujourd’hui le Secours populaire vise à rendre les personnes actrices de leur émancipation au jour le jour car le nombre de personnes accueillies n’est pas prêt de diminuer, en France comme ailleurs.

Cécile Fau, co-présidente du GESRA (Groupement des Epiceries Sociales et Solidaires https://gesra.org/)

Tirer les leçons est difficile car on est encore dans la crise sanitaire. Mais elle a montré les défaillances de l’aide alimentaire actuelle car elle repose beaucoup sur les dons et invendus des grandes surfaces Lors du premier confinement, les gens se sont rués dans les super/hypermarchés. De fait les dons et invendus ont diminué drastiquement et on a connu de grosses difficultés d’approvisionnement pour toutes les structures qui accueillent les bénéficiaires de l’aide alimentaire. Le GESRA repense son action dans un fonctionnement plus général car les personnes ne sont pas qu’en précarité alimentaire, mais également dans des difficultés plus larges.

Pendant le premier confinement, pour l’approvisionnement en produits frais, un système vertueux a été mis en place :

  • On a contacté la Métropole de Lyon, qui était en lien avec des paysans du territoire ayant du mal à écouler leurs stocks (notamment du fait de l’arrêt de la restauration collective)
  • La Métropole a versé une subvention au GESRA, pour se mettre en relation avec ces producteurs, rentrer les produits sur la plateforme (laquelle ?) et approvisionner les épiceries
  • On a pu vendre les produits de qualité à moindre coût et en faire bénéficier largement les personnes en ayant besoin, sans pour autant réduire les ressources des producteurs

Pour pérenniser ce circuit vertueux, il y a besoin d’un tiers financeur qu’il s’agisse d’une collectivité, d’un groupement citoyen ou des financeurs privés. En tout cas les bénéficiaires ont beaucoup apprécié ces produits locaux, frais et de grande qualité.

Lucas Bodet de Récup & Gamelles https://www.recupetgamelles.fr/

L’association qui lutte contre le gaspillage alimentaire utilise les invendus et les transforment, en complément des circuits d’aide alimentaire; elle s’appuie sur le support cuisine, qui permet de sensibiliser les particuliers de manière directe et créateur de lien social pour une alimentation plus saine. Or pendant le premier confinement, il n’était plus possible d’organiser des ateliers et de rencontrer les gens. Récup et Gamelles est donc passée d’un discours à destination des consommateurs à un discours vers les acteurs de l’approvisionnement, qui se trouvaient pour certains en grande difficulté. D’où l’importance de la chaîne logistique dans le circuit alimentaire.

R&G est intervenue au cas par cas avec des producteurs qui ne trouvaient pas preneurs. Ses équipes ont cuisiné pour transformer les produits récupérés, et les distribuer grâce à un réseau d’acteurs engagés comme : l’association http://lechainon-manquant.fr/, le GESRA, et leurs structures partenaires pour la redistribution. Avec l’objectif de mettre en place un système efficace de gestion des circuits à toutes les étapes.
Ce modèle a été relancé et renforcé lors du deuxième confinement, avec de nouvelles structures comme des épiceries sociales et solidaires. Cela encourage à approfondir et à continuer de jouer collectif. Cela est d’autant plus important pour des petites associations, qui réalisent un travail de terrain très important comme https://lesamisdetous1992.wixsite.com/lesamisdetous sur le quartier du Tonkin, d’être intégrée dans une réflexion commune et un travail collectif.

Marie-Amandine Vermillon de Belle Bouffe https://www.bellebouffe.com/

L’association Belle Bouffe voulait permettre et faciliter cette connexion entre producteurs et mangeurs. Ils ont mis en place un tableur en ligne pour repérer les produits disponibles : en quelques jours 150 références étaient partagées par des habitants.

Ils ont alors décidé de créer une carte en ligne pour recenser les moyens de manger local à Lyon et aux alentours (carte mise à jour https://mangerlocal-lyon.bellebouffe.com/ lors du second confinement à l’automne 2020). N’importe quel habitant pouvait compléter la carte en remplissant un formulaire en ligne. Cette démarche a été réalisée en partenariat avec l’association https://zerodechetlyon.org/.

Cette carte a eu un impact très important pour les épiceries, producteurs et mangeurs. leur plateforme a eu jusqu’à 50 000 visites uniques lors du 1er confinement et ils ont eu des retours de producteurs et mangeurs assez positifs sur l’accès facile à l’outil. Plus de 650 moyens de manger local ont été référencés. Quand on commence à créer des environnements accessibles, facilitants pour les gens, ça a des impacts sur leurs pratiques.

Pendant le confinement, ils se sont également lancés dans une recherche participative avec des habitants, du point de vue des mangeurs qui se sont tournés vers une alimentation locale. Le but était de voir si ce serait pérenne ou contextuel. https://www.bellebouffe.com/blog/2020/11/24/retour-dexprience-manger-lo…

Aujourd’hui, les restaurateurs ont été ajoutés sur la carte.
Les données sur la carte sont en open data, elles sont appropriables par tous.

https://mangerlocal-lyon.bellebouffe.com/

Sadia Hessabi de KabouLyon, cuisine d’ici et d’ailleurs

Avec le confinement, Sadia s’est rapprochée des producteurs. Elle a aussi du, à tire personnel, se rapprocher d’une association qui offrait de l’aide alimentaire. Au delà du coté très déshumanisant, elle a été frappée par la mauvaise qualité des produits, dont beaucoup étaient quasi impropres à la consommation.

Le confinement lui a permis de devenir une entrepreneure du changement via une formation proposée par https://www.ticketforchange.org/. Elle porte un projet de lieu entre agriculture, accueil, transformation et consommation.

Elle essaye de promouvoir le local autour d’elle. Elle a aussi donné ses invendus quand son activité a été arrêtée mais les gens sont peu preneurs de ces produits de qualité du coté de Vaulx-en-Velin où elle a proposé de l’écouler.
Et on peut lui commander des produits à emporter à tous moments, y compris dans la période actuelle.

Françoise Marichy co présidente de La légumerie https://www.lalegumerie.com/

La légumerie ce sont des jardiniers et cuisiniers travaillant main dans la main. Au moment du premier confinement, ils en étaient à la mise en place du jardin. Séparés les uns des autres pendant cette période, ils n’ont pas pu faire les semis et plantations envisagées. Il leur a fallu trouver des solutions avec les gens qui étaient à moins d’un kilomètre et changer de fonctionnement, pour maintenir la production. Pour le second confinement, ils font la même chose.

Les jardins partagés ont été oubliés dans l’organisation pendant le premier confinement. Ils ont reçu une autorisation pour que les personnes se rendent au jardin, mais toujours limitée à 1 heure et 1 km. Cela génère des frustrations de ne pas pouvoir participer au développement d’un lieu où tout le monde a l’habitude de travailler ensemble.

L’autre difficulté est pour les personnes qui n’ont pas accès au jardin partagé. Ils aimeraient avoir des possibilités d’installer des petits jardins au pied de chaque résidence mais ce n’est pas effectif. A son avis, cela devrait être mis en place de manière automatique pour donner aux habitants la possibilité de jardiner et se servir en bas de chez eux. Ils ont aussi essayé avec les écoles mais ça n’a pas pu aboutir.

Ils mettent leurs légumes dans les recettes de personnes étrangères, afin de favoriser l’hybridation entre les cultures. La légumerie a commencé à faire des tutoriels, et comme ce n’était pas dans leur manière de faire, ils se sont rapprochés de personnes qui font de la vidéo. Ils ne parviennent cependant pas à toucher les personnes qui n’ont pas accès aux outils numériques.

Lucas Blanes de Place au terreau https://www.placeauterreau.fr/

Prend la parole pour Ludivine.

La pandemie a mis en lumière les failles de notre modèle agricole et alimentaire. Travailler à partir de la thématique du jardin permet d’articuler des portes d’entrées qui se croisent : les volets de l’alimentation et de la production.

Le projet du 8eme cedre https://www.placeauterreau.fr/le-8e-cedre-ferme-urbaine/ est porté par l’entreprise coopérative Place au Terreau. C’est un projet d’agriculture urbaine qu’ils ont mis en place en partenariat avec Lyon Métropole Habitat. On a conçu et piloté 3 espaces sur 1600 m²:

  • Jardin permacole (à destination des habitants, ouvert aux écoles, l’agglomération)
  • Mise en place d’une expérimentation sur plusieurs années avec l’usage de plantes qui dépoluent
  • La micro-ferme des Etats-Unis, production, vente en direct et circuits courts.

Leur conception de l’agriculture urbaine est d’aller vers une agriculture viable et accessible à tous, en s’appuyant sur la permaculture, l’agrologie. Toute l’architecture du projet a associé le plus de partenaires possible et en particulier le centre social du 8e arrondissement, Grand Lyon Habitat.

Ils ont également travaillé sur la vente de légumes auprès de publics pour lesquels l’accès à une alimentation bio et locale n’était pas forcément un sujet. Et donc aussi à l’accompagnement de ces publics sur le sujet.

Karim Mahmoud-Vintam, Délégué Général de les Cités d’Or https://lescitesdor.fr/

Ancien conseiller du président des nations unies pour l’organisation de l’alimentation et l’agriculture (2010-2012)

La vocation de l’association est d’accompagner de jeunes d’adultes pour aller vers de l’autonomie et développer le pouvoir d’agir. L’approche individuelle de l’alimentation n’est pas évidente car ces jeunes se nourrissent basiquement ou de fastfood pour des raisons de précarité matérielle. L’enjeux d’être acteur ne leur parlent pas forcément. Par contre, l’enjeu politique leur parle.

Olivier De Schutter (vérifier auteur) avait coutume de dire : “Nous votons au petit déjeuner, au déjeuner, au diner. Nous votons pour un modèle social, culturel, environnemental à travers nos modèles sociaux economiques et politiques.”

Pour ces jeunes, cela raisonne avec leur envie de vouloir construire le monde de demain. Dans leur quotidien, à travers un acte aussi banal que de se nourrir on peut façonner ou refaçonner le monde dans lequel on vit, c’est quelque chose de très impactant.

Il y a dans notre quotidien peu ou pas d’actes anodins. Se nourrir, choisir les circuits courts, choisir les produits saisonniers, plutôt que les produits importés, c’est une façon de se ressaisir de son quotidien et des sociétés dans lesquelles nous vivons. Ce sont des choix qui peuvent faire la différence à petite échelle.

Geneviève Chevassus, administratrice Réseau régional des AMAP Auvergne Rhône-Alpes

On peine actuellement à trouver des paysans, notamment pour reprendre les exloitations dont les agriculteurs partent en retraite. Un million de paysans vont nous manquer dans les années à venir.

Le réseau des AMAP AuRA a mis en place un partenariat avec le Secours Populaire, avec l’idée que les personnes en précarité puissent se sortir de la logique du don. L’idée est que les personnes s’emparent de l’AMAP. Le réseau cherche à réunir bénéficiaires et habitants pour “faire ensemble”. Il y a des initiatives de ce type en Rhône-Alpes .

Les réseaux d’AMAP ont mis en place un cycle de webconférences sur l’accessibilité alimentaire de tous et toutes, gratuites, ouvertes à tous et toutes sur inscription, en visio.

Zehra AinSeba Centre social Bonnefoi

La question de l’accès à l’alimentation n’était pas été abordée avant la pandémie. Comment mettre en connexion les acteurs pour que tous aient accès à une alimentation saine et durable ?

D’autres acteurs ont fait des choses sur notre territoire, mais peu. Les persones qui fréquentent le centre social ne se sentent pas légitimes pour avoir accès alimentation locale, saine, ils continuent d’aller vers les structures existantes, y compris dans le quartier.

Comment s’associer pour avoir accès à cette alimentation ? Existe t-il des plateformes qui réunissent les collectifs et les associations pour partager avec tout le monde ?

Remarques et questions

Les structures historiques sont composées de bénévoles âgés donc ils se confinent. Les petites cantines doivent fermer pendant cette pandémie.


3 - Comment se nourrir avec 57 euros par mois de Reste à vivre ?

Animé par Emie Joly de ATD Quart Monde Lyon

ATD Quart Monde - groupe de Lyon

En 2019, les jeunes d’ATD Quart Monde Lyon ont organisé une Université Populaire Quart Monde sur la thématique du développement durable où a été débattu la question d’une alimentation digne. En 2020, la journée mondiale du refus de la misère (17 octobre), portée par un collectif lyonnais d’association, proposait d’ “Agir ensemble pour réussir la justice sociale et la justice environnementale”.

Micheline Adobati présente une étude sur le sujet “Manger avec les 57 euros de reste à vivre par mois” et les choix qu’on est obligé de faire pour manger lorsque l’on a un budget si réduit. Il s’agit d’une étude menée par le Pole Santé ATD Quart monde.

57 euros par mois c’est selon le barême du CCAS, et de l’Etat, ce qui reste pour vivre lorsque l’on est au RSA et que l’on a payé toute les factures (loyer, éléctricité, assurances…). Selon l’Etat, cela suffirait. Dans les 57 euros, le CCAS compte aussi les produits d’entretien. On a donc réalisé un panier avec un budget de 57 euros. Il se résumait à des pates, du riz, des pommes de terre, du lait, du sucre, de la farine, du thon et des sardines. A partir de ce constat, on a essayé de trouver d’autres pistes pour manger mieux. Ils ont la chance à Nancy d’habiter près de l’Allemagne. En s’y rendant, ils arrivent à faire 80 euros d’économie moyennant 2h20 de route. Ils ont aussi testé les jardins partagés, les groupements d’achat…

Béatrice Mouton nous dit que l’alimentation c’est aussi des choix quand on vit avec peu. Ils donnent la priorité aux enfants et, de temps en temps, les parents se mettent à table avec eux. L’objectif des parents est de faire vivre leurs enfants avant tout. Les enfants s’habituent à certaines privations. Ils sont témoins des arbitrages réalisés par leurs parents. Quand ils grandissent et gagnent à leur tour de l’argent, ils le dépensent massivement pour contrebalancer leurs privations passées. L’alimentation, ce n’est pas que ce que l’on mange. C’est aussi nos modes d’achat, de consommation. Quand on a pas beaucoup d’argent, on se débrouille comme on peut.

Micheline nous parle du panier à 100 euros. Pour 4 personnes, la base, c’est : oeufs, laits, farine, margarine, huile, pates, riz, pommes de terre. Avec la base, on fait plein de choses. Si vous n’avez pas de dettes, vous n’êtes pas aidés. Pour accèder à l’épicerie solidaire, il faut une lettre de l’assistante sociale. Ils estiment que si vous payez vos factures, alors vous pouvez payer le reste.

Béatrice et Georges témoignent des injonctions paradoxales avec lesquelles ils se débattent. “On nous parle des cinq fruits et légumes par jour. Dans les écoles, ils disent que, pour le petit-déjeuner, il faut du jus de fruit, un yaourt, des céréales et un fruit. On fait ce que l’on peut et pas ce que l’on veut. On cherche les moyens de manger, mais d’une autre façon”.

Henri Dubois parle des laboratoires d’idée d’ATD quart monde, dont les productions sont riches : sur les personnes en prison, les retraites, un enterrement digne pour les pauvres, se nourrir quand on est pauvres. Ce sont des productions qui enrichissent le débat.

Les jardins nourriciers aident à avoir une alimentation digne.

Nicole Darmon de l’INRAe - Occitanie

La connaissance du terrain est concordante avec les recherches menées sur les inégalités de santé et d’alimentation. Parmis les inégalités, la plus visible est l’obésité. Elle concerne 17% d’adultes mais avec de grandes disparités sociales :

  • Parmis les 10% des plus pauvres on va trouver 1/4 d’obèses.
  • Plus le revenu augmente, plus le risque d’être obese diminue.

Beaucoup des personnes défavorisées sont davantages touchées par le covid, en particulier parce qu’elles sont plus à risque pour l’obésité. Ces inégalités se contruisent dès l’enfance et même avant la naissance. Pour un enfant, avoir des parents obèses va augmenter son risque d’obésité. Si l’enfant n’est pas suffisamment allaité, si la mère enceinte fume, alors l’enfant a plus de risques d’obeisté. Ce sont des risques peu connus.

Ces inégalités sont malheureument liées à un contexte. Elles vont être défavorables, pour les gens qui ne vivent pas près des espaces verts, quand ils ont des problèmes de transports, tout ça va s’accumuler et c’est cela qui construit les inégalités de santé. Les urgences quotidiennes empêchent de penser l’avenir, alors que la prévention de la santé implique de pouvoir se projeter dans l’avenir.

Il y a d’autres déterminants dans les inégalités. Si on prend l’exemple de quelqu’un qui n’a qu’un euro pour son budget de midi, imaginons qu’il ait le choix d’acheter des tomates (2,5 euros le kilo) ou des chips (7 euros le kilo). Avec un euro on peut acheter 400 grammes de tomates et cela fait 80 calories avec des fibres et des vitamines. Alors que avec 1 euro, on a 150 grammes de chip et cela fait 800 kilos calories. Il aura ainsi couvert le besoin d’apport en calories, mais on aura du sel et du gras en plus. On comprend alors que, quand on a un petit budget, on se tourne vers des pates, riz, parce que ça couvre la faim.

Quelqu’un qui est pauvre, et qui veut avoir des aliments de qualité devra jongler avec les différents options pour y arriver. Les chiffres pris en compte sont :

  • très pauvre : 2,5 euros budget par jour et par personne
  • pauvre : 4 euros budget par jour et par personne

Peut-on préciser ce qu’est une alimentation digne ?

  • Selon Béatrice Mouton c’est manger équilibrer. Pour les personnes en difficultés ce n’est pas possible car c’est trop cher.
  • Selon Georges Mouton, une alimentation digne c’est pouvoir manger tous les jours à sa faim. Pouvoir choisir ses aliments, ce qui est important. Regarder les dates car on trouve beaucoup de produits qui sont à la limite de la consommation.

4 euros par jour pour une personne pauvre, ça fait 120 euros par mois. Nicolas Darmon confirme ce chiffre, et que c’est possible de manger équilibré pour ce prix, en réduisant les quantités de viande, qui sont une part importante du budget alimentaire. Cela permet de libérer du budget pour les fruits et les légumes. C’est un produit de luxe mais indispensable à la santé donc il faut trouver des moyens de le faire entrer dans l’alimentation.

La réponse des politiciens : il faudrait s’organiser. Sauf qu’il n y a pas grand chose dans l’enveloppe et par ailleurs l’enveloppe a un coût.

Dr Huguette Boissonat
Que veut dire se nourrir dignement lorsqu’on est pauvre ? Il n’y a pas que la nourriture. Ce qui structure l’individu est aussi la part sociale : recevoir des gens, construire son lien social, pouvoir suivre les recommandations de la société, nourrir ses enfants. Il y a aussi les dimensions culturelles et religieuses, qui structurent les individus. Le non accès à la dignité, c’est avoir accès à des “croquettes” donnant l’impression de se nourrir comme on nourrit les animaux. Dans ce cas, on n’a pas accès à son statut de citoyen parmi les autres citoyens.

Souvent, on propose des solutions pour de courtes durées. Par exemple, accès à une épicerie 3 mois. Et apres ? A t-on construit des ponts pour avoir une alimentation durable et de bonne qualité sur le long terme ?

Avoir accès à une alimentation digne, cela ne veut pas forcément dire qu’on doit pouvoir avoir accès aux produits bio, mais que l’on doit pouvoir participer à la construction de la société, ne pas être mis à l’écart. Ce n’est pas en distribuant de la nourriture gratuitement qu’on fait des citoyens.

Nicole Darmon
Il est aussi essentiel de prendre en compte la valeur sociale de l’alimentation. Pour les plus pauvres, il est important d’avoir la possibilité d’acheter un plat tout prêt une fois par semaine. Il y a beaucoup trop d’injonctions spécifiquement portés sur les plus pauvres : “Vous devez faire la cuisine, parce que plus cher quand on la fait pas”
C’est faux, ça peut couter plus cher ou moins cher selon les plats.
Etude du Credoc destinée à définir un "seuil acceptable de ressources "par catégorie de ménages.

Cécile Fau de Saint Fons et Groupement des Epiceries sociales et solidaire de Auvergne Rhône Alpes

Elle tient à repréciser ce que sont les épiceries sociales et solidaires, et ce vers quoi elles tendent. L’objectif est de rendre accessible des produits de qualité pour tous. Or la “qualité” depend de l’approvisionnement. L’idée n’est pas de faire des dons, de colis tout faits, ni de proser des réponses d’urgence. L’idée est de vendre à bas cout et d’insister sur le choix des personnes sur leur alimentation.

On met en place un accompagnement à travers ces structures. Souvent il y a un travailleur social, employé par l’epicerie ou rattachée à la collectivité. Il s’agit de proposer un accompagnement global. Le rôle n’est pas que de se nourrir, mais aussi de constructuire du lien social.
Souvent dans les épiceries, il y a une proposition d’accompagnement individuel si les personnes le souhaitent. Cela peut etre lié à des questions économiques, de santé, de logement. Beaucoup d’actions collectives autour alimentation avec nutrition, cuisine, santé, ateliers culturels.

Démocratie alimentaire : si on veut rendre cette dignité, il est important de donner aux gens les moyens d’acheter des produits de qualités

Question du désert alimentaire : Territoire en quartiers prioritaire ou ruraux, il n’y a pas toujours la possiblité d’acheter.

Amandine Maquin, étudiante infimière et Laure étudiante sage femme, vice-présidentes de l’Association Gaelis

Fédération d’associations étudiantes lyonnaises, qui regroupe des étudiants de différentes associations. Gaelis est aussi membre de la FAGE pour porter des projets au niveau national. Cela leur permet de porter la voix des étudiants dans des conseils universitaires pour les défendre Ils ont aussi un rôle de sensibilisation et de prévention.

les Agorae sont des épiceries sociales et solidaires, tenues par des étudiants et services civiques. Leur but est d’apporter une alimentation diverse, saine et variée. On y propose un accès sous le couvert d’une commissions d’attribution par des assistantes sociales, accès qui vont de 3 à 6 mois. Cela permet la distribution de colis de premieres nécessité pour les étudiants depuis le premier confinement. Ils sont distribués toutes les semaines sur différents points de lyon.
Ce sont aussi des lieux de partage d’espace et d’échange en lien avec le bien être et la prévention. Ils organisent 3 semaines en octobre, février et mai pour sortir de l’isolement, proposer des activités à moindre cout, donnant accès à la culture, au sport, au cinéma pour améliorer la qualité de vie des étudiants.

Dans les paniers, il y a des fruits et légumes. Or ils se sont rendu compte que les étudiants avaient du mal à les cuisiner. En lien avec les distributions, ils ont créé un dépliant de recettes simples et avec peu d’aliments, a fabriquer en versions micro onde et four. Projets de mettre en place des live de cuisine, cela permettra aussi de combattre l’isolement social.

Ils proposent également une permanence alimentaire à Lyon 2, en lien avec la diéticienne de Lyon 2, autour de problèmatiques comme les bases de la cuisine. Se posent alors plusieurs questions : comment compenser les apports énergétiques ? Comment conserver les aliments ?

Lorana Vincent, Asso Vrac Lyon

Le projet de l’association VRAC est née de l’envie de répondre à la question ; comment bien se nourrir sans se ruiner en ayant accès à des produits de qualité, avec la question du choix et du cout ?

Notre vision : Comment on peut imaginer une société où la consommation, faute de mieux, n’existe pas ?

Née en 2014, elle avait comme priorité de rassembler les habitants des quartiers prioritaires. Le but est de distribuer de l’picerie bio dans les quartiers prioritaires en s’inscrivant dans les démarches d’éducation populaire (avec les centres sociaux). Ils cherchent à encourager une consommation différente auprès de populations souvent coincées par l’accès physique, economiques à ce type de produits, avec parfois des messages anxiogène et irréalistes. L’objectif est aussi de contribuer au lien social par l’echange entre pairs et de s’appuyer sur un fonctionnement coopératif et solidaire avec les producteurs.

Au delà des groupements d’achat, on essaye de développer des animations et des evenements. C’est une manière de porter des messages de santé qui se basent sur le “manger plaisir”, sur la dimension sociale et culturelle (concours cuisine, atelier cuisine).

L’association est actuellement en développement à Bordeaux, Paris, Strasbourg, Rennes, bientot Montpellier et Nantes.

Ils ont aussi un partenariat avec Gaelys autour de la précarité étudiante, sujet qui emerge et qui a été mis en avant par la pandémie, de même qu’un fort isolement social. Ils ont commencé une expérimentation, développée avec avec l’AFEV et le Crous. 45 étudiants ont pu bénéficier du projet lors des premières expérimentations à Lyon 2 malgré la situation actuelle.

Pour en savoir plus : film produit par Vrac

Questions : Jardins partagés pour les plus démunis ?

Nicole Darmon : Résultats d’une étude : Entrer dans un jardin partagé, modifie t-il les comportements via à vis du gaspillage, de l’alimentation, les attitudes ? Résultats décevants car pas de différences. Donc, entretiens avec les jardiniers et en fait ça se comprend car les jardiniers sont découragés, si le jardin n’est pas accessible cela devient un frein. ou alors ils n’ont pas les compétences suffisantes, activités physiques difficiles.
Formations bénéfiques.

Dr Huguette Boissonat
On a pensé que les jardins pouvaient être une solution. On s’est tournés plutôt vers les jardins nourriciers. On a fait des demandes individuelles, mais cela n’a pas été possible. Il y avait des jardins mais si on n’est pas accompagné par une association, on n’arrive pas à y accèder.


4 - Coopération action Vers des Tiers-Lieux nourriciers ?

Animé par Marc Alphandéry

Pauline Scherer, Sociologue au LERIS (Montpellier)

Nous partage une recherche-action en Occitanie sur des “Tiers lieux de solidarité et de transition alimentaire”, avec l’appui du Secours populaire et du Secours catholique habitants. L’enjeux est de créer des espaces collectifs pour prevenir, conscientiser, contribuer aux espaces d’alimentation durables. Il est question d’agir sur tous les freins à une alimentation durable pour tous et toutes : mobilité, sociale, culture, comportement psycho-social des personnes, financiers. On cherche à combiner différents modes d’actions : groupements d’achat, jardins, conservation, épiceries, convivialité.

On a besoin d’appréhender la question de l’alimentation et de la précarité avec la dimension financière et sociale. Cela passe par agir avec les premiers concernés. Ce qui ressort de ces experiences, c’est que l’alimentation est une question politique, de pouvoir d’agir avec des enjeux de resistance.

Le Tiers lieux est une notion du monde anglo saxon. Le Troisieme lieu est celui qui vient après la maison et le travail. Il renvoie à l’exterieur, au confort, à la communauté humaine. Ils s’ouvrent à différents modes de gouvernances horizontaux
Cela permet de pousser au changement. Ceux qui construisent des tiers lieux sont aussi ceux qui en bénéficient. Il s’agit de repousser les frontières entre les bénévoles, les bénéficiaires, les aidants et les aidés.

Le Tiers Lieux touche au droit à l’alimentation, aux système alimentaire et à sa durabilité, aux modes d’interventions sociaux (qui ne doivent plus etre individualisants, stigmatisants), à la démocratie alimentaire, à la protection sociale, à la co-construction de l’action publique.

Dans le Tiers lieux, il est question de mobilisation, d’actions, de co-compréhension du contexte dans lequel on évolue, d’investir l’espace public.

Dans le Tiers Lieux, il y a aussi la question de la coopération avec une approche multi acteurs : Entre les ESAT et les associations d’habitants, entre les biocoop et les groupes d’habitants, les jardins de cocagne et le secours catholique.

Certains Jardins de Cocagne montent des couveuses d’activités d’un nouveau genre : Formation insertion agricole “Fait pousser ton emploi”

Question de la proximité importante, avec un accueil inconditionnel, durable (pas limité dans le temps), multi- activités, publics pluriels (prise en compte des différences de conditions de vie mais on se pose la question pour tous, plutot que de sectoriser la précarité dans des lieux précis)

Question de la co-construction : Peut on chercher des modèles qui ne soient ni des délégations totales aux associations mais pas non plus une gestion totale par les collectivités ?

Dominique Hays, Président du Réseau Cocagne

(et bien d’autres choses :-))

L’écopôle alimentaire est né d’une initiative du Nord, le PTCE (Pôle territorial de coopération économique) de la Région d’Audruicq, dans une logique de tiers lieu au sens de “on fait en commun”. Son rôle est de structurer une distribution de filière de production et de contribuer à produire de la diversité. L’objectif est d’arriver à avoir une gamme complète de produits, challenge important au Nord de la Loire. Il y a aussi une logistique de distribution. L’objectif est de permettre l’accès à une alimentation durable.

Il est important d’avoir des lieux d’intermédiation pour anticiper l’avenir. Les évolutions climatiques sont rapides, plus rapides que la filière des producteurs n’est capable de s’organiser. Il est aussi important d’avoir un lieu repère pour se retrouver, et que les acteurs puissent aussi réfléchir à la manière d’avoir des systèmes alimentaires résilients.

Au delà de la structuration de filières bio locales et solidaires, est né un Tiers Lieu, le Ménadel et St Hubert c’est à dire un lieu ouvert à tous où chacun propose ses talents.

Son expérience des publics en difficulté est qu’ils n’osent pas franchir le seuil d’un tiers-lieu. Or c’est un lieu où il y a des ressources pour tout le monde. Par exemple, le hub du manger local (coordonner les acteurs des circuits courts). Pour la facilité d’accès aux aliments durables, nous avons les Paniers solidaires. Il y a aussi les ateliers cuisine. Ces lieux proposent également des événements capacitants.

La Manne, par les Anges Gardins : les gens s’engagent à mettre en place des chantiers solidaires qui n’ont pas de prix, et en contrepartie, les gens peuvent gagner de la manne, un système d’échange local, une sorte de bourse pour accéder à de l’alimentation de qualité.

Quelles sont les conditions sociales, économiques, écologiques de notre alimentation ? Jonction entre structuration de filière et “faire société”.

L’enjeu pour Dominique Hays est de passer du poisson à la canne à pêche, c’est à dire qu’au lieu de bénéficier de l’aide alimentaire, on est acteur du système alimentaire, économiquement aussi.

Avoir les moyens de s’interroger sur les circonstances du système alimentaire, et sur comment mettre en place des systèmes alimentaires alternatifs, “la rivière”. Il ne suffit pas d’être un pêcheur, il faut aussi pouvoir intervenir sur le cours de la rivière, c’est à dire sur le contexte politique qui permet l’accès à l’alimentation.

Ressources pour en savoir plus :

  • Dossier présentant les Anges Gardins & la microferme de Loos en Gohelle
  • Rencontres du 19 novembre 2019 sur les tiers lieux et le droit à l’alimentation

Eric Prédine, cofondateur scop SaluTerre et initiateur de Les Râteleurs en Gironde

Créé par des membres de coopératives solidaires en lien avec le monde rural et les agriculteurs. Ils ne l’ont pas appelé tiers lieu nourricier mais sont dans la même dynamique.

On n’a pas beaucoup envie de cuisiner quand on est tout seul, et on privilégie donc le réchauffage à la transformation des aliments. C’est la question du désir de cuisiner. La 1ère fonction, est d’avoir un tiers lieu ressource avec les personnes concernées. Nous avons fait du porte à porte pour sensibiliser les personnes isolées. Nous les avons invité à venir nous voir dans un atelier de cuisine de rue pour faire avec eux, les mettre en confiance et les interroger sur leurs stratégies.

On n’apprécie guère les solutions descendantes et bien-pensantes des bien-mangeants. On sait que les personnes précaires ont des stratégies résilientes pour se nourrir. Et on a découvert de bonnes choses, même s’il y avait aussi des limites, de moyens notamment. On a défini des programmes d’action avec les gens, en pratiquant (exemple : atelier faire ses pâtes soi-même).

En 2017, on a défini un programme qui allait de l’organisation d’ateliers de cuisine au collège, au glanage. Puis le besoin s’est orienté vers les jardins individuels. A partir de la relation de voisinage on a inventé d’autres moyens d’action. Nos solutions prédéfinis n’allaient pas aux gens.

Par exemple, les ateliers de cuisine au collège ont fait remonter le besoin de cuisines collectives, mais aussi de pouvoir choisir les personnes avec qui cuisiner. Cela ouvre le champ de la relation à l’autre, choisie et non subie.

Aujourd’hui nous ne sommes pas favorables à un tiers-lieu unique, mais à des tiers-lieux, issus d’opportunités du territoires (équipements sous-utilisés par exemple).

Pierre Wolf de la coopérative Baraka, tiers lieu de la transition à Roubaix

En fait c’est actuellement un projet de ferme urbaine. Au début c’était une friche et il y avait des Roms sur le terrain. Les Roms sont partis, menacés par une expulsion. Ils n’ont pas pu être inclus dans le projet. Les fondateurs de la coopérative ont commencé par faire un restaurant bio dans un bâtiment en bois et un jardin partagé. Le jardin partagé a commencé avec la récupération de palettes. Puis il y a eu des événements, des fêtes autour de la transition qui ont permis d’agglomérer un collectif.

La friche est devenue un projet de ferme urbaine avec plusieurs objectifs :

  • articuler des producteurs maraîchers en auto-récolte,
  • conserver le square nourricier,
  • restaurer le sol.

(Insertion à faire de l’iIllustration de la friche avec le projet de ferme urbaine)

Il est aussi important pour le collectif de prendre un grand soin à la gestion du conflit (systèmes restauratifs).

Il s’agit aussi de coopérer avec les institutions, notamment avec l’écriture d’une charte de co-construction vers un écosystème coopératif territorialisé.

Thomas Gentilleau, Coopérative Pistyles

Les lieux sont venus à nous. Nous avons développé des pratiques écologiques de jardinage dans les coeurs d’ilôt dans des copropriétés.
Avec des promoteurs immobiliers, nous avons travaillé à créer des jardins potagers dans des projets immobiliers. Mais désormais, les superficies non constructibles de ces projets vont croissants et les mêmes constructeurs se sentent démunis face à ces fonciers qu’ils ne savent pas valoriser. L’enjeu est aussi d’en faire des espaces ouverts au quartier en lui-même. Ils travaillent notamment en étroite collaboration avec les aménageurs et les promoteurs en phase de préparation des projets. De caution écologique, ils passent progressivement à acteur à part entière des projets, comme levier d’acceptabilité et d’attractivité. Le “vers est dans la pomme” d’autant que dans ces structures importantes, nous tombons de plus en plus sur des personnes elles-mêmes en recherche de sens. Nos projets rencontrent alors une motivation autre que celle d’atteindre leurs objectifs économiques".

Les villes continuent de grandir et de prendre de la place sur la surface agricole. Il va falloir des solutions pour mettre de la surface cultivable dans les espaces urbains, les tiers-lieux nourriciers peuvent être une réponse puisqu’ils peuvent créer d’une part l’hybridation nécessaire à la durabilité des projets d’agriculture urbaine mais aussi permettre la création de nouveaux lieux de socialisation / équipements publics en transformant des exploitations agricoles souvent effacée des cartes par la pression foncière.

Quatres projets emblématiques :

  • Microferme de Venissieux : 4000m2 au milieu des tours en intramuros au ceour du quartier Moulin à vent pour ouvrir le quartier sur la production et l’alimentation durable
  • Projet de reprise de la dernière ferme encore en activité de Lyon, située entre un quartier prioritaire de la politique de la ville et un quartier avec des habitants de CSP+, dont l’agriculteur part à la retraite dans quelques mois.
  • Un projet immobilier très haut de gamme avec 35% de logements sociaux dans un parc de 3,3 ha où un maraicher à plein temps va être installé pour à la fois gérer le parc et produire sur au moins 5000m²
  • La ferme des artisans, projet d’occupation temporaire d’une friche hybridant un potager éphémère, des espaces dédiés à l’artisanat et la Fabuleuse Cantine

Questions et compléments

Eric Prédine
Sur l’aspect coopération : partir de ce que veulent les personnes, sans jugement. Que les tiers-lieux soient des lieux capacitants. Accepter de faire des efforts à la rencontre des personnes invisibles, avec l’approche : comment pouvez-vous nous donner un coup de main ? C’est donner la possibilité d’offrir à des gens qui ont du mal à accepter du don (don et contre-don).

Dominique Hays
La collaboration suppose qu’on prenne en compte les contraintes, les réalités de l’autre, là où ils en sont et comme ils sont. Sinon, on ne peut pas parler de coopération.

Eric Prédine
A Saluterre, on considère qu’une co-construction produit quelque chose qui ne ressemble pas à ce qui était imaginé initialement.


5 - Alimentation durable. Quelle gouvernance et coopération territoriale ? Collectivités, associations, habitants

Animé par Loïc Fayet, vice-président du Mouvement des Cuisines Nourricières.

🍊 Sujet de la coopération sur des territoires Sur bien des territoires, il y a une multitude d’initiatives : privées, publiques, associatives, citoyennes. Des initiatives qui sont liées, ou pas. Devant ce foisonnement, comment se repérer, comment faire sens, comment créer la mayonnaise qui rassemble, comment faire système ? Faire système à plusieurs, pour unir les forces, pour créer le levier qui permettra de démoder le système actuel, injuste et inégalitaire.

🍊 Pour créer des coopérations intelligibles et intelligentes, il faut se compter et se reconnaitre. Comment identifier la complémentarité des différentes organisations ? Comment identifier qui peut supporter qui ?

🍊 La coopération est un art complexe, il faut savoir tisser les fils pour construire un tissu solide. Au-delà des écueils rencontrés (organisations, moyens, egos), quelles opportunités les coopérations peuvent-elles générer ? Y-a-t-il des approches ou des solutions qui fonctionnent mieux que d’autres ? Quelles sont les trames maitresses pour réussir le grand tissu de la coopération ?

Jean-François Baudin président réseau AMAP Rhône-Alpes

Nous présente deux exemples de coopération fortement politiques pour le mouvement:

  • Semences paysannes
    Il s’agit de faire en sorte que les semences redeviennent un Commun que les paysans se réapproprient pour ne plus être tributaires des grands groupes. Il comprend notamment le projet “légumes anciens, saveurs d’ici” avec 3 partenaires : le CRBA, le chef étoilé Alain Alexanian et des acteurs du réseau des AMAP. L’objectif est de partir à la recherche de légumes anciens fournis par le CRBA avec leur historique. Cultivés par des maraîchers il fallait aussi répondre à la question “Comment cuisiner ces légumes ?” . Ainsi le chef cuisinier a concocté une recette présentée par des tutoriels. Un travail de sensibilisation politique pour se réapproprier le vivant.
    L’envie est d’aller de la graine à l’assiette, avec l’idée du plaisir : de faire pousser pour les paysans et de bien manger pour les amapiens.

voir notamment Legumes anciens saveurs d’ici

  • Elevage paysan
    A l’origine, les vidéos de L214 dénonçant les abattoirs industriels nous ont perturbé. Avec la Confédération paysanne et la FADEAR, nous avons monté un projet pour repenser l’élevage dans le sens d’une 3° voie, sur toute la chaîne de “la naissance à l’assiette”. Nous avons coopéré pour trouver d’autres solutions d’abattage à la ferme, comme des abattoirs mobiles relocalisés sur les territoires, autorisées par la loi. Des livrets ont été réalisés.

Noémie Clerc, Réseau Marguerite

Le réseau Marguerite accompagne les adolescents et les enseignants dans des projets pédagogiques interdisciplinaires dans une approche systémique de l’agriculture et l’alimentation, et leurs enjeux globaux, la production, la commercialisation, la nutrition-santé, la solidarité, la gouvernance alimentaire, l’environnement. Ce sont des projets singuliers adaptés au territoire et aux enjeux des enseignants. Ils visent à développer leur esprit critique, à faire le lien entre les enseignements et le rôle de citoyen des élèves dans une pédagogie de projets tout en rencontrant des acteurs locaux avec des points de vue variés. Il facilite la mutualisation des idées et des supports, favorise la coopération entre établissements, renforce le lien au territoire, valorise les projets, redonne une place d’acteur aux adolescents au-delà d’un rôle de consommateur.

Elle met l’accent sur deux projets :

Sugar killer
Développé par le collège Henri Barbusse de Vaulx-en-Velin, il s’appuie sur de “Selfood”, auto-portraits alimentaires sur les plats consommés pendant quelques jours. Ce projet a révélé la consommation importante de sodas. Dans un second temps, ils ont travaillé avec un artiste Thierry Boutonnier sur l’art et les sciences du vivant. Ils ont également réalisé une enquête sur le sucre auprès des services consommateurs des industries agroalimentaires. Puis ils ont participé au festival de l’Ecole de l’Anthropocène par l’Ecole urbaine de Lyon. Table ronde où ils ont échangé avec avec une chercheuse en nutrition et un chargé de mission du Ministère sur le Nutriscore.

Projet 2
Porté par le collège Elsa Triolet de Vénissieux, qui est un désert de circuits-courts à la suite d’une séance de géographie sur le paysage alimentaire. Les adolescents ont décidé de créer une AMAP, en lien avec des enseignants de plusieurs disciplines, et en partenariat avec le réseau des AMAP. Ils ont produit un kit pédagogique de création d’AMAP pour les adolescents. Le collège est l’un des premiers à avoir une AMAP de collège qu’ils gèrent eux-mêmes. Projet soutenu par la Métropole de Lyon, l’Académie et le Centre social.

Pourquoi ces initiatives ont fonctionné ?
Grâce à l’implication des enseignants d’une part et travail de co création; parce qu’il répond à un besoin d’autre part. Enfin, les élèves étaient impliqués et ils en ont eu une reconnaissance et valorisation à l’extérieur.

Fabien Guidon de la Métropole de Lyon, responsable du programme de réduction du gaspillage alimentaire et zéro déchets

Ce programme est connecté avec d’autres démarches dans la santé, l’énergie, l’économie circulaire, lutte contre le gaspillage alimentaire.

Deux exemples :

  • Soutien financier à un acteur local
    Récup et Gamelles, créé en 2014, est une association partenaire et prestataire de la Métropole. Partenaire par son accompagnement auprès des restaurateurs sur la limitation du gaspillage alimentaire et son travail pour une alimentation durable via les questions de l’approvisionnement. Elle est soutenue par des subventions dans le cadre du plan d’éducation au développement durable.
  • Commande publique
    Récup et Gamelles est prestataire d’un marché public lancé en 2016 pour lutter contre le gaspillage. L’objectif est de sensibiliser le grand public sur des gestes anti-gaspi à travers des démonstrations, de l’évènementiel et des ateliers.
    Exemple qui montre que le cadre de relation peut s’exercer de nombreuses manières par la commande publique ,la collectivité étant maître d’ouvrage, comme par le soutien via des financements de projets portées par l’association. Les 2 partenaires constatent une amélioration continue pour oeuvrer de manière concertée contre le gaspillage alimentaire.

Mise en réseau
La collectivité a un rôle important pour valoriser les pratiques. Participation à un recensement cartographique des solutions locales pour la réduction des déchets: comment acheter malin , lutter contre le gaspillage avec tous les acteurs identifés sur le territoire. En connexion avec d’autres cartographies et accessibles sur le site des données de la Métropole.

Coopération
Festi-Tables mis en place en 2015.
Il s’agit de l’approvisionnement en produits locaux de la restauration d’évènements culturels et sportifs du territoire comme les Nuits de Fourvière, Jazz à Vienne… Résultat d’une coopération entre collectivités du pôle métropolitain.

Benoît Guérard Projet alimentaire territorial (PAT) Terres de Lorraine

Le PAT (projet alimentaire territorial) a été engagé en 2016, sur un territoire de 100 000 habitants en Meurthe et Moselle et sur 4 communautés de communes. C’est traditionnellement de la polyculture et des terres d’élevage tournées vers l’exportation et peu vers le marché local. L’objectif est de construire une démarche avec le monde agricole, les collectivités et de nombreux acteurs pour produire une alimentation pour les habitants.

La volonté politique est de positionner l’accès de tous à une alimentation de qualité et locale, en particulier pour les populations en situation de précarité. Programme “De la dignité dans les assiettes”.
4 ans d’expérience.

les levers: Aide alimentaire, achats groupés vers les producteurs du territoire, développement de jardins nourriciers sur des terres communales.

Facteurs clés de réussite :

  • Forte culture de coopération agricole
  • Forte expérience de développement local entre collectivités et avec le monde socio économique
  • Expériences collectives des producteurs engagés dans les circuits-courts et qui ont développé des outils de valorisation de leur production.
  • Portage politique fort dont Dominique Potier
  • Souhait d’une démocratisation de l’accès à une nourriture saine et durable pour changer d’échelle
  • Les professionnels du travail social sont contents de s’inscrire aussi dans cette démarche transversale.

Sébastien Thollot délégué national Secours Populaire

La question de coopération est différente selon les partenaires et varie selon la taille des territoires.
L’enjeu est comment passer d’un accès à l’alimentation à une alimentation saine et durable alors que des gens sans abri n’ont pas 1 euro pour vivre.

L’enjeu est de répondre au nombre croissant de gens qui ont besoin d’aide: 120 000 aides alimentaires dans le Rhône l’année passée. Et de trouver les solutions et les coopérations nécessaires.

En collaboration avec le réseau des AMAP AURA, le Secours populaire dans le 7eme devient un lieu d’accueil pour des étudiants et des familles suivies afin d’avoir accès à des paniers solidaires dans la logique de l’AMAP. A savoir la juste rémunération pour le producteur et un panier de 15 euros accessible pour les étudiants à 3 euros et pour les familles à 4 euros. Montant qui permet d’avoir une implication. 30 paniers aujourd’hui.
Le Secours Populaire dans le 7eme est un acteur de quartier.

Comment avec plusieurs acteurs nous pouvons travailler à avoir une AMAP avec des paniers solidaires ?

  • Faire en sorte que les personnes accueillies soient parties prenantes de l’AMAP
  • Avoir une démarche citoyenne et de présenter le projet pour trouver des soutiens, pour ceux qui ont les moyens et en même temps permettre une ouverture aux personnes précarisées
  • Trouver des formes d’engagement et de partenariats privés

La Métropole de Lyon donne une stabilité financière au projet :

  • Pour faire en sorte que le projet soit construit d’une façon empirique
  • Faire évoluer les mentalités au sein même du Secours Populaire auprès des bénévoles
  • Supporter le coût du projet, l’inscrire dans la durée, avec des leviers financiers et d’autonomie du projet.

Yuna Chiffoleau, chercheur à l’INRAe de Montpellier et co-animatrice du RMT Alimentation locale.

L’expérience montre que c’est difficile de sortir de l’entre soi autour de l’alimentation locale. Le collectif institutionnel est assez peu démocratique.

Terralim
C’est un projet sur une douzaine de territoires du Massif Central, coordonné par les Fermes de Figeac, coopérative agricole. Ils ont initié le projet Terralim, dans lequel on veut penser la coopération comme un réseau d’acteurs intermédiaires qui sont capables de croiser différents réseaux, mondes sociaux et pas des acteurs centraux ou militants. Il s’agit de créer un réseau de compétences au service du développement territorial et de faire le lien entre l’agriculture et le monde médico-social avec plusieurs idées :

  • La coopération ne doit pas diluer l’individu et les individualités
  • Les individus ont besoin de reconnaissance sociale

Le collectif n’est pas toujours à la hauteur et ne parvient pas à reconnaitre les singularités. Cette tension est une limite de la coopération agricole.

Démarche "Ici c’est local"
Elle consiste à signaler les produits locaux circuits courts, en associant consommateurs, élus, producteurs qui construisent du commun.
Et aussi les artisans, restaurateurs, commerçants de détail, qui sont les grands oubliés des PAT. On pense plutôt aux grandes surfaces, mais pas assez au développement de l’économie locale, à l’installation de jeunes.

Damien Conaré de la chaire Unesco Alimentations du Monde

L’alimentation est multi-dimensionnelle et donc lancer une politique doit se faire avec les acteurs de l’environnement, santé, éducation, sociaux, de solidarité, d’aménagement du territoire… C’est une grande richesse mais c’est également très complexe. Les PAT aident à la construction de tel réseau.

Il y a deux manières de faire :

  • Embrasser largement les secteurs
    L’enjeu autour de l’alimentation est d’être le plus représentatif possible des différents acteurs ( ex de Bordeaux, du Syndicat mixte Chambord avec un Conseil local alimentaire des 170 acteurs)
    C’est un énorme travail d’animation et le risque est de parvenir à des consensus qui peuvent en réduire l’ambition.
  • S’appuyer sur un réseau déjà constitué
    Par exemple, atour du foncier, cela suppose d’être ouvert à d’autres acteurs pour les intégrer dans la démarche ( ex Montpellier)
    La coopération inédite à l’occasion du COVID a réuni les chambres d’agriculture, la Métropole et des CCAS pour proposer des paniers aux plus précaires.

Il y a cependant des acteurs qui manquent dans les PAT, qui ne sont pas intéressés, pensent qu’ils n’ont pas le temps, soit pris dans des prérogatives économiques: transformateurs, distributeurs, commerçants.

Il y a aussi des territoires peu au fait des flux alimentaires. Contre exemple : Métropole du Havre a cartographié l’ensemble des acteurs et des flux qui a donné à voir la richesse des acteurs du territoire.

Etienne Thouvenot, co-fondateur Les Petites cantines

les Petites Cantines sont fondées sur la coopération avec les habitants, placés au centre des préoccupations et au coeur de l’action. Une Petite Cantine ne peut s’ouvrir que par la volonté d’un collectif d’habitants qui montent leur association et qui la gère; même si l’initiateur est un bailleur social, une collectivité. Un seul modèle n’est pas envisageable car les réalités sont différentes.

La logique de coopération suppose un alignement sur les objectifs qui doivent produire des effets supérieurs aux intérêts des uns et des autres.
Exemples : de coopératon sur les locaux

  • un restaurant d’hôtel qui accueille une cantine le soir.
  • Lille, Annecy, Lyon avec des bailleurs sociaux ou privés

Collectivités territoriales
Lien les associations,les professionnels de l’alimentation ( VRAC…) et des agriculteurs locaux ou la boulangerie bio du coin.
Lien aussi avec des acteurs locaux du quartier sur d’autres thématiques que l’alimentation et qui peuvent toucher un public plus fragilisé (Petits Frères des pauvres, le Nid, l’Ecole de la Seconde Chance…) ou des habitants ( Centre social de Vaise, Foyer protestant de la Duchère )

On a besoin d’un écosystème et on cherche à s’y impliquer. Besoin aussi pour expérimenter.

Coopération de moyens d’actions avec des associations du territoire sur les analyses zéro déchet.

Coopération de gouverannce partagée ( Grappe, La cordée). Les Petites Cantines apportent une nouvelle brique dans un écosystème existant. C’est un catalyseur de la rencontre, pas juste entre les habitants mais aussi entre les différents acteurs locaux.

Autres exemples de coopération grâce aux Petites Cantines : association Osara (permaculture), le groupe SEB et APF France Handicap.

Facteurs clés de coopération

  • Se connaître, quel est son ADN
  • Ouvert à la rencontre
  • Être réaliste, vérifier qu’il y a des objectifs communs avec ceux qu’on rencontre.

Jérémy Camus, vice-président à l’agriculture, l’alimentation et la résilience du territoire à la Métropole de Lyon

Feuille de route (qui sera présentée plus longuement vendredi matin)dont le pilier est la résilience du système alimentaire en résumé :

  • Résilience du système alimentaire (4,6% d’autonomie alimentaire de la Métropole de Lyon, 400 000 habitants), 95 % de la production de Lyon est exportée
  • Coopération avec les acteurs existants, pour une “Métropole hospitalière” et assemblière afin de changer d’échelle
  • Coopération avec les collectivités (59 communes), 24 000 collégiens à nourrir chaque jour, 27 000 repas pour les groupes scolaires de la Ville de Lyon
  • Coopération avec les territoires voisins pour trouver les espaces de dialogues et des postures équilibrées. Les terres nourricières se situent dans un rayon de 50 kms.

L’idée est d’avoir une force de frappe pour développer nos projets dans le cadre de la commande publique. Partir du postulat que la coopération doit se faire avec les collectivités voisines.

Comment la métropole agit sur la justice alimentaire, et quelle accessibilité auprès des habitants qui n’ont pas les moyens ? Comment rémunérer au juste prix les producteurs locaux?

Interview de Jérémy Camus dans le cadre des Dialogues en humanité 2020 à Lyon

En résumé, quelques ingrédients pour des coopérations fructueuses

🍎 On coopère pour qui ? Implication des bénéficiaires
🍏 S’assurer de répondre à des besoins réels et partagés
🍎 Inclure tous les maillons autour de l’enjeu
🍏 S’intégrer dans l’écosystème dans lequel on opère en incluant les acteurs présents, notamment les acteurs intermédiaires, ceux qui sont faiblement représentés
🍎 Se connaitre, être ouvert et curieux
🍏 Une transversalité à travers les différents champs de la société (pas d’entre-soi)
🍎 Connaître, se comprendre, partager des objectifs communs
🍏 A réalités multiples, modèles multiples
🍎 Un historique de coopérations existantes
🍏 Etre réaliste sur les possibles
🍎 Un leadership ouvert, bienveillant qui fait confiance
🍏 Qualité d’animation du collectif par l’intelligence collective
🍎 L’ambition de changer d’échelle pour avoir plus d’impact
🍏 Un portage politique qui facilite, qui met en lien, qui fait savoir
🍎 Une collectivité territoriale qui peut être financeur, connecteur, inspirateur, … selon les coopérations mises en place


6 - Points de vue de Emma la clown et Patrick Viveret

Emma La clown

Alimentation, sécurité alimentaire, dignité alimentaire
Dominique Picard : 9% de personnes sur la planete qui ont faim. Mais, uniquement 3 milliards de personnes sous alimentés.
Sur la population mondiale, qui se situe à plus 7 milliards de personnes, 9% représente 701 millions de personnes qui ont faim

Les conséquences de la pandémie : 45% de plus de personnes qui ont demandé l’aide alimentaire (auto entrepreneurs, commerçants, artisans, étudiants)

Mais, beaucoup de liens qui ont eu lieu entre associations.

L’etat a décidé que 57 euros par mois est la somme qui permet à une personne, qui n’a pas beaucoup de moyens pour manger. Ils ont inclus aussi les produits d’entretien.
Par jour, cela fait 1,90 euros par jour environ.

L’état ajoute à cela des injonctions sur la santé…

5 millions de personnes à l’aide alimentaire l’année passée. Aujourd’hui, 8 millions. 9 millions sous le seuil de la pauvreté.

Les jeunes font comme ils peuvent, en mangeant basiquement. Cependant, la nourriture peut devenir politique selon les choix.

Patrick Viveret

Qu’est-ce que l’anthropocène ?
C’est le nom qu’on donne à une nouvelle période historique marquée par le fait que les humains ont acquis une telle puissance, qu’ils sont capables de dérégler le climat, la biodiversité. C’est souvent une notion plutot négative. Mais, justement, posons nous la questions de comment peut on mettre cette période au service d’une puissance créatrice et non destructrice ?

On peut réunir les deux volets de la nourriture avec le fait de se maintenir en vie et le lien culturel. Se nourrir est un acte autant éducatif que nourricier.
Réussir l’anthro c’est créer les conditions de l’accès à l’alimentation digne. Quand on a pas accès à ce droit, alors on est face à une immence gachis.

Parce qu’en réalité, on a les ressources pour tous se nourrir. La faim est dûe à des inégalités. Les budgets pour lutter contre la pauvreté et la famine sont peu élévés face aux dépenses pour les drogues et les dépenses d’armement, qui sont largement supérieures.

Si on veut que la créativité puisse apporter des solutions pour le bien être, il faut mettre en place la stratégie du rêve. Il faut assumer la résistance, car il y a de l’insoutenable qu’il faut combattre avec de l’énergie créative.
L’expérimentation est essentielle pour faire advenir ce monde nouveau à travers les tiers lieux nourriciers, les alternatives. Ce sont des sources d’espérance.

Le rapporteur du budget européen fait la grêve de la faim : Acte culturel et politique

Crime contre l’humanité lorsque 9 millions de gens ont faim


7 - Ciné Dialogues - Festival alimenterre « Le système alimentaire de Fès, Maroc » (30mn) suivi d’un débat

Avec Fatou Ndoye Enda Graf Sahel Pôle autonomie alimentaire territoriale, Pôle sur les questions de genre, coordinatrice des Dialogues en humanité du Sénégal, Rose-Marie Di Donato de l’ONG RESACOOP, Michel Wilson de l’association Coup de soleil, Philippe Piau et Geneviève Ancel, Dialogues en humanité


Les commentaires du chat sur la visio Zoom

  • Et un comble : encore aujourd’hui des magasin (BIO aussi) autour de chez moi refusent la recuperation d’invendus sous pretexte de potentiel probleme sanitaire
  • Et a Annecy, les bénévoles des structures historiques (Secours Populaires, Croix de Malte…) plutôt agés et ayant décidé de se confiner pour reduire leur risque de contagion… il a fallu des jours pour que le groupe de jeunes qui a voulu prendre en charge les maraudes pour sdf puissent recuperer une partie
  • Nous avons besoin de sortir des logiques “Appel à Projet” pour co-construire des éco-systèmes vertueux, qui fonctionnent d’autant mieux si nous avons l’habitude de travailler ensemble et si nous mutualisons nos compétences
  • Il ne faut pas non plus perdre de vue l’augmentation des demandes de circuits courts. Au niveau des AMAP par exemple on a du mal à suivre car il manque des producteurs et nous avons un gros chantier devant nous sur installation, transmision car il faut aussi trouver du foncier et là l’action politique est fondamentale.
  • Pour revenir sur l’intervention de Sébastien Thollet, c’est une véritable AMAP que nous avons ouvert lundi dernier à Lyon 7 avec un soutien financier Métropole et fonds de mutuelle. Mais l’idée forte est aussi que les amapiens du secours populaire s’impliquent dans la vie de l’AMAP. A terme cette AMAP s’ouvrira sur le quartier pour aussi favoriser mixisté sociale. Visite de ferme, atelier cuisine feront partie de la vie de l’AMAP
  • La restauration fast-food en drive super emballé est florissante… retour en arriere pour l’ecologie
  • Autre gros chantier en cours qui rejoint tout ce qui se dit : Sécurité Sociale alimentaire, pouvant mettre autour de la table toute la chaine de production et de transformation et bien sûr de financement
  • les jardins partagés étaient fermés pendant le 1er confinement.
    jardins partagés ou jardins nourriciers?
  • Sadia kaboulyon cuisiniere d’ici et d’ailleurs :j’ai le projet de créer un ecovillage solidaire et autonome en intégrant des migrants (surtout venu d’Afghanistan), … ça sera trop long à expliquer mais n’hésitez pas me contacter si vous souhaitez en savoir plus et bien sûr j’ai besoin d’aide pour concrétiser ce projet humain
  • Sur l’installation en agriculture, importance aussi de l’accompagnement des personnes susceptibles de s’installer, y compris pourquoi pas en faire un débouché pour les personnes en insertion. C’est une des pistes creusées par certains Jardins de Cocagne qui montent des couveuses d’activités d’un nouveau genre : Formation insertion agricole “Fait pousser ton emploi”
  • Sur la récupération d’invendus alimentaires, de nombreux acteurs sont déjà présents sur le territoire, à des petites échelles ou des plus grandes : le Chaînon Manquant, les associations de maraude, les éco-charlie, DLC, De Coeur à Coeur… SI certains magasins sont réticents, il existe un agrément pour les rassurer. Il faut également veiller à ne pas les sur-solliciter, et donc à organiser un réseau de récupération réparti sur le territoire
  • Je rebondis à la dernière question, on essaye de centraliser l’info en recensant les AMAP, Epiceries sociales et solidaires, drives producteurs, magasins, marchés… pour que l’info soit accessible au plus grand nombre. Si certaines souhaitent contribuer pour enrichir la https://www.grandlyon.com/services/agriculture-et-alimentation/manger-l…, ce sera avec plaisir :)
  • Il y a aussi plusieurs Jardins de Cocagne (jardins d’insertion) à proximité de Lyon et certains points de dépôts en centre ville
  • En territoire plutot “rural & considéré riche”, les comportements sont moins cadrés que à Lyon (certaine honte à aller recuperer si on n’est pas la banque alimentaire…) mais beaucoup de monde dans le bsoin et la BA arrive a passer meme pas sur un quart des structures
  • Comment peut-on définir précisément ce qu’est une alimentation digne ?
  • 4€/jour donc 120€ par mois !
  • https://agriculture.gouv.fr/festitabl-manger-local-dans-les-festivals
    https://data.grandlyon.com/recherche?q=déchet
  • « On n’a pas les moyens » d’où la nécessité impérieuse d’augmenter les revenus en passant, par exemple, le RSA à 850 € par mois.
  • une alimentation digne et durable est une alimentation qui permet à l’individu de protéger santé et celle des leurs mais aussi de pouvoir acheter et choisir sa nourriture
  • durable en terme de temps sur la durée et sur la qualité mais aussi sur la qualité sociale qui permet à tous d’être citoyens
  • C’est un point très important que souligne Mme Boissonnat, il ne faut pas oublier que l’alimentation n’est pas qu’un acte biologique, mais aussi un acte social .
  • https://www.credoc.fr/publications/budgets-de-reference-onpes
  • http://www.episol.fr/ a Grenoble… m’a semblé, quand l’ai visité en 2019, accueillante et accessible pour voisins, avec choix très melangé, incluant des produits BIO et vrac. Depuis peux ils ont aussi un camion se deplaçant sur marchés et quartiers
  • La Passerelle d’eau de Robec à Lyon 1.
    https://gesra.org/
  • Pour un livre pour étudiants gratuit :
    http://onaessayedeleperdre.com/wp-content/uploads/2018/10/Guide-de-Rece…
  • Une épicerie va également bientôt ouvrir à Riom (sans la BA)
  • peut etre que nous pouvons nous inspirer des exemples d’autres pays qui cultivent solidiarité et potager, estime de soi et plantation, la vie quoi
  • A Grenoble un questionnaire sur des usagers à la Villeneuve en 2018 avais été plutôt encourageant sur la prise de conscience alimentaire des personnes impliqués (meme si la production du jardin étais une tres faible apport)
  • et les “campus” des lycées agricoles souffrent d’un autre barrière: le douane pour l’entrée de la production du jardin des éléves vers la cuisine.
  • Pour aller plus loin sur les épiceries, n’hésitez pas à aller sur le site du Gesra (https://gesra.org/). Les épiceries existent sous différents modèles (social, associatif, porté par un CCAS) et certaines ouvrent en mixité de public (lieu ouvert à tous qui permet la mixité de public, la non stigmatisation des publics fragiles et la diversité des produits proposés à double tarif en fonction des ressources de chacun), en exemple : https://assoecs.wixsite.com/asso
  • Pour ce qui est des CROUS, des actions ont été mises en place comme la possibilité de récupérer des denrées alimentaires et des repas à emporter. Pour ce qui est de la lutte contre la précarité étudiante, depuis septmebre les étudiants boursiers bénéficient d’un repas à un euro au lieu de 3,30 euros habituellemnt
  • Quand on parle d’accès digne à une alimentation de qualité, à lire aussi les résultats de l’étude d’impacts du programme Paniers Solidaires Cocagne qui montre comment l’alimentation est aussi un vecteur d’intégration sociale
  • Est-ce que cette " monnaie ", l’ amane, du Jardin de cocagne est un moyen de valoriser le bénévolat en proposant un moyen de paiement à des denrées alimentaires ?
  • Quelques documentations sur l’expérience sur les Anges Gardins et le Tiers Lieux Menadel & St Hubert
  • http://lamanne.info/index.php/la-manne/
    https://menadel.fr/
  • et sur les tiers lieux et le droit à l’alimentation
  • question de néophyte: qu’est-ce que le glanage?
  • c’est récupérer des légumes à la fin, des marchés
    ceux que les producteurs ne pourront plus vendre en gros, parce qu’ils vont se perdre
  • La presentation lundi une evaluation “economique” de l’impacte d’une ferme urbaine&ressourcerie francilienne, que la municipalité a preferé remplacer par un parking… et sa suite inatendue:
    https://wiki.remixthecommons.org/index.php/20.11_Calculer_la_valeur_des…
  • https://www.youtube.com/watch?v=VNiRVX1VqsI&fbclid=IwAR2vDwp67Y4-ktMzxQ…
    Le lien ci-dessus est un film produit par Marguerite et Vrac
  • AMAP et collèges : https://amap-aura.org/les-amap-en-college-cest-reparti/
  • Petite promo pour Yuna, son livre vient de sortir https://www.leslibraires.fr/livre/17433792-manger-au-temps-du-coronavir…
  • Pour en savoir plus sur les projets menés avec les AMAP sur l’accessibilité alimentaire, rdv sur https://amap-aura.org/accessibilite-alimentaire/ et sur les projets d’AMAP en collège, rdv sur https://amap-aura.org/sensibilisation-alimentation-des-jeunes/ ou sur le site du réseau Marguerite !
  • Guide sur la gouvernance issu du projet TERRALIM : http://www.figeacteurs.fr/wp-content/uploads/2019/05/LIVRABLE-Gouvernan…
    Et démarche Ici.C.Local, outil (marque collective gratuite) pour la démocratie alimentaire et la valorisation des individus dans le collectif : http://iciclocal.fr/
  • Lien vers l’interview : https://www.facebook.com/jeremycamus.perso/posts/10157917235632725

 

vendredi 20 nov. 2020 9h à 13h

vendredi 20 nov. 2020 9h à 13h dialogues

9h-11h Agora Démocratie et justice alimentaire

Animé par Dominique Picard

Dominique Paturel de l’INRAé à Montpellier

Il y a un problème majeur de méconnaissance de ce que démocratie alimentaire voudrait dire. C’est un point de blocage qui empêche le changement d’échelle. La réflexion conceptuelle doit croiser les savoirs issus de la réalité de l’accès à l’alimentation pour les familles à petit budget. On note une confusion entre démocratie et justice. En France, la démocratie fait référence à une loi. Le lieu où les lois se décident, c’est les Parlements dont l’Assemblée Nationale, avec un certain type d’élus. Alors pourquoi aujourd’hui, avec la multitude d’initiatives sur le territoire, on n’aboutit pas à autre chose ?

Du confinement, on tire un certain nombre de leçons qui nous ont permis d’identifier certaines fragilités du système alimentaire et nous montre l’accélération de la question démocratique qu’est l’accès à l’alimentation. Si la question du droit est importante alors même qu’elle existe déjà à l’échelle internationale, pourquoi l’accès reste compliqué ?

Il faut pour cela savoir comment a émergé le concept de démocratie alimentaire, et ce qui le différencie d’autres concepts comme celui de la souveraineté, au delà de la question du seul droit à l’alimentation, notamment pour ceux qui ont des ressources plus minimes.

Selon Tim Lang, chercheur anglais, ce qui définit la démocratie alimentaire c’est de reprendre la main sur le système alimentaire.

Le système alimentaire se résume en quatre étapes successives : la production, la transformation, la distribution, la consommation.
On ne peut pas détacher ces activités les unes des autres. C’est bien une approche systémique qui permet de comprendre cette notion de démocratie alimentaire. Ce n’est pas uniquement la décision d’un gouvernement ou d’un Etat qui déciderait de donner une alimentation gratuite à un public particulier. C’est l’ensemble de la chaîne qu’il faut traiter.

Dans l’idée d’une démocratie alimentaire et d’alimentation durable, on fait un pas de côté et on attrape la notion de système alimentaire et on conçoit l’accès aux produits alimentaires en les connectant avec leur chaîne de production. La question du statut des produits alimentaires est fondamentale pour penser les lois.

Tim Lang pose sa définition à partir d’un constat : le système alimentaire et agro-industriel mondial tel qu’il existe, via l’OMC, les accords commerciaux, les accords bilatéraux, laisse très peu la main aux Etats sur les conditions de production et d’équilibre entre l’offre et la demande. Reprendre la main sur les systèmes alimentaires, comme on peut, est un enjeu de démocratie alimentaire justement. Si les initiatives citoyennes se multiplient comme le mouvement de justice alimentaire (1996), ce n’est pas suffisant.

Car ces initiatives produisent une forme de privatisation de l’accès aux ressources, via les groupements d’achats ou AMAP. De ce fait une partie de la population est laissée de côté, comme ceux qui bénéficent de l’aide alimentaire. A l’excès, un régime autoritaire pourrait décider de sa vision de la justice sociale. On ne peut donc pas parler de justice sans parler de démocratie. L’accès à l’alimentation est politisé, et devrait se discuter dans des instances démocratiques, en France l’Assemblée nationale. Ce qui n’est pas le cas.

Dominique Picard : Et la souveraineté alimentaire ? Est-ce un concept de plus ?

Il faut revenir à la construction de ces concepts dans le temps. Le sommet mondial de 1996 va faire basculer la question de sécurité alimentaire internationale et l’adosser pleinement au système agricole productiviste. La petite paysannerie à l’échelle mondiale va s’organiser, notamment Via Campesina, et développer le concept de souveraineté car les paysans qui produisent n’arrivent plus à se nourrir eux-mêmes. Ce qui alors est mis en cause c’est l’aide au développement et l’aide alimentaire internationale. Le déversement sur les pays du sud d’une partie de la production des pays du nord va désarticuler les systèmes alimentaires des pays du sud.

En 1998, le concept de démocratie alimentaire de Tim Lang touche d’abord les pays du Nord. En 2008 la crise des émeutes de la faim posent, dans les espaces médiatique et public, les questions d’accès à l’alimentation, dont l’aide alimentaire. C’est autour de cette période que s’élabore le concept de justice alimentaire, notamment au Royaume-Uni. Ces différentes étapes donnent de nouveaux cadres de pensée.

Jérémy Camus vice président à la Métropole de Lyon délégué à l’agriculture, l’alimentation et la résilience du territoire

La métropole lyonnaise, c’est 1 400 000 habitants, 59 communes, sur une superficie de 55 000 hectares, dont 12 000 hectares de terre agricole (soit plus de 20% de sa surface). C’est moins de 5% d’autonomie alimentaire et donc 95 % de ce qui est produit quitte le territoire. Pour la première fois, il y a la création d’une délégation dédiée à l’alimentation et l’agriculture.

Elle est confrontée à deux grands enjeux :

  • L’accessibilité à l’alimentation pour ses habitants.
  • La juste rémunération des producteurs dédiés à la Métropole.

L’ambition est d’agir sur l’intégralité de la chaîne pour renforcer la résilience du territoire.

Le foncier agricole est à pérenniser, voire sanctuariser. La Métropole propose de créer une “réserve foncière”, pour la rendre accessible à des personnes qui souhaiteraient s’installer, avec des modèles à ré-inventer, à ré-imaginer par et pour les personnes nouvelles dans l’agriculture.

Comment aussi développer des CAE (coopératives d’activités et d’emplois) par exemple ? La Métropole pourrait aussi créer une régie agricole métropolitaine pour devenir elle-même productrice d’alimentation.

La distribution doit ensuite rendre accessible ces produits. Pour cela il y a la commande publique. La Métropole a hérité des compétences du Département du Rhône, et donc aussi des 80 collèges (qui comptent 24 000 demi-pensionnaires) soit 2,8 millions de repas/an (part de production locale à développer).

Derrière cet enjeu de résilience, il y a également des enjeux de coopération. La Ville de Lyon et ses écoles déjà, qui distribue 28 000 repas. Une mutualisation peut être un levier intéressant pour développer la filière de production agricole et de logistique. Agir auprès de jeunes, c’est déjà favoriser une justice alimentaire car chaque collégien a la même chose dans son assiette.

2° levier : par sa mission sociale héritée du Département, comment l’aide alimentaire vient aussi favoriser des débouchés pour les producteurs locaux, en fournissant aux plus précaires une alimentation saine et durable, avec une aide de la Métropole ? Et comment insérer au mieux ces producteurs parfois isolés ?

La difficulté est l’accès aux produits locaux, les questions logistiques et juridiques. Comment lever les freins pour assurer une fluidité entre production et consommation locale ? La place de la collectivité permet aux acteurs de terrain de coopérer, d’être plus efficaces, mais aussi de changer d’échelle.

Dominique Picard : Le pouvoir d’agir des collectivités et des citoyens, comment peuvent-ils se rencontrer pour changer les choses ?

Olivier de Schutter Rapporteur pour les Nations Unies sur la pauvreté, après avoir été Rapporteur sur l’alimentation et l’agriculture

Dominique Picard : quand vous entendez ces notions de démocratie et justice alimentaires, qu’est-ce que cela évoque pour vous par rapport à vos travaux ?

Quand on parle de la démocratie, on parle souvent de la démocratisation de l’Etat et de la nécessité, des capacités des citoyens de contrôler les états.

En réalité ce n’est pas simplement l’Etat mais la société qu’il faut démocratiser, et notamment les sytèmes alimentaires. Sinon la capacité des élus d’influencer le cours de la société demeure limitée car ils affrontent la logique de marché.

C’est une idée très concrète du niveau le plus local au niveau le plus international. Cela a démarré aux Etats Unis et au Canada au début des années 80, puis en Europe. C’est l’idée de conseil de politique alimentaire qui a fait son chemin. Des instances consultatives au niveau local, où sont mis ensemble différents acteurs du système alimentaire, pour réfléchir à la façon de modifier le système alimentaire et sa résilience, par consensus.

Avec ces instances consultatives, l’idée est d’élargir les réflexions sur le territoire pour être efficaces. Ces instances permettent de dynamiser le débat en la matière.

Pour qu’un système alimentaire territorial (PAT : Projet Alimentaire Territorial) se mette en place, ces instances sont importantes à créer. Si on développe des instances locales qui ne sont pas soutenues au niveau national ou international, on va vite rencontrer des limites.

Les PAT butent aujourd’hui sur la PAC (Politique Agricole Commune) au niveau supérieur. On sent la tension entre la re-territorialisation d’une part et la pression européenne d’autre part.

C’est le processus des Etats Généraux de l’alimentation, c’est aussi le rôle que l’on souhaite voir pris à l’avenir par un conseil des politiques alimentaires au niveau européen, avec la stratégie alimentaire européenne “De la Fourche à la fourchette”.

Il y aura des propositions de cadre législatif en 2022, avec la création d’un conseil de politique européen consultatif, dont l’embryon a été créé par le Comité économique et social européen en 2019.

Au niveau international, on a l’expérience inédite du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, qui se réunit à Rome chaque année. Elle est représentative des gouvernements et d’une série d’acteurs, des agences des Nations Unies, de la société civile. On a là une tentative à plusieurs échelons de gouvernance pour reprendre le contrôle sur l’alimentation, selon l’expression de Tim Lang, par des processus plus inclusifs et plus démocratiques pour ne pas abandonner cette question aux forces aveugles du marché.

La démocratie alimentaire est importante pour que les innovations sociales qui créent des alternatives par rapport au système dominant puissent se déployer. La France est pionnière en terme d’innovation sociale : potagers collectifs urbains, AMAP, épiceries sociales, ventes à la ferme. Cela crée des systèmes alimentaires alternatifs, face au grands acteurs de l’alimentation, à l’agro-industrie, aux grands distributeurs.

Parfois cela se fait sans aucun soutien des politiques locales, des collectivités, par des collectifs d’habitants. Tout au plus, ils attendent que les pouvoirs publics tolèrent cette activité, sans qu’elle soit imposée.

Cependant, il faut reconnaitre que ces innovations sont fragiles car elles reposent sur le volontariat, butent sur des obstacles règlementaires. Elles s’épuisent quand elles ne peuvent pas aller au delà d’une échelle micro.

Aujourd’hui on se rend compte que pour que ces initiatives sociales très prometteuses se solidifient dans le temps, il faut créer des alliances privé-public entre citoyens, collectivités publiques et entrepreneurs locaux, qui peuvent apporter leur accès au capital, leurs compétences, qui peuvent permettre à ces initiatives de devenir pérennes.

On est à la recherche d’une seconde génération d’initiatives sociales, qui prendraient appui sur ces alliances publiques-privées.

Des exemples remarquables, comme la Métropole de Lyon, et à Montpellier, Paris ou dans le Triangle de Gonesse, les initiatives locales citoyennes sont soutenues, ce qui est apprécié. Les collectivités publiques sont aussi valorisées, sans s’approprier ces initiatives. Elles voient alors des initiatives exister qu’elles n’auraient pas réussi à impulser elles-mêmes. Cela crée des espaces où l’expérimentation citoyenne peut se déployer.

Dominique Picard : comment faire se rejoindre les initiatives citoyennes et les pouvoirs publics ?

Le rapport d’Olivier de Schutter de 2014 sur l’alimentation

Jean Fabre à Genève, interagence des Nations Unies pour l’économie sociale et solidaire, sénior adviser pour la rencontre avec les 2000 jeunes pour l’économie avec le Pape François

Dominique Picard : Quelle est la capacité réelle des Etats à faire évoluer le système dans lequel nous sommes, notamment en termes de droits (article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme) ?

Nous sommes face à une difficulté majeure, à savoir que les Etats ont seulement une emprise partielle sur l’exercice du droit à l’alimentation. Mettre un droit en pratique n’est pas facile, il faut le rendre opposable. La plupart des Etats se sont désengagés de l’action économique. On est dans un monde dans lequel on a besoin de remettre des valeurs, de la chose publique, des références.

Si on s’en tient à l’ONU, on a des moyens d’actions très différents :

  • L’aide au développement, mais qui reste limité à ce que les Etats veulent bien faire, et on ne peut rien imposer à qui que ce soit.
  • ?? (à compléter)

L’accès à l’alimentation n’est pas juste une question de moyens, mais aussi une question de production, de commercialisation, de qualité (santé, nutrition), de connaissance des produits eux-mêmes, de dignité.

Il faut penser l’ensemble de la société et la façon dont elle pense les problèmes fondamentaux de l’existence. On a tendance à avoir des approches trop sectorielles. Tout à l’heure Dominique avait l’air de dire que l’aide au développement était négative car on leur déversait des aliments, mais on peut être dans l’opposé en construisant des capacités institutionnelles qui les aident à être autonome, si on est dans l’assistance technique.

L’objectif des 0,7% du PIB de chaque Etat pour l’aide au développement n’est pas encore respecté en 2020 alors qu’il était prévu pour 1980 ! Il ne faut pas s’étonner de l’incapacité des Etats à assister leur population. Pour diminuer de moitié le nombre de personnes pauvres en 2015, on s’est rendu compte qu’il fallait une pression citoyenne pour que les Etats agissent, comme la Campagne du Millénaire.

Pour les objectifs de développement durable de 2030, il faut une présence et une conscience citoyenne sur ces questions, en faisant en sorte que les pouvoirs publics jouent leur rôle, notamment les municipalités qui sont proches des gens et permettent aussi de soutenir les initiatives de l’économie sociale et solidaire. Cela serait un début pour rendre opposable le droit à une alimentation digne et durable.

Damien Carême député européen, écologiste et ancien maire de Grande Synthe

Dominique Picard : Quand tu étais maire de Grand-Synthe, tu avais assigné l’Etat qui ne respectait pas ses engagements en matière de lutte climatique. C’était “L’affaire du siècle”, le politique conjugué à une action citoyenne permet d’avancer. Et vous avez gagné, ce qui est remarquable.
Quels sont les moyens que tu as saisi ? Comment as-tu pu amener à cette conscientisation ? Comment conçois-tu l’exercice de la démocratie alimentaire ?

Si je suis passé au 100% bio dans les cantines scolaires, c’est grâce au film “Nos enfants nous accuseront”. Les responsables politiques doivent tenir compte de la mal bouffe et des alertes lancées par les scientifiques. J’ai decidé de passer au 100% bio en 4 mois.

On était sensible aussi au concept de ville en transition. Combien de temps pouvions-nous tenir sans approvisionnement extérieur ? Un conseil de politique alimentaire locale a été créé, avec des producteurs, des distributeurs, des citoyens, etc. On avait besoin de s’auto-former, de voir quels étaient les problèmes rencontrés par les uns et les autres.

Puis on a décidé d’acheter des terres agricoles. J’ai eu une opposition de la SAFER qui a fait préemption car elle voulait réserver ces terres à d’autres agriculteurs sur l’agglomération de Dunkerque. La condition a été qu’elles servent à faire du bio et je voulais implanter des jeunes en reconversion professionnelle ou des jeunes qui avaient du mal à se lancer.

A Grande-Synthe, une partie importante de la population est en grande difficulté sociale (33 % de gens vivent sous le seuil de pauvreté, 28 % de chômage). C’est grâce à l’Université populaire qu’on est allés voir des habitants d’immmeubles pour qu’ils puissent subvenir à une partie de leur alimentation via des jardins partagés. Cela a crée du lien social entre ces habitants, notamment dans les barres d’immeuble.

Il y avait aussi l’accès aux cantines scolaires, qui n’était pas une demande des concitoyens, mais une exigence, une proposition de la Ville. Nous avons mis en place une politique tarifaire adaptative, où les gens qui gagnent peu d’argent payent 40 centimes le repas, contre 1,85 euros pour ceux qui ont plus de moyens. C’est aussi le choix d’une redistribution, la collectivité bénéficiant de recettes fiscales liées aux entreprises implantées sur son territoire.

Comme il y a des jeunes qui cherchent des terres, autant leur mettre à disposition. Et on a fait des partenariats publics-privés avec eux. Ils vivent de leur propre culture.

En France, 30 % des agriculteurs vivent avec moins de 350 euros par mois. 5 % d’entre eux n’arrivent pas à vivre. C’est intolérable qu’on en soit arrivé à cette extrémité. Tout le système de l’agro-business est malade. La PAC ne prend pas en compte le Green Deal.

Au niveau du local, on visait l’autonomie alimentaire. On a fait venir des étudiants de l’INRA et on a identifié 110 hectares sur la commune de Grande-Synthe pour les mettre en culture. C’est le projet que j’avais sur le long terme mais je n’ai mené que le début. On a créé une régie pour qu’ils puissent travailler en commun, mutualiser du matériel, faire des circuits-courts.

Pour éviter la mise en concurrence dans le cadre de ce circuit court, on a crée une légumerie d’insertion qui est un ESAT. Nous avons ouvert les marchés publics aux entreprises d’insertion.

Dans la communautaire urbaine de Dunkerque aussi on a créé un conseil similaire sur une échelle un peu plus grande, l’idée étant de fournir toutes les écoles en bio et local, en convertissant tous les maraîchers en bio pour alimenter les écoles.

Les Etats ont abandonné la société à l’économie, il faut que le politique reprenne le pouvoir sur l’économie, c’est un enjeu majeur. Le nombre de crises dernièrement est incroyable, ce n’est plus conjoncturel mais structurel.

Il faut mettre des moyens pour le coronavirus oui, 41 000 morts, mais chaque année c’est 67 000 personnes qui meurent de la pollution !

Avec l’Affaire du Siècle, on montre que la France n’est pas dans les clous avec ses engagements, qu’elle a signé avec l’accord de Paris. Elle a pris aussi d’autres engagements qu’elle ne tient pas sur l’alimentation, la pauvreté, etc. Le Conseil d’Etat contraint maintenant notre pays à les respecter.

Dominique Paturel : les villes et les régions sont des échelles intéressantes pour des systèmes alimentaires territoriaux ?

Dans ce qui a été dit, je suis gênée par l’impasse sur l’alimentation comme marqueur de rapports de classes. Si on ne prend pas cela en compte, les limites arrivent vite. Il faut faire aussi attention à la manière dont on qualifie la nourriture, comme la “malbouffe” car ce qualificatif sert à cibler une partie de nos concitoyens.

Aujourd’hui, on a presque 1/6 de la population assignée à l’aide alimentaire. Faire l’impasse sur la place du système alimentaire agro-industriel vis à vis de l’aide alimentaire, c’est une erreur, notamment parce qu’une toute petite partie seulement de la population peut se permettre le bio et local.

Je fais partie du réseau qui travaille sur une sécurité sociale de l’alimentation, prenant en compte ce rapport de classe. La question de la lutte sociale est aussi présente dans l’alimentation. Aussi la façon dont l’Assemblée Nationale s’empare ou pas de la question de l’accès à l’alimentation.

En réponse au rapport de la FAO en 2018, le résau EAPN (branche française du réseau européen de lutte contre la pauvreté qui promeut la participation des personnes en situation de pauvreté et la construction d’une Europe sociale) a fait une analyse de la non effectivité du droit à l’alimentation en France. Il s’agit d’un réel rapport de force, qui est très important.

Dominique : Il ne pas oublier l’ensemble des actions à mener à tous les échelons, c’est fondamental.

Alain Yvergniaux, Agronomes et vétérinaires sans Frontières

Dominique Picard : Comment ces questions de la réappropriation des moyens de productions prennent corps quand on intervient dans un pays tiers ?

70 % de la nourriture consommée dans le monde provient de l’agriculture paysanne, incontournable pour le développement des pays du Sud.

Dans un monde idéal, la production agricole actuelle pourrait fort bien nourrir nos 8 milliards d’habitants. Et on sait que ça ne se passe pas comme ça, à cause des conflits, de la concurrence déloyale sur les marchés, du gaspillage, du réchauffement climatique.

En 2018, plus de 800 millions de personnes ont souffert de la faim. Et ce nombre est en augmentation depuis 2016 et 2017. Et deux milliards n’ont pas accès à des aliments sains et en quantité suffisante.

AVSF (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières) s’est créé pour soutenir l’importance de ces agricultures familiales dans la société. On est convaincu que les conditions qui permettent leur développement permettraient d’avancer sur les questions qui nous préoccupent ce matin. On se doit de donner à tous l’accès à l’eau, à la Terre.

Quelques éléments clés sur le projet que je porte en Casamance au Sénégal :

  • Porté avec des acteurs de Casamance, et notamment des femmes, il y a un projet d’usine de transformation de noix de cajou, sachant que l’Afrique de l’Ouest est un des plus gros producteur de noix de cajou et que la valeur ajoutée issue de la transformation leur échappe : elle est réalisée en Inde ou au Vietnam.
  • Notre projet depuis le mois de septembre, avec deux coopératives de producteurs locaux et une association de femmes, est de monter une unité de transformation semi-industrielle.
  • On traite également la distribution (partenaires Ethiquable : entreprise coopérative française engagée, spécialisée dans la vente de produits bio issus du commerce équitable).
  • L’usine entrera en production en mars-avril 2021.
  • L’objectif est de créer de l’emploi, une centaine, principalement des femmes. Il va renforcer l’agriculture d’anacarde, et à côté 200 à 300 emplois seront créés.

Nous allons enclencher un cycle de développement économique et social.

Dominique Picard : Comment trouver le bon curseur entre la solidarité internationale et la dépendance des populations ? Est ce qu’il y a une possibilité de penser la réciprocité du Sud vers le Nord, par rapport aux techniques, aux savoirs faire locaux ?

De nombreux projets de solidarité internationale ont été conçus à partir d’experts du Nord qui imposaient et exportaient leur projet, avec une réciprocité faible ou nulle.

Dans AVSF, il y a une évolution de paradigme depuis des années, qui consiste à ce que les projets que nous développons soient co-construits avec nos partenaires du Sud, comme pour ce projet de transformation de l’anacarde.

Dominique Picard : l’élément de conscientisation est fondamental. En clair, ce que nous faisons dans notre pays a des répercussions sur les autres pays.

Nathalie Grégoris coordinatrice régionale, ANIS Etoilé (Agriculture, Nutrition, Interculturel, Solidarité)

Association d’éducation populaire, ANIS étoilé vise à renforcer les capacités des citoyens à faire des choix conscients sur leur alimentation pour que chaque habitant soit constitutif d’une société résiliente, et mettant à l’oeuvre une alimentation durable et saine.

Elle est née en 2005 autour de la campagne alimentaire pour cette lutte de la faim dans le monde. Il s’agit alors de mieux comprendre ce qu’on mange, comment c’est produit, avec un développement par rapport à notre santé et à celle de la planète. La volonté est de donner des clefs de compréhension pour faire des choix en conscience, là où on se trouve.

L’association est sensible à la question des inégalités sociales, des déterminants du comportement alimentaire (lieu d’habitation, catégorie socio-professionnelle, état de santé, accès à l’environnement proche, désert alimentaire). L’idée est d’allumer des étoiles dans les yeux, il s’agit de prendre conscience du pouvoir d’agir qu’on a sur notre alimentation et de reprendre confiance en soi.
On peut jardiner, cuisiner par soi-meme, on peut produire son alimentation. On est capable de lire des étiquettes quand on va au supermarché, d’éviter les aliments ultra-transformés. Dans le programme National de nutrition-santé, il y a un objectif de réduire de 20% la consommation de produits ultra-transformés. Se référer au concept d’Anthony Fordet (?? à préciser)

Il y a un fort sentiment de dépossession des questions alimentaires par les plus fragiles ou démunis. La qualité de la nourriture de l’aide alimentaire étant médiocre, il s’agit donc de leur donner les moyens de faire des choix également. Nous avons travaillé à Thiers sur la restauration collective de la ville avec des assistantes sociales qui étaient plus sensibles à la question du budget que de la qualité des aliments. Même avec un petit budget, on peut faire des choix. On a fait des visites dans les supermarchés avec les assistantes sociales et les personnes précaires, les assistantes ont constaté qu’elles choisissaient et ne prenaient pas en compte que le moins cher. Il en résulte des fiches de capitalisation, véritable ressource dans le cadre des politique de la ville pour faire évoluer les repésentations des travailleurs sociaux.

Nous faisons aussi du “co-cooking” des espaces de cuisine collective, les personnes avec plus de moyens paient plus, sinon c’est à prix libre. Principalement dans les quartiers prioritaires. Cela crée du lien social et redonne de l’estime de soi.

Notre coeur de métier est l’éducation à l’alimentation de la terre à l’assiette. Nous utilisons beaucoup comme outil pédagogique l’atelier jardin et l’atelier cuisine, mais pas que, il y aussi des visites des fermes et des professionnels de l’alimentation. Nous favorisons la transmission de pairs à pairs, où une personne touchée va sensibiliser ses proches après coup. Nous travaillons avec les assistantes maternelles, maillon incontournable de la petite enfance. En Auvergne Rhône Alpes 10% d’enfants scolarisés en grande section de maternelle sont en surpoids et ils sont 15% dans les catégories socio professionnelles ouvriers. C’est au début de la vie qu’il y a l’ouverture au goût.

Nous agissons aussi dans le cadre international avec l’opération “Mon lait est local” (Campagne alimentaire CFSI) et un festival festival ALIMENTERRE. Il y a par exemple un travail avec des producteurs de lait, on met en relation des producteurs de lait au Sud avec des producteurs au Nord, pour mieux rendre compte le système alimentaire mondial et de ses travers (réexportation d’une poudre de lait réengraissée à l’huile de palme en Afrique de l’Ouest d’où il est issu). C’est aussi en lien avec OXFAM pour l’opération “N’exportons pas nos problèmes”". Il s’agit de sensibiliser les producteurs d’ici par échanges avec les professionnels du Burkina Faso.


Danse urbaine : le Hip Hop et la breakdance comme levier d’action pour une alimentation saine et durable auprès des jeunes publics

Geneviève présente les acteurs de cette action, notamment les deux intervenants : Nadia Bachmar, institutrice, et Azdine Benyoucef, de la Compagnie Second Souffle, partenaire régulier des Dialogues en humanité.
Comment les enfants vont incarner cette façon de participer à un accès digne à une alimentation digne et durable ?

C’est une action menée par une école de la Métropole. Les enfants de CM2 de l’école Louis Pergaud de Vénissieux participent à un projet avec leur institutrice Nadia Bachmar. Ils travaillent sur une chorégraphie, pièce de théâtre et musique avec Azdine Benyoucef, chorégraphe. Les enfants sont amenés à comprendre l’intérêt d’avoir une alimentation saine dans la façon dont on se bouge. C’est une sensibilisation à la question par une mise en pratique de l’exigence de la danse, du corps et de la mémoire.

Pour Nadia Bachmar l’intérêt de ce projet est d’inscrire les enfants dans une démarche citoyenne et un moyen de faire tout un travail sur la santé même mentale. L’activité physique et culturelle apporte du bien-être et de l’estime de soi grâce au travail en groupe. Elle permet de révéler tous les talents, donne envie aux enfants d’adhérer à la citoyenneté et de s’inscrire la petite histoire dans le grand récit historique national.

Selon Geneviève c’est aussi une incarnation de la citoyenneté active, à travers le corps, les émotions. Comme on le voit depuis hier, la question de l’alimentation est systémique. Et on voit, grâce à ce projet, qu’on va au coeur d’une citoyenneté active au quotidien. Comment articuler le corps, la danse, avec la question de l’alimentation et de la citoyenneté?

Nadia : Cela s’inscrit dans le cadre bien précis du programme du “socle commun de connaissances et de culture”. Le lien qu’on fait avec l’alimentation, c’est de se dire qu’il est important de remplir son ventre et aussi son esprit, son âme comme nourriture de l’être. Je crois que pour moi l’enjeu du 21°siècle est d’arriver à trouver le juste point d’équilibre entre l’alimentation éducative et celle qui nourrit notre corps à travers les apprentissages. Quand on mange mal, on pense mal!

Il y a une transdisciplinarité qu’on met en place grâce aux programmes et tout s’imbrique. On a abordé la question de la Grande Guerre, et on l’adapte au programme en classe. On fait le travail en histoire, en géographie avec les mouvements migratoires et les tirailleurs africains , en production écrite sur les correspondances, en arts avec les monuments aux morts. On voit bien que tout est balayé dans tous les domaines. On pourrait même se demander ce que mangeaient les poilus ? Car il fallait résister au froid, être efficaces au combat.

Geneviève : Vous suivez cette classe depuis le CM1, comment cette nourriture corporelle, affective et émotionnelle permet-elle l’interaction avec les enfants ?

Azdine : On est dans une recherche artistique mais il faut qu’on soit attractif. Les enfants ont une capacité à se concentrer, à s’impliquer et leur énergie motivent les intervenants.

Regis Dulas : ça fait un an qu’on suit cette très bonne classe. Ils ont des grandes capacités de travail, avec beaucoup de motivation et d’investissement. On constate une évolution très positive.

Les enfants chantent une chanson “Les tirailleurs”

Geneviève : On peut imaginer les uns et les autres, une chorégraphie. Et j’ai le souvenir d’une petite fille dont le grand-père a été tirailleur.

Inès : Mon arrière grand père était tirailleur. Il a fait la guerre d’Algérie.

Nadia : Cette histoire qui est éloignée dans le temps, est en fait assez proche des enfants, par l’histoire de leurs grands-parents ou arrières-grands parents.

Geneviève : Est ce que vous avez éventuellement des projets de jardinage et de rapport à la nature ?

Nadia : Je l’avais fait avec mes CM1-CM2, il y a 2 ans. On a fait un projet de compostage, en lien avec des étudiants d’une école de commerce. Aujourd’hui, c’est à réfléchir.

Geneviève : Comment l’art peut être un levier pour changer les habitudes alimentaires ? Comment faire que la dimension créative soit la plus forte possible ?

Azedine : Il y a plusieurs axes sur lesquels on travaille. On sait que sur les quartiers populaires, on a de la mal bouffe. Dans un premier temps, on ne parle pas d’alimentation et on ne pointe pas du doigt les gens. On est dans l’action, à disposition de ces jeunes en leur montrant des chorégraphies. L’alimentation fait partie d’un processus de contenus, de performances comme accompagnement tout au long de leur vie. C’est à travers la passion qu’on peut faire bouger les lignes.
L’axe de la parentalité est à prendre en compte, certains produits sont moins chers aujourd’hui, mais ils vont coûter plus chers par la suite en termes de santé. Cela prend du temps et ce n’est pas accessible à tous (dispositions géographiques, nécessité de manger).Pour certains il faut simplement manger, remplir son ventre. On flirte aussi avec la question de la précarité. Mais il y a aussi une nouvelle génération qui arrive, plus exigeante,à travers la pratique artistique et pas que dans la danse.

Les enfants en conclusion :

  • On rend hommage aux grands-parents et on veut être la fierté des quartiers.
  • Avec la danse, on s’amuse en même temps qu’on apprend.

Suggestion d’un film : Guerre et paix dans le potager


Retour sur le Hackathon

Avec Laure Ancel, directrice Design Act de l’école Strate, Annabel Hary, consultante en innovation pour l’économie circulaire avec une approche design (ex-intervenante à Strate).

Laure Ancel porte le projet RésiCity, qui s’incrit dans “Design Act”, cursus en innovation, pour personnes en reconversion ou en poursuite d’études, pour faire de l’innovation sociale.

RésiCity est un jeu de roles limité dans le temps. Un Hackathon est la contraction de Hacker et de Marathon. C’est un format de projet qui permet de se mettre en situation créative dans un temps court. Dans celui-ci, il est demandé aux participants de penser la ville du future de manière résiliente, en proposant des solutions frugales avec une vision écosystémique à l’échelle du quartier.

Pour cela, ils utilisent trois ingrédients :

  • Le design : concevoir, dessiner au service d’une intention, avec une vision systémique, centrée sur l’humain, mettre en place le contexte d’une intelligence collective, en posture créative.
  • Une fiction : un ouragan détruit la ville. L’idée est de faire autrement avec un contexte inédit.
  • Un lieu : un quartier de ville (Lyon)

Annabel : le Hackaton est composé d’équipes pluri-acteurs (étudiants en design, étudiants dans une autre filière, collegiens, lycéens, habitants du quartier). Onze thèmes peuvent être abordés comme l’énergie, l’alimentation, la mobilité, la gouvernance, etc.

Pour déployer les solutions :

  • Equipe 1 Réparer la ville après l’ouragan.
  • Equipe 2 Préparer la ville pour qu’elle soit plus résistante aux chocs d’un éventuel autre ouragan.

Les enjeux du projet :

  • Trouver des solutions, en étant accompagné par des experts.
  • Sensibiliser les publics sur les dérèglements climatiques, la frugalité, l’économie circulaire, faire avec la nature.
  • Sensibiliser des publics à la méthode design : persona, indicateurs, approche écosystémique.
  • Faire ensemble grâce à l’intelligence collaborative : réveiller et révéler le pouvoir d’agir et de faire ensemble.

Exemple de solution : mission sol sec pour le quartier de la tête d’or, avec une solution de drainage par jardin. (récupérer le lien vers la vidéo)

Le futur de RésiCity, c’est d’aller vers une 2e édition en avril 2021 avec une version digitalisée. Une édition en présentiel est prévue lors du prochain Dialogues en humanité de début juillet 2021 au parc de la Tête d’Or.
Une nouvelle version du scénario est en cours de réflexion. Pour avoir un scénario plus original, les participants de l’acte 1 seraient invités à participer à ce nouveau scénario, projeté en 2041.

Ils vont rejoindre l’équipe de Imaginarium, avec Hervé Cheygnaud-Dupuy et Emile Hooge. Il vont aller vers une simplification du scénario et une transformation du scénario, en ouvrant les possibles à partir des solutions imaginées lors de l’acte 2.

Commentaire et compléments

Dominique Picard : quel serait le devenir du triangle de Gonesses ? C’est un terrain notamment agricole, dont l’avenir est en discussion. Comment imaginer d’y tester une démarche ResiCity ?

Laure : C’est tout à fait imaginable d’envisager une expérimentation.

Pour en savoir plus, retrouvez la présentation générale de RESICITY https://drive.google.com/file/d/1BNBv_iuUjOg5lv-ZyrUcOv5eDJOmXACE


Les vidéos de la pause déjeuner

  • Azdine Benyoucef, pour les Dialogues en humanité
  • Hakim Zoulikha, Time To Be
  • Manolis Bibilis, Time to Be
  • Interview de Jérémy Camus par Geneviève Ancel et Pierre Alain Gourion
  • Mon potager me cultive
  • Philippe Zerr le maraicher urbain
  • Ludivine Dequidt, la bailleuse sociale
  • Chloé à propos de Epicentre

Les commentaires du chat sur la visio Zoom

  • Question à Olivier de Shutter : comment se fait il que la PAC ne prenne pas en compte le Green Deal ?
  • les EG de l’alimentation c’était super et très important, mais je crains qu’il n’en advienne ce qui est advenu des EG de la Santé de Kouchner vers 94 ou 95 et des recommandations récentes de la Convention Citoyenne pour le Climat …QUE faire pour “transformer” ces moments forts de la démocratie participative en réalisations effectives, autre chose que des moments alibis “offerts” par les pouvoirs successifs aux citoyens. Très riches vos interventions, Mr de Schutter, Jérémy Camus, Dominique Paturel, très claires aussi…j’attend aussi D Carême avec autant d’intérêt !
  • question à Olivier de Shutter : des exemples de coopération publique-privé qui fonctionnent ?
  • la déclaration des droits des paysans n’a pas été votée par la France ni par l’Europe
  • Le libre choix est un des principes des épiceries sociales et solidaires, en plus d’un accompagnement social global…
  • Oui, mais il arrive souvent que les bénévoles accompagnent les personnes dans les rayons, et finalement contrôlent leurs choix…
  • Pour l’avoir vu et lu dans le rapport ATD Quart monde “se nourrir quand on est pauvre”… J’espère vraiment que ce n’est pas le cas partout…
  • C’était le cas hier soir avec le film “le système alimentaire de Fes, Maroc” en partenariat entre le Festival Alimenterre, les dialogues en humanité et la plateforme imago TV
  • Nous avions un Ciné Dialogues en humanité dans le cadre du festival Alimenterre hiersoir, avec les expériences du Magreb, Fès, Sénégal et Resacoop. Super !
  • je suis producteur de lait bio mais je n’imaginais pas le scandale de l’huile de palme
  • (dans la ligne des problematiques de l’alimentation industrielle peu visibles, même parfois par les intervenants)
    Un autre film dans le cadre du festival alimenterre sur imago, parle de la problematique et solution d’amelioration “locales” et aidés de l’introction du pain de ble dans le regime alimentaire au Senegal (ou les farines locales sont mais et mill)
  • Un autre mystere (que personnellement j’espere ressoudre un jour): la destinée de l’huile de soja français ?
  • Le soja vert (legumineuse de la famille des poids) se cultive à destination en sa grande majorité (même en BIO) pour incorporer comme proteine (=stimulation de la croissance ou production oeuf/lait)
  • Victor Hugo - “Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs”.
  • mais (en plus des pratiques de “culture” qui me semblent discutables) ce qui est incorporé au melanges fournis au fermier pour nourrir leur betail est la “poudre de tourteau”
  • cela est le resultat solide de l’extraction de l’huile, que les “grossistes” dissent qu’elle n’a pas de la démande sur le marché alimentaire
    elle va ou cette huile??
  • Très très émouvant de vous voir, si investie, si inspirante pour les enfants et pour nous tous. Vos élèves seront pour toujours marqués et motivés par votre enseignement par votre intelligence émotionnelle, votre créativité, votre grande sensibilité sensible et généreux. Merci de nous ouvrir cette jolie fenêtre sur l’enseignement à Vénissieux et un grand grand bravo (de la part d’une collègue passionnée et émerveillée par votre travail). Simone
    “votre sensibilité et votre générosité”
  • Suggestion d’un film : Guerre et paix dans le potager
  • Plus sur design act

vendredi 20 nov. 2020 13h à 19h

vendredi 20 nov. 2020 13h à 19h dialogues

Des expériences locales à l’instauration d’un droit universel : Sécurité sociale de l’alimentation, revenu social de base, revenu d’autonomie inconditionnel

Animé par Marc Alphandéry, co-responsable du pole alimentation du Labo de l’ESS

On va s’interroger sur l’accès au droit à l’alimentation, pas toujours respecté. Actuellement l’aide alimentaire qui est proposée ne répond pas au besoin d’autonomie et de pouvoir d’agir. On va suivre des interventions complémentaires en France et à l’international.

Dominique Paturel de l’INRAé à Montpellier

Avec un grand respect pour tout le travail fait par tous les acteurs qui oeuvrent à fournir de l’aide alimentaire, elle aborde le droit à l’alimentation.

A la fin de la seconde guerre mondiale, on a vraiment connu des périodes de manque d’accès à l’alimentation. C’est après que se met en place l’industrialisation de l’alimentation. On a eu faim, on a mis en place quelque chose qui permet qu’on n’ait plus faim aujoud’hui.
Mais aussi la notion d’aide alimentaire actuelle est mise en place au milieu des années 80, période de crise sociale. Elle a alimenté une filière d’aide alientaire mais elle s’adosse au système productiviste. Et depuis plusieurs années, on a vu des lois qui consolident cette filière d’aide. Cela fabrique de nouvelles alliances pour réduire le gaspillage alimentaire. Puis la Loi Egalim inscrit la lutte contre la précarité alimentaire dans la lutte contre la pauvreté.

Quand la FAO fait le point sur le sujet, elle observe que le droit à l’alimentation en France, c’est l’aide alimentaire. Le réseau EPN France (référence ?) fait une démonstration que ce droit à l’alimentation fondée sur l’aide alimentaire empêche de penser la question de l’accès.
Les populations qui accèdent à l’aide alimentaire ont beaucoup de mal à en sortir. On a un vrai problème de pensée politique, de vision sur le droit à l’alimentation. Et pendant le confinement on a vu l’inventivité pour pouvoir y accéder.

Ouvrage Droit à l’alimentation durable dans la démocratie qui va sortir.

L’alimentation est un des marqueurs très fort autour de la “mal bouffe” qui serait le fait de populations “à éduquer”. Alors que ce n’est pas seulement le fait de personnes à petit budget. C’est aussi une façon de comprendre l’accès à l’alimentation qui aurait besoin d’être plus partagée. Cette question doit être débattue et discutée avec la population. Prenons les leçons des mouvements des gilets jaunes. Nous sommes tous des gens qui peuvent décider de comment accéder au droit à l’alimentation.

Frédéric Bosqué, fondateur de TERA (éco système coopératif en Lot et Garonne)

Frédéric se définit comme entrepreneur humanisme avec la vie comme expérience. Terra a mis en place le revenu d’autonomie inconditionnel en partie versé en monnaie locale.

Tera est un projet qui se développe sur une Zone Rurale à Revitaliser (ZRR), zones en désertification, où les revenus baissent et sont pour moitée issus de la redistribution. Et pour autant ce sont des zones magnifiques, des relations avec des vrais gens ; ce sont les coeurs battants de la République.
Aujourd’hui 13 000 communes sont considérées comme zones rurales à revitaliser, alors qu’un français 2 voudrait vivre dans une petite ville.

L’alimentation est une des productions vitales des humains, mais ces productions doivent être réinsérées dans des ensembles plus grands.

Avec un conseil scientifique depuis trois ans, et des partenaires, nous essayons de recréer la souche de base de la commune : un écosystème coopératif.

Le laboratoire Atemis a etudié les disfonctionnements de notre société. On va essayer de comprendre les grandes fonctions qu’on doit satisfaire. Et pour chaque fonction, on va créer une solution avec toutes les parties prenantes.

Le projet s’articule autour de trois communes :

  • Masquières : (quel axe ???)
  • Tournon d’Agenais : axé sur le pole économique, la distribution de produits alimentaires, etc.
  • Trentels (700 habitants au bord du Lot) : où nous allons construire un quartier rural autonome, d’une quinzaine de maisons pour une trentaine d’habitants, avec tout ce qui est nécessaire pour assurer les services de base (alimentation, bâti bois, …) et la production de nourriture bio, une maison de la transition pour faire des services à la personne, des habitats légers au bord du Lot.

On ne peut pas détacher les problématiques de l’alimentation de celle des revenus. 98% des transactions en monnaie se font sur les marchés financiers et 2% seulement en local.

Ce qui est important c’est d’associer à cette production de biens et de services vitaux, une monnaie locale pour servir des revenus, salariés ou non salariés.

J’ai fait 12 000 km à vélo pour aller à la rencontre de ces acteurs locaux. Les producteurs de base de l’alimentation en France gagnent à peine moins qu’un RSA pour certains. Par exemple ce producteur bio qui travaillait avec la traction animale et bossait 70h par semaine pour 450€ par mois. Tant qu’on n’aura pas redonné de la valeur à ceux qui produisent de la valeur, alors ça ne fonctionnera pas. “Si tu veux vraiment relocaliser ta vie, il va falloir que tu te remontes les manches, car ça ne va pas sortir tout seul”.

Nous devons valoriser ce qui compte pour nous, et ce sont les Communs et les producteurs locaux. C’est ces deux, ensemble, qui vont produire un revenu d’autonomie, qui rendent le territoire souverain et permet de ne pas vivre en dessous du seuil de pauvreté.

Une des clés pour se réapproprier notre alimentation, c’est donc de construire des écosytèmes coopératifs. On a choisi de les construire à la campagne, loin des grandes villes où il y a beaucoup d’intrication et de coûts annexes pour produire des Communs.
On s’est choisi 10 ans, un temps long, pour recréer ces productions locales. On va construire un centre de formation pour essaimer ce qu’on a appris, puis en construire aux abords des grandes villes pour les alimenter en productions de base.

Arnaud Houel, directeur du Pôle Transition, Aménagement et Développement de la Ville de Grande Synthe

Le projet de revenu minimum Social Garanti est né dans un contexte d’une ville, Grande Synthe, où 33% de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec 68% de logement sociaux et 27% chômage. L’équipe municipale a fait un gros travail de verdissement, dans les années 70.

Le fil rouge de l’analyse de l’équipe municipale est de répondre à "comment améliorer le cadre de vie des habitants et le reste à vivre ?"

Cela passe par des questions de santé, une politique culturelle sportive, le renouvellement des bâtis avec un appui de la Région, le choix en 2011 de basculer la cantine en bio à 100% avec un appui local. Ils ont aussi choisi de développer un programme de ferme urbaine.

L’objectif premier est de faire diminuer la charge mentale des ménages sur les besoins primaires, pour pouvoir aller ensuite sur le retour à l’emploi.

Comment faire basculer au-dessus du seuil de pauvreté les personnes touchées ?

  • Instaurer un minimum social garanti.
  • Avoir un accompagnement social de la population pour commencer par accéder à toutes les aides de droit commun via les CCAS.

On contractualise avec la population, les ménages, pour le revenu minimum social garanti, avec des dispositifs comme le campus de la réussite, la maison de l’initiative et de l’emploi pour les plus de 25 ans. On a accompagné 600 ménages via ce dispositif.

Cela permet d’éliminer les préoccupations sur le loyer, l’énergie, l’alimentation. Le droit d’accès sur la phase test, c’était des personnes qui habitaient Grande Synthe depuis au moins 3 ans.

On a les capacités parce qu’on developpe d’autres politiques d’économie publique, comme l’optimisation de l’éclairage public, etc. et on attend de voir ce que cela a produit.

Mathieu Dalmais de Ingénieurs sans frontières (ISF)

Depuis 2008, il travaille sur la question de la démocraite technique au sein d’ISF, et propose notamment des Conférences gesticulées dédiées au sujet de la sécurité sociale de l’alimentation

Ingénieurs sans frontières travaille sur la critique de la technique, et notamment de la réappropriation par les citoyens de la technique, normalement gardée par les ingénieurs.

Agrista est un groupe thématique créé depuis 2014 entre agromomes et citoyens qui partagent des réflexions de l’etat du monde face à la souveraineté alimentaire et aux modèles agricoles respectueux des équilibres socio-territoriaux et écologique. C’est dans ce cadre, qu’ils ont pensé une sécurité sociale de l’alimentation, sur laquelle ils travaillent depuis 2017.

Comment assurer le droit à l’alimentation en France aujourd’hui, et ce sans attendre l’avènement d’un système démocratique à ce sujet ?

Avec des institutions organisées démocratiquement, on peut travailler sur l’alimentation, mettre en place le droit à l’alimentation.

L’alimentation aujourd’hui est faite en masse et de manière industrielle, l’agriculture est coincée dans ce constat (chercher la ref ?). Donc, si on veut transformer l’agriculture de façon à répondre aux enjeux écologiques, sociaux, de relocalisation, on va vers une augmentation du prix de l’alimentation, et on doit repenser en même temps l’accès à cette alimentation.

A chaque échelle son expérience : l’idée de la SSA est d’intervenir à l’échelle nationale, en étant le moins utopique possible, en agissant en complémentarité avec les dynamiques de démocratie alimentaire locales.

Qu’est-ce qu’on peut inventer qui réponde à tout cela ?

Les travaux du Réseau salaria, autour des thèses de Bernard Friot, sont une lecture du régime de sécurité sociale qui amène un régime démocratique au système de santé (conventionnement des professionnels). Pour décider collectivement de ce qui est produit au niveau agricole, il faut avoir pu se battre pour avoir un foncier, des aides pour produire, la mise aux normes. Ce n’est pas uniquement une question de choix du produit finit.
Cela nécessite d’articuler un choix d’une personne parmi un millon, mais surtout avec la capacité collective en tant que citoyen : Ou ? Quand ? Comment ? Quels critères ? Il s’agit de donner un pouvoir politique sur les règles agricoles, par la demande.

Les trois piliers dans ce régime général :

  • L’universalité de l’accès (tout le monde a accès à ce mécanisme, il ne s’agit pas de stigmatiser une partie de la population parce qu’elle n’a pas les moyens. Il s’agit de considérer les personnes comme des êtres de droits, et pas de besoin)
    => Un budget de 150 euros par mois et par personne, qui serait variable suivant l’inflation globale des produits alimentaires.
  • Un fonctionnement démocratique par conventionnement des produits par la demande. Ce serait les caisses composées de citoyens qui décideraient quels produits seraient conventionnés et avec quels critères.
    => Les moyens d’acheter des terres pour produire des produits déficitaires sur le territoire, de la même façon que la Sécurité Sociale a créé des CHU.
    Il s’agirait de ne pas conventionner des produits en-dessous du coût de revient pour les producteurs. Il faut penser le droit du consommateur et du producteur conjointement, il ne faut pas sacrifier l’un pour l’autre. Il faudrait aussi empêcher toute récupération de produit privé sur des produits conventionnés.
  • Un financement de ce systeme par un système de cotisation des entreprises, pas par des taxes, avec la possibilité aussi de cotiser sur l’ensemble de la valeur ajoutée.

Le lien entre ce projet et le revenu minimum de base s’appuie sur la notion de variable d’ajustement qu’est l’alimentation. Cela fait référence à comment, quand on est pauvre, on est obligé de changer ses pneus pour aller travailler mais on peut faire sauter des repas. De même qu’on peut sauter des repas mais pas faire l’impasse sur des dépenses comme l’energie, le loyer, les imprévus de la vie…

Si on renvoie individuellement chacun de ses capacités à consommer durablement, quid de nos capacités collectives à construire des institutions pour remettre en cause le système agricole actuel ?

Pour aller plus loin : Agrista et Sécurité sociale de l’alimentation

Question de Boris Tavernier : Est ce une volonté de ne pas imaginer une expérimentation locale ? La preuve par l’exemple peut aider à convaincre au niveau national ?

Dominique Paturel : la sécurité sociale de l’alimentation est un projet à dimension macro-économique, mais on a eu un débat avec Bernard Friot sur l’expérimentation. Qu’est-ce que ça voudrait dire au niveau local de mettre en place ce système de cotisation ? Il y a cette question fondamentale de la démocratie économique, mais on sait que la démocratie sociale passe évidemment par l’expérimentation, qui reste souvent au stade d’expérimentation car n’est pas pris au sérieux au niveau politique.
On a aujourd’hui un certain nombre de politiques publiques qu’on pourrait mettre au service de ce projet pour aller vers.

Frédéric de TERA : j’ai tout quitté depuis 7 ans car j’en avais marre des débats idéologiques. Je veux produire de manière responsable, avec les circuits courts et toutes les parties prenantes. Je veux le faire sans opposer les camps.
On investit dans le capital local auprès des petits producteurs pour qu’ils produisent des biens et des services durables. Les petits producteurs et entrepreneurs n’ont pas les moyens de cette relocalisation, il faut investir. En même temps, il faut rendre solvable la demande. Les gens n’ont plus d’argent, on doit les mettre ensemble dans un même réseau de distribution en circuit court.
La Coop du Tilleul soutient le développement de modes de production et de consommation respectueux de la Nature et de l’Homme : produits locaux, des consommateurs, des chercheurs, des représentants de collectivités.

Mathieu : Concretement, aujourd’hui, il y a des groupes de réflexion locaux dymamique de 50 habitants. Il y a aussi des expériences autour de monnaie locale et de mutuelle.

Marc : Quels produits sont conventionnés ?
Mathieu : Les produits sont transformés, comme des produits de la restauration collective. On n’a pas réfléchi aujourd’hui sur des critères de qualité des produits, l’idée c’est de laisser les caisses définir ça.

Arnaud Houël : Developpement d’une politique de la ville possible. Exemple de Dunkerque. Acquisition de 3 exploitations agricoles certifiées en bio qui viennent alimenter le circuit de consommation locale. Pionniers dans la mise en place de fermes urbaines. (à reformuler : il manque des verbes pour comprendre)

Marc Alphandéry : y a-t-il une instance de co-décision entre les habitants, les pouvoirs publics et les entreprises ?
Arnaud : non, pas encore.

Dominique Paturel : Je ne pense pas qu’on ne puisse s’appuyer que sur le faire, il y a des enjeux autour de la politique à faire ensemble. Il y a aussi beaucoup de projets qui s’arrêtent en cours de route.

Nicole Darmon : y a-t-il déjà des évaluations de la SSA ?
On a fait des évalutions sur des projets. Mais, c’est trop tôt, ce n’est pas assez consolidé.

Mathieu : La seule ville qui avait inscrit une expérimentation sur l’alimentation est Villeurbanne. On est en contact avec eux pour travailler ensemble. On a réflechi aussi au Territoire Zero Chômeur Longue Durée. Pour nous, définir un tel projet prend l’intégralité de notre temps, c’est assez lourd.


Breakdance et Boxe, leviers d’action pour une alimentation saine et durable auprès des jeunes publics

Geneviève Ancel avec Azdine Benyoucef : Comment mettre en oeuvre le challenge de passer aux choses concretes ?

Azdine Benyoucef
Il y a le rapport au corps, à la santé, à l’effort, à tout ce qui donne envie de prendre intérêt pour notre alimentation, notre planète.
Azdine Benyoucef a rencontré Naomi Lombo pendant des ateliers de danse Hip hop au lycée Descartes.

Naomi Lombo
La danse m’a permis de me rendre compte qu’il y a une certaine hygiène de vie à avoir. J’étais toujours à grignoter des gateaux. Puis j’ai compris que ce n’est pas parce qu’on fait du sport que tout est permis aussi. En donnant des cours, je me suis rendue compte que je n’avais pas forcément l’énergie nécessaire pour accompagner mon corps dans son bien-être. Il y a quand même besoin de structurer son hygiène de vie pour son bien-être.

En voyant les autres personnes de la compagnie, j’ai pris conscience qu’en maîtrisant son alimentation on pouvait avoir plus d’énergie, j’ai fait des tests.
Mentalement ça nous met dans une dynamique de réussite. Il y a une notion de ligne de conduite à avoir pour développer toutes ses capacités.

Azdine : on a aujourd’hui une nouvelle génération qui mange d’une autre manière, plus de snacks et fast food. Mais on a d’autres leviers aujourd’hui. Certains danseurs de très haut niveau pourraient être sponsorisés par des marques éthiques, plutôt que des marques de boissons par exemple qui sont nocives pour le corps.

Aujourd’hui le breakdance, avec les JO en 2024, il y a une opportunité. Cette visibilité peut permettre de poser des questions aux autres : comment il a fait pour être si fort, si bon ?

Cela a été un appât pour questionner les danseurs sur le régime alimentaire. Des enfants assistant à certains cours où l’alimentation était incluse dans le processus ont ramené chez eux le fait de ne plus manger n’importe quoi, ce qui a pu par exemple étonner leurs parents.

Geneviève : aujourd’hui des enfants sont soumis à des publicités sur des produits gras et sucrés. Et vous Azdine vous réussissez à agir là dessus dès la plus tendre enfance. Comment vous faites ?

Azdine : on parle beaucoup avec eux. On fait le lien entre la figure que tu aimerais faire et ce que tu manges. Si tu manges ça, tu ne pourras pas la faire alors que tu y es presque, c’est dommage. On ne contraint pas, c’est leur responsabilité. Danser, c’est un sacrifice parfois, il faut en prendre conscience, l’alimentation c’est pareil. Il faut aussi donner envie aux jeunes de se donner les moyens de ressembler à des modèles.

Geneviève : il faut de nouveaux modèles.

Azdine : c’est une exigence envers soi-même, car on est seul à danser, notre corps c’est notre maison.

Geneviève : vous ouvrez des perspectives par rapport au modèle dominant, qui vont à l’envers, pour s’émanciper et construire son propre avis ?

Naomi : dans mes cours je ne peux pas dire “fais ce que je dis mais pas ce que je fais”, j’évolue en même temps qu’eux. Je leur dit “Essayez, vous verrez, moi j’ai essayé et ça a marché pour moi, à vous de jouer”. Si cet élève le fait, elle sera vraiment contente car ça sera par elle-même.

Question de Sonia : comment ne pas dépasser la fine ligne qui separe la pedagogie du chantage “scolaire”: agir pour la carotte et se cacher face au baton ?

Azdine : ça demande une certaine condition physique de faire des figures. Mais je danse aussi pour exprimer quelque chose, de l’ordre de l’expression corporelle. Ca ouvre le côté athlétique et le côté créatif. Mais c’est bien la démonstration qui crée la prise de conscience.

Et pour clore la séquence :

  • Petit exercice pour dérouiller le corps depuis son siège proposé en live par Azdine
  • Petit move de hip hop “tetris” par Naomie

Du local au global : autonomie alimentaire/résilience climatique/solidarité des femmes

Geneviève : dans le monde intellectuel, il y a plus d’hommes. Alors que quand on est sur le terrain, la tendance s’inverse. La solution passe par l’autonomisation des femmes. Elles sont très actives dans la production, la transformation, la distribution et en tant que consommatrices.

Anne-Marie Codur a travaillé sur l’agriculture et la régénération des sols

Dans le contexte américain, la crise du COVID-19 a touché les plus vulnérables et a renforcé le problème d’insécurité alimentaire. Plus de 50 millions de personnes, dont 17 millions d’enfants, seront touchés cette année par l’insécurité alimentaire.
Hier on a vu “comment faire pour se nourrir avec 57 euros par mois ?”. Aux Etats-Unis, on a le chiffre équivalent de 2500$/an, soit 7 dollars par jour.

L’insécurité alimentaire aux Etats-Unis
Les zones de désert alimentaire sont en milieu urbain (minorités noires et hispaniques, effet du système raciste systémique américain) et rural. Pour les zones urbaines, les populations sont restées, tandis que les banques, les commerces sont partis, ne permettant pas l’accès à une nourriture sainte et durables. Les populations qui sont à plus d’un mille (1,6km) d’un commerce alimentaire représentent 24 millions de personnes.

Toutes ces friches industrielles ont été réappropriés par les citoyens. Pour exemple, on peut penser à Détroit. A Cleveland, l’ONG Evergreen a créé de très grandes coopératives qui ont rassemblé des milliers de personnes, avec des immenses serres au milieu de Cleveland. Philadelphie est aussi un cas.
Toutes ces associations ont permis la reprise du pouvoir sur l’alimentation. Et cela s’est traduit aussi par un emporwement sur le vote qui a mené à l’élection de Joe Biden.

Pour les zones rurales, les circuits courts (en anglais CSA, Community Supported Agriculture), 2500 sont soutenus par les citoyens.
Avec le COVID, le Département de l’agriculture de Trump a investi 3 milliards de dollars pour produire plus de produits frais et alimenter avec ça les banques alimentaires.

Fatou Ndoye de ENDA GRAF Sahel et co-fondatrice des Dialogues en humanité de Dakar

Elle porte le projet de sécurité alimentaire et résilence (vérifier ? compléter ?) des femmes au Sénégal

Au niveau du Sénégal, nous sommes face à plusieurs enjeux :

  • Une urbanisation accélérée (Dakar et son aire urbaine accueillent 1/3 de la population nationale)
  • 70%-80% de la population est constituée de jeunes

Les céréales sont la base de l’alimentation. Ils travaillent à une mise en relation directe entre agriculteurs et femmes qui sont en milieu urbain pour proposer une alimentation saine aux populations urbaines.

La COVID-19 a ouvert les yeux sur le fait que c’était possible de relier l’ensemble des acteurs qui sont sur un même territoire, pour faciliter l’écoulement des marchandises et l’accès à la matière première de qualité pour les restauratrices populaires, les mères de familles, etc.

Nous sommes dans une société qui consomme beaucoup de céréales. Or, les légumes peuvent être adaptées grâce aux restauratrices et permettre aux mangeurs d’avoir une alimentation de qualité. C’est là aussi où est née l’idée de plateformes communales, où sont regroupées les tranformatrices, les productrices, pour créer des échanges et peser face aux autorités locales sur les questions d’autonomie par exemple.

Nous sommes dans un monde globalisé. Les réalités peuvent se ressembler. Dans ce contexte nous avons échangé avec nos amis de l’Inde et y sommes allés. Les démarches sont à peu près les mêmes, ainsi que les ressources (exemple : le mil).

Nous sommes dans un monde local, oui, mais les liens entre les pays peuvent aussi nous impacter et changer les liens entre nos sociétés.

L’acteur peut être au coeur des décisions. Les politiques, mêmes décidées ailleurs, ont des répercussions. Les acteurs doivent prendre leur destin en main.

Geneviève raconte le moment où Siddharta a donné à Fatou des semences cultivées en Inde depuis des années mais qui venaient d’Afrique et l’émotion que cela lui a suscité.

Shabin Paul directrice générale de Fireflies et Pipaltree en Inde et Siddhartha fondateur de Pipaltree coopérative à Bangalore et des Dialogues en humanité d’Inde avec les tribus cueilleurs de miel sauvage dans le Sud de l’Inde

Shabin travaille pour l’association Pipaltree. Ils travaillent avec des petits fermiers qui ont une moyenne de 1 hectare. Ils cherchent la sécurité alimentaire par la promotion du millet. 55% du territoire agricole est une agriculture pluviale, et le millet demandent de la pluie.
Pour produire un kilo de riz, il faut 4 litres d’eau, tandis que le millet pousse sans irrigation. La quantité de pluie nécessaire pour faire pousser du millet est de 400 à 500 mm de précipitations, contre environ 2200 mm pour le riz. Le millet est aussi plus nutritif que le blé ou le millet.

Il y a huit types de millet en Inde. A l’intérieur de ces huit types, il y a encore plus de sous-variétés en fonction des régions. La partie où nous travaillons est une variété appelée “finger millet”, ou “ragi”. Nous travaillons directement avec les fermiers pour redonner vie à la culture du millet. Nous essayons aussi d’influencer les politiques publiques pour qu’ils apportent leur soutien à la culture du millet.

Ce n’est pas que la sécurité alimentaire et les nutriments qu’apportent les millets. La paille du millet peut aussi servir à la consommation pour le bétail. La culture des millets permet donc aussi d’avoir de la nourriture pour les animaux.
L’avantage du millet est que les champs où ils sont cultivés favorisent la biodiversité. D’autres types de culture peuvent être plantés avec le millet, des féculents ou des légumes. Toutes ces cultures servent également d’engrais pour le millet et enrichissent la terre. Beaucoup de variétés non cultivées de légumes poussent aussi spontanément.

Les variétés traditionnelles de millet n’attirent pas les insectes nuisibles, et donc ne demandent aucun pesticide. Le millet cultivé ici (finger millet) peut être conservé pendant des années. La culture du millet contribue donc aussi à la reconstitution écologique.

Le millet n’est pas juste une culture, c’est aussi tout un système agricole. Malheureusement avec l’industrie qui promeut la mono-culture, on s’est éloigné de ces cultures traditionnelles. Le rôle des femmes a baissé, notamment en tant qu’actrices de ces sytèmes agricoles. Revenir au millet va redonner du pouvoir à ces femmes. La connaissance qu’ont les femmes à ce sujet va être valorisée d’autant plus.
Nous cherchons donc à donner aux femmes toutes les connaissances nécessaires concernant cette culture. On organise les femmes en groupe dans les villages. Les femmes ont accès aux semences du millet, des légumes, de plantes à huile, dans les banques de semences. Les femmes rapportent ensuite des graines pour alimenter la banque.

Les femmes partagent aussi leur savoir sur le compostage, la régénération des sols, l’utilisation des engrais naturels. Notre travail est de faciliter la transmission des savoirs sur la régénération des sols. On les aide aussi à avoir accès à tous les fonctionnaires locaux pour obtenir des ressources.

Et donc, la culture du millet par ces femmes, montre une grande résilience. La crise du COVID-19 n’a pas impacté ces femmes et leurs familles dans l’accès à l’alimentation.

Ces femmes font partie d’un réseau national “Millet Sisters network”.

Fall Lorella co-fondatrice de ALPADEF et du réseau panafricain de femmes

Il s’agit de faire en sorte que des femmes entrepreneures dans le milieu rural soient accompagnées et formées à une agriculture agro-écologique.

Ils ont travaillé avec Fatou Ndoye à Saint-Louis, ont créé une coopérative de femmes de production de savon, une entreprise de l’ESS “Eco-campement Nilman et centre de formation” (éco-touristes et partage de moments de production). Les personnes qui travaillent dans cet éco-campement ne sont que des locaux qui sont formés pour ça.

Fernando Rosero de la coopérative Cafolis et Avelina Rogel de Madre Sabia à Quito en Equateur

L’Equateur en deux moments :

  • Les politiques souhaitent une culture familiale.
  • Distribution dans les quartiers.

La Covid-19 a devasté le quartier, l’état d’urgence a été décrêté. La propagation n’a pas été endiguée. A commencer par les peuples Quechua qui a été très touché. L’absence des soins proposés par l’Etat a engendrés les décès de membres important.

Malgré tout, l’Equateur exporte du café, des bananes, des crevettes. Les exploitations agricoles familiales ont envoyé de la nourriture aux villes. Il y a eu du outien pour le transport de la nourriture mais pas plus que ça.
Des paysans, des femmes, des jeunes ont fait entendre leur mécontentement, demandant une souverainité alimentaire (semences autochtones, familiales, etc.)
“Minga pour la Vie” (vaste coalition rassemblant des peuples indigènes du Chocó arrivés à Bogotá pour réclamer une protection et le respect de leurs droits humains. (trouver une référence) ) reconnait le rôle des femmes dans le maintien de la souveraineté. Ils postulent à la présidence de la République.

Avelina
Bonjour mes soeurs et mes frères, ça fait longtemps que je n’ai pas parlé français. Je travaille pour l’association Madre Lorin, oeuvrant à la revalorisation et la transmission de nos savoirs. L’association fait appel à tous, enfants comme adultes, pour faite face à la situation catastrophique. Le gouvernement n’est pas bien, il fait des choses seulement pour les plus riches. Nous n’avons rien pour nous, ni système de santé, ni education.

On a commencé par faire appel aux voisins pour organiser une distribution de nourriture (ce que l’on avait chez nous), certaines familles ne mangeaient qu’une fois par jour. Nous avons commencé à faire des kits avec des patates, pates, lentilles, quinoa, pour nourrir les familles. D’abord 10 puis 100 kits par jour, on en est à 8000 kits distribués pour les quartiers les plus pauvres de Quito.

Le gouvernement refusait que l’on prenne la main sur ces questions. Nous avons reçu des menaces, nous empêchant de faire notre travail de société civile. Les gens se sont auto-organisés pour venir nous aider à faire le kit. Les femmes étaient les premières protogonistes de ce projet. Elles avaient les listes des personnes en difficulté pour la distribution.

Les supermarchés étaient les seules enseignes ouvertes. C’était difficile d’avoir accès à autre chose. Il y a aussi la question de la fracture numérique, des étudiants qui ne peuvent pas suivre leurs études. Et des difficultés pour se soigner.

Geneviève : Les solidarités que vous avez tissées sont inspirantes. Comment s’entraider ? Comment se soutenir mutuellement face aux difficultés mais aussi avec toutes nos forces positives qui nous sont propres ?

Carminda Mac Lorin de Cataliso et ViralOpenSpace à Montréal

Crée en mars 2020, cette initiative est apparue pendant la pandémie. Elle lie le local au global. En mars - mai - juin, on était reliés aux Dialogues en humanité.

C’est un espace, archipel citoyen solidaire qui nous relie dans nos spécificités et nos points communs. Les 20 & 21 décembre 2020, on met ensemble des réseaux sur la question de la souverainneté alimentaire. On va imaginer le prochain (??? à compléter)

En décembre, on aura un espace ouvert pour l’inscription d’actions (leur proposer de dupliquer une Riposte Creative).

Création d’un guide Mégalo (? vérifier ? préciser ? mettre un lien) qui va récupérer nos expériences de rencontres internationales en plusieurs lignes.

Selma Fortin : ce sera un temps où on apprend à communiquer ensemble. Il s’agira de faire le lien entre le fait qu’on essaye de relier les dynamiques locales et internationales.

Genevière : J’aimerais qu’on fasse un lien avec la citoyenneté active.

Amina Tall, directrice de l’association germano arabe à Berlin, sur le projet de moringa au Sahel

Avec une association active au Burkina mais aussi avec les pays frontaliers, cette association a aidé notamment des femmes de milieu défavorisés. Elles apprennent à cultiver du Moringa (très riche en protéines) et on les accompagne à envoyer les enfants à l’école. Les artistes sont soutenus par le biais de formation et de festival pour se faire un gagne pain. Et dans le cadre du festival, avec concerts, ateliers, animation, il a une allée marchande avec de l’artisanat et des produits dérivés du moringa. Ce n’est pas simple au sahel parce qu’on y manque d’eau mais cela rentrera dans l’agenda international de lutte contre la pauvreté, la faim et l’éducation des filles.

Dans la plante moringa tout peut être utilisé : les feuillles, les tiges. Elle a des composants nourricières importantes et incomparables avec tout autre aliment :

  • 4x plus nourrissante que le lait
  • 7x plus que (à compléter)
  • 4x plus d’oligoelements que (à compléter)

Elle soignerait aussi les maux.


Arnil Nguon, 6 eme international de Breakdance (partie à compléter si possible)

Il a été récement attesté comme sportif de haut niveau

Il est important de faire attention à la ligne pour le Breakdance. J’ai un rythme d’entrainement de 5 fois par semaine, 3 heures par entrainement. Je suis obligé de bien manger pour bien récupérer pour rester performant.
Il est important de bien dormir et bien manger.

Azdine : Y a t-il des sponsors éthiques et bio ?
Arnil : Non.

Azdine : Quel est le sponsor qui s’affirme dans le sport, la marque plus visible ?
Arnil : Red Bull

Azdine : Il serait bien que les marques éthiques et bio aillent chercher des sportifs comme Arnil


Quiz en ligne sur l’alimentation

Lauriane fondatrice de la revue bi-mestriel TVB, journalisme de solutions locales et globales, actions multiples. Elle présente un récapitulatif des deux jours avec un quizz (Lyon, International). En voici quelques extraits :

  • Plus de 90% des variétés ont disparu des champs des agriculteurs en un siècle.
  • L’alimentation mondiale dépend à 75% de 12 espèces végétales et 5 especes animales

43% de la population mondiale ne se nourrit pas correctement (sous ou sur-alimenté).
La faim dans le monde avait été réduite de 216 millions de personnes (?) par rapport à 1990-1992.
Définitions : sous alimentation, mal nutrition, insécurité alimentaire (à compléter par Laurianne)

  • Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) nourrit 97 millions de personnes dans 88 pays en 2019
    Selon l’ONU, 1,7 millions de vies pourraient être épargnées chaque année en consommant plus de fruits et de légumes.
    Définition de la précarité alimentaire (à compléter par Laurianne)

Production - Transport -Transformation - Consommation

  • En France, les emballages alimentaires représentent 85% des ménages.
    En France, en 2019, le gaspillage représente 30 kilos par habitant.
  • 32% à la production
  • 21 % pendant le transport
  • 12 % à la distribution
  • et %? conso

Quels est l’enjeu majeur selon vous pour une alimentation durable ?

Quelles sont vos idées et envies pour demain ?

Le podium

En quoi cela nous inspire pour aller plus loin ?

Emma la clown

On va passer un moment avec deux cuisiniers Sadia Hessabi, cheffe franco afghane de KabouLyon, également membre des Savoureux Compagnons, et Alain Alexanian, chef d’origine arménienne.

Abération : 41 000 du COVID en France depuis 6 mois alors qu’il y a 67 000 de morts par an à cause de la polution

Il y a 1 million 500 dans le monde qui meurent à cause du COVID contre 9 millions de personnes qui meurent à cause de la mal nutrition

Education est très importante. Le credo de ? dès le foetus c’est essentiel.
Ils avaient proposé aux femmes enceintes de manger du ketchup à la vanille et ils avaient remarqué bien des années plus tard, que les enfants qui avaient consommé du ketchup à la vanille via la grossesse, avaient préféré ce type de ketchup.

Alain Alexanian

Son livre : L’art de bien manger bio

Cuisinier depuis 1974, il a commencé a diffuser ses approches par la fête du goût avec les enfants. Le deuxième cerveau (l’estomac) expliqué aux enfants via la métaphore de la ferrari. Si tu manges mal alors tu pourras avoir des problèmes de santé.

Je me suis apperçu que, depuis que je cuisine, tous les 10 ans on mange différement, parce qu’on vote différement.

  • En 1970-80 : Nouvelle cuisine avec de l’audace et de la révolution (grande assiette, on mélangeait tout, par opposition avec la cuisine bourgeoise)
  • En 1980-90 : Première fois dans l’histoire de France que la gauche arrive au pouvoir. Gauche caviar dans les assiettes, queue de boeuf pour le côté populaire, creme, caviar. Mélange du populaire avec le chic
  • En 1990 : Retour de la droite, mais molle. Tête de veau, pot au feu, blanquette. Les anciens plats sont revenus un peu allégés, avec beaucoup de purées, de mousses.
  • En 2000 : Vote résigné, sans vision d’avenir. Les parents poussent les enfants à s’interesser aux sciences à la recherche. Cuisine moléculaire avec l’azote, des couleurs, etc.
  • En 2010 : La droite, la gauche, le centre avaient la base de la vérité, de la transparence dans les mots et de l’écologie. Plus de légumes, moins de sauce. Des verrines avec sauce en dessous, produit vrai par dessus, et des légumes à côté. Tout ça en cuisson courte.
  • En 2020 : on a eu les gillets jaunes avec une crise du pouvoir d’achat, on a eu le vote vert à l’échelle national, c’est plus que le vote écolodu passé. L’omnipresence du N 214 sur la violence animale.
    Aujourd’hui, plus de nappes, plus de fleurs, assiettes en céramique plus petites, bols et pas des assiettes creuses. Dans les 10 années à venir, on va avoir dans les assiettes, plus de légumes qu’avant et comme, c’est la crise, beaucoup moins de quantité qu’avant.

Qu’est ce qu’on apprend aux étudiants en CAP ?
On leur apprend une nourriture via les lipides, glucides, féculents, protéines. Mais qui dit “à midi j’ai mangé des poirreaux” ? Si tu n’es pas cuisinier, tu as du mal à faire passer le changement par le légume. Alors que le changement qui arrive va vers cela.

Aujourd’hui, on va vers une alimentation végétarienne 2 fois par semaine dans les écoles. Par ailleurs, les étudiants vont se référer à ce qu’ils peuvent acheter pas cher. Aujourd’hui, la manière de manger ne peut pas etre comparée à celle d’il y a 20 ans. Ne serait ce que par le télétravail, le mode de chauffage, de déplacement.

Comment faire pour respirer ?
Il faut accompagner les jeunes parce que l’ancienne génération n’a pas toujours été partante pour le changement.

Il faut parler davantage à l’école de notre dernier cerveau, qui a besoin de vitamines.

Sadia Hessabi, cheffe franco afghane de KabouLyon https://www.facebook.com/Confine-recettes-106382290992549/

Traiteur cuisinière depuis 4 ans. Elle a écrit un livre “de Kaboul à la Bourgogne” qui est en recherche d’adoption par un éditeur.

Emma : L’acte de cuisiner, qu’est ce que c’est pour toi, Sadia, toi qui es à la fois ici et ailleurs via ta culture ?

Sadia : J’ai choisi la cuisine pour créer du lien, des odeurs qui me rappellent une émotion, des tas de petites choses, de l’intime.
A 14 ans, j’arrive en France. La première chose que j’ai remarqué, c’était cette abondance que je n’avais jamais vu de ma vie. J’ai mangé une andouillette frites, c’etait une manière de dire que tout est beau, propre. Et je suis rentrée dans cette optique, en ne cuisisant que français, pendant des années. J’ai eu un gros choc, j’ai laissé tombé l’Afghanistan pendant longtemps dans mes habitudes alimentaires.
Au début, j’avais peur des fruits de mer, j’étais marquée par l’odeur forte du fromage. Mais, quand je suis tombée enceinte, l’envie est revenue de manger afghan, j’ai écrit toutes mes recettes, toutes celles dont je pouvais me souvenir, et j’ai recommancé à manger afghan. Je me suis rendue compte que ce n’etait pas si mal le coté paysan afghan.

J’ai changé de métier à 40 ans, en devenant cuisinière, pour transmettre à mes enfants le bien manger, de vraies valeurs humaines. J’ai mis de côté le matériel, le chien, la voiture et j’ai remis du sens dans ma vie, je ne voulais pas que mes enfants mangent de la daube. On n’a pas le temps, on mange vite, ça n’a pas de sens.

Je donne des cours aux enfants de 12-15 ans. Je réintroduit du légume avec les recettes afghanes.

J’ai le projet de créer un éco village. Je suis accompagnée par Anciela, je fais la formation Ticket for Change. L’idée de cet écovillage est de prendre en compte tous les besoins de l’humain et toutes les cultures. Tout le monde n’a pas le même vécu, on apprend pas de la même manière.

Je souhaitais mettre en avant le savoir faire des migrants, notamment des femmes. Je suis en contact avec Forum Réfugiés. Il s’agit de mettre en avant leur savoir faire et les pousser à devenir entrepreneurs. Il s’agit aussi d’avoir une médecine intégrative avec de l’écoute, de permettre un accueil digne des gens, mettre en avant leur savoir faire.

Ma mère faisait une soupe qui s’appelait Leeti avec des noix, du curcurma, du gingembre et du sucre de canne non rafiné. Ce sont des aliments chauds, elle donnait cette soupe aux femmes pour améliorer leur lait. Elle utilise le bleu de méthylène dans la gorge.

Il n y a plus la cuisine où l’on prend le temps, ou ça mijote. Aujourd’hui, on perd du temps à monter l’assiette pour qu’elle soit belle, mais on a faim après parce qu’il n y a pas assez à manger !

Alain : La cuisine c’est plus que se nourrir, c’est aussi du plaisir, de l’envie, du gout, du partage et de l’amour


Nourritures affectives et artistiques liées aux sensations et émotions

Genevièvre : on a fini de voyager sur les différents continents, de rêver avec les territoires de nos participants. On a encore avec nous Shoki Ali Said président le d’association des Dialogues de part le monde qui va introduire Malika.

Shoki : Malika est une personnalité artistique et engagée, mais est-ce que tu te voyais etre associée à de la nourriture. Toi tu nous nourris dans la musique, en accompagnant des personnes en difficultés, en transmettant des choses de façon humaine.

Malika Bellaribi-Le Moal, les choeurs de Vaulx-en-Velin

Je permets aux gens de découvrir leur potentiel, tout ce qui dort en eux. Cette nourriture essentielle est le goût, l’odorat, l’audition. Quand on chante, on se reconnecte avec les sensations du bébé. On a besoin de se nourrir avec beaucoup de choses.
Les émotions sont vues comme quelque chose de pas toujours positif, alors qu’elles nous construisent. Comme quand on se nourrit on va avoir différentes façon de manger. On mange les son, comme on mange un bon plat. et si on ne mange pas, on ne peut pas faire d’effort, respirer, etc. C’est pareil avec le chant. Un chanteur, si il n’est pas nourri de l’extérieur, il ne peut pas donner aux autres.

Chez les chanteurs, il est important d’avoir une hygiène alimentaire. Normalement, il faut manger 3h avant de chanter, surtout des sucres lents, comme les sportifs. Les trucs qui permettent de puiser quand on va chanter. Après 2h, on perd 1 à 2kg. Donc il y a aussi besoin d’eau. Et ensuite on a besoin de se faire plaisir, et de bien manger (en gout et en quantité).

Shoki : Comment tu travailles avec les quartiers populaires ?

Malika : J’informais les gens des quartiers populaires sur les bienfaits des aliments pour qu’ils aient envie d’en manger. Exemple du chou rouge que l’on peut cuisiner de plein de façon mais les gens ne savent pas toujours comment.

Son expérience de Nanterre, où elle a grandi ce sont aussi les potagers, avec le partage de ce qu’on avait. Et tous ces gens ont tous en commun de cuisiner par cher. On peut ainsi partager des recettes culinaires, des façon de cuisiner.

Shoki : On dit qu’avec rien, on peut manger dans des familles de 4 personnes. La question est que la priorité est de les gens mangent et vivent mieux. Mais comment les accompagner sur le terrain ?

Malika : Il n’y a pas tellement de changement par rapport à la pauvreté. Les gens pauvres ont beaucoup de ressources. Ils sont capables de savoir ce qui est bon pour eux même. La solidarité est très présente. Par exemple, on fait des repas partagés où chacun vient avec un plat.
Le but est de faire découvrir et de partager.

Les traditions culinaires sont très importantes. Avec la cuisine du Maghreb, je sais faire avec peu. Par exemple, pomme de terre bio, oignon …
Il s’agit de les valoriser.

Shoki : Toi, qui viens d’un milieu pauvre, aujourd’hui, tu es à l’opéra alors que ce n’est pas ouvert pour tous. On a ouvert la porte du ministère des affaires étrangères. Comment as tu fait ?

Malika :
Cela dépend de comment on voit la musique, L’Opéra est un terme qui viens bien du peuple. Ce qu’on ne voit pas assez, c’est que les gens regardent la TV, écoutent la radio. Les rappeurs ont fait du récitatif, ils ont utilisé une forme de l’opéra , des notes, comme Mozart.
Les gens dans la musique, ils entendent. Dans les quartiers quand j’ai commencé on m’a dit « c’était pas possible » … .
On pensait que les gens ne s’intéresseraient pas à l’opéra mais j’ai pu les emmener dans des grandes salles parce que j’ai toujours été contre les idées reçues. J’ai la confiance dans l’humain, j’ai la confiance dans la force des gens. On a travaillé sur la nourriture : la nourriture de l’être, la nourriture des personnes.
Le chant permet de retrouver sa force et après on a pas de difficultés à aller vers l’opéra, les beaux lieux pour chanter. On mérite de chanter dans des lieux magnifiques.

Selma Fortin :
Dans nos mouvements, on est persuadé que la politique doit retrouver un sens profond, celui du vivre ensemble. Pour moi, c’est essentiellement artistique.
Pour Malika j’avais envie de lui demander si elle avait pu remarquer ce que cela a apporter de transformer son organisation en soignant le cadre ? C’est-à-dire qu’il y a la musique qui est vertueuse mais aussi un cadre qui est vertueux avec cette nourriture partagée dans les quartiers, le fait d’aller sur place, est-ce que les gens s’ouvrent plus facilement dans la musique, dans le chant ? Est-ce que vous avez remarqué un changement dans la façon de s’ouvrir des gens ?

Malika : Oui, il y a un grand changement. Les six premiers mois, les gens changent notamment dans leurs postures : Ils regagnent confiance en eux en reprenant des études, en sortant de l’isolement, en cherchant un travail, en se soignant ( certains avaient des cancers … ) . Les gens ont commencé à demander pour leurs besoins, c’est important car cela permet d’être axé sur soi. Avant le chant, les gens étaient dans le sacrifice et pensaient que c’était de leur faute d’être dans une situation malheureuse, ils se sentaient coupables. A présent, ils se rendent compte qu’ils ont de la valeur et que c’est important de s’aimer. Ils réapprennent à se voir comme une belle personne.
La voix c’est, dit-on souvent, le « petit prince », on n’a pas le droit de blesser, c’est pur, elle est propre, dans l’humilité. Tout d’un coup elle s’ouvre à elle-même et à l’extérieur.

Une année, j’ai eu le prix Clarins et j’avais fait le concert à l’opéra (?). Il y avait des enfants des quartiers avec qui j’avais travaillé (des petits Blacks, des Français …). Il y avait le patron de l’opéra, Olivier Courtin, et un enfant s’était adressé à lui directement pour demander de trouver du travail à sa maman qui est au chômage. Il a osé lui parler. Cela montre un certain changement parce qu’en général, avant, les gens pensaient qu’ils étaient victimes. Maintenant, ils osent demander. Le chant à permis de sortir de cette mauvaise posture.

Selma : Pourriez vous raconter les délices du chant ?
Malika : Déjà, il y a le bien être, la détente. On est enivré quand on chante, on chante avec les yeux. On exprime une émotion.

Shoki : On se bat pour une sécurité alimentaire et sociale pour que le gouvernement prenne ses responsabilités. Mais, toi qui t’engages, comment peux tu nous donner ta force ? Le monde est riche, mais il y a des difficultés. Comment changer le comportement de chaque être humain en pensant à l’autre ?
Malika : Plus, on est en contact avec son humanité, mieux c’est. Le chant est dans l’être, si on est avec soi, on peut sentir les choses chez l’autre.
Le chant, il fait quelque chose, on ne se sent pas en toute puissance. La faiblesse, elle est dans le champ car elle est vulnérable, et chaque fois que l’être humain refuse sa vulnérabilité, il ne peut pas être dans la générosité, ça ne sera que de la puissance.
Je pense que la société a perdu sa vulnérabilité. Le chant est dans sa vulnérabilité et apres dans la puissance. Si on veut être davantage dans l’empathie, ce sera différent, cela va partir de l’intérieur, repartir de quelque chose, on va accepter et construire plus facilement parce que le corps est un instrument de musique et on va arriver à « faire quelque chose ». On va accepter les chats dans la gorge.
On est dans quelque chose d’immédiat, quelque part, la société (tout le mode) s’enferme dans sa propre erreur, refuse de retourner en arrière, parce que peur de l’humiliation. C’est ce que je vois. Est-ce que je vais pouvoir revenir en arrière sans orgueil ?

Il faudrait que les présidents et politiciens acceptent de se tromper , acceptent leur vulnérabilité et leurs erreurs. Souvent ce n’est pas ça, ils sont dans des choses dictatoriales, ils sont très directifs et, de fait, c’est la population qui trinque. C’est très compliqué, on ne peut pas travailler sans ses faiblesses, ces faiblesses sont nos forces.

Geneviève :
Comment prendre soin de chaque être humain ? C’est ce qui nous motivent.

Irene Kokoui, Proviseure du lycée de ? au Benin, responsable d’un orphelinat de jeunes filles
Je voudrais réagir par rapport à ce que je ressens quand j’écoute de la bonne musique ou une déclamation ou quand je regarde un footballeur jouer et cetera, lorsque c’est beau, c’est tout le corps qui est en harmonie : je me régale. Il y a un lien avec la nourriture parce qu’on se régale aussi quand on mange de la bonne nourriture.
La voix enrichi le corps, l’âme et le son également. Quand j’écoute Malika, cela me donne la joie. Tout son corps est en interaction avec ce qu’elle dit et donc, à mon avis, le lien qu’il y a entre la voix que nous utilisons et ce que nous mangeons c’est un lien très fort. Chez nous ont dit : Quand tu veux bien chanter il ne faut pas boire froid, il faut boire chaud, pour avoir une belle voix est-ce que c’est vrai ? Est-ce qu’il y a des interdits dans l ’ hygiène alimentaire quand on est artiste , chanteur ou que l’on fait certaines activités ?

Malika : Oui, il y a une hygiène. Il faut boire de l’eau à température ambiante. Il faut bien dormir. Il faut manger équilibré pour avoir toutes les vitamines. On ne devait pas manger du chocolat avant de chanter au conservatoire.

Dominique Picard : Je trouve que terminer ces dialogues avec cet échange, avec Malika, c’est d’une grande beauté. On le dit intelectuellement, manger ce n’est pas juste avaler de la nourriture. C’est un acte social, d’amour, de partage.
*** Je trouve que relier cette nourriture affective avec la nourriture terrestre, quand on parle de tout ça, c’est parler de la dignité humaine, c’est : comment ne pas se sentir et ne pas se vivre comme une victime ; c’est vivre comme un être qui est pleinement conscient de ses partages, de ses solidarités et c’est ça aussi qu’on va partager avec les autres. Je trouve aussi que les mots dignité , solidarité et coopération sont des mots essentiels pour parler de la question de l’alimentation, on ne s’en sort pas tout seul, on s’en sort avec les autres et c’est cette solidarité que je sens très très fort depuis quelques jours. Qu’est-ce que l’on ne peut réussir ensembles ? et ce que tu apportes Malika, cela nous nourrit de l’Intérieur. Cette nourriture intérieure c’est probablement ce qu’il y a de plus beau, de plus vrai, et c’est ce qui est le plus partagé à travers les peuples, alors un grand merci. ***
Au bout du compte, on parle de dignité humaine. L’idée est de ne pas se vivre comme victime, se vivre comme un homme citoyen conscient.
La solidarité, la coopération sont des mots aussi essentiels pour parler de l’alimentation.
Depuis hier, on comprend qu’on ne peut avancer qu’ensemble. Effectivement, il y a de la nourriture de l’intérieur. C’est ce qui est le plus beau, le plus utile, le plus vrai.

Shoki : Tant qu’on est vivant, on peut toujours changer l’humanité.

Selma : j’ai envie de faire le lien entre chant et champ. Ma prof de chant me dit que quand on chante, il faut arracher les patates. Il y a un dynamisme du corps.

Malika : Chanter les deux pieds dans la mer comme le coq


Laurianne Ploix, Time To Be, 9.46min


Les commentaires du chat sur la visio Zoom

  • Référence aux travaux d’EAPN https://eapn.fr/eapn-france-sengage-reconnaissance-dun-droit-a-laliment…
  • Surtout que plus de la moitié des gens qui ont des difficultés pour avoir 3 repas équilibrés par jours (13M selon le secours pop) n’ont PAS recours à l’aide alimentaire. Et même, pour ceux qui y ont recours, l’aide alimentaire ne couvre que 40% de leurs besoins caloriques journaliers.
  • Bonjour, comment sont définies les zones rurales à revaloriser ?
  • Pour en savoir plus sur la grande Synthe: https://www.ville-grande-synthe.fr/minimum-social-garanti/?doing_wp_cro…
  • A Grande Synthe : Comment est calculé le montant et quels sont les droits d’accès du RMG ? => réponse dans le cr écrit
  • Y a t il un fléchage du RMG vers l’alimentation ?
  • La conférence gesticulée de Mathieu: https://conferences-gesticulees.net/conferences/de-fourche-a-fourchette…
  • C’est exactement ce que nous faisons Mathieu : Voter en monnaie c’est aussi voter pour l’investissement productif dont nous avons besoin ! Nous avons investi 100 000 EUR dans l’appareil de production local l’année dernière pour produire des produits bio et locaux dans notre ferme expérimentale. Ce sont les producteurs et les consommateurs qui décident au sein de leur coopérative " La coop du Tilleul" ce que nous voulons produire et comment. Aujourd’hui Nous achetons à cette coop en monnaie citoyenne locale ce dont nous avons besoin … plus de 15 producteurs nous en rejoint … et sommes aujourd’hui obligé de changer de locaux pour en prendre un plus grand
  • Mathieu, est-ce que cela signifie qu’il n’y aura aucun produit transformé qui sera “validé SSA” ?
  • Nous avons aussi financé des revenus d’autonomie pour que les producteurs locaux aient un minimum de revenu … Ainsi c’est 9 activités qui ont été créé autour de notre ferme toutes membres de la coopérative
  • Est ce une volonté de ne pas imaginer une expérimentation locale ? La preuve par l’exemple peut aider à convaincre au niveau national ?
    Réponse : oui je suis d’accord avec vous ! C’est pour cela que nous sommes depuis 7 ans sur cette expérimentation locale. Je veux bien répondre aussi !
  • Y-a t’il des éléments d’évaluation sur des expérimentations qui pourraient se rapprocher de cette proposition. PAr exemple, il y a eu des études sur l’efficacité de chèques Fruits et légumes, mais y aurait-il des expérimentations plus proches de l’idee de SSA qui auraient fait l’objet d’une évaluation ?
  • Pour ceux qui veulent retrouver les infos sur RESICITY, j’ai mis en ligne une présentation générale
  • Bonjour à tous,
    Peut être rajouter le fait que la Ville de Grande Synthe a soutenu la mise en place d’une légumerie portée par un Jardin de Cocagne local
  • Ces questions se posent oui ! Nous travaillons sur cinq dimensions ENSEMBLE : Production + Distribution + Moyens d’échanges + Revenus + Gouvernance
    Mais en même temps !
    pas séparément :)
  • Oui nous valorisons ce que nous appelons les valeurs immatérielles :
    • Coopération
    • Reflexivité dans le travail
    • Confiance
  • et de mettre le travail des plus précaires au cœur des systèmes alimentaires vertueux est aussi un facteur inclusif fondamental
  • en // depuis 2 jours il ya un évenement essentiel autour du thème ENTREPRENDRE COMMUNS … ou Olvier est intervenu d’ailleurs …
    et où la question du modèele economique est abordé/questionné …
  • D’où un revenu d’autonomie au moins égal au seuil de pauvreté + un euro …. mais versé aussi au maximum en monnaie citoyenne locale pour que ces revenus irriguent prioritairement les acteurs locaux respectueux des humains et de la nature
  • Sans une monnaie citoyenne locale, nous auront des fuites vers les marchés financiers et donc nous perdrons de la valeur a redistribuer sur le territoire
  • Une lecture introductive, pour ceux qui aiment le exemples concrets:
    https://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/notre-pain-est-politique-978249…
  • Je vous invite à explorer l’apporche de Lionel Lurdin , entrepreneur qui depuis 20 ans utilse les Biens Communs Numériques et Juridiquees comme socle pour développer iune Economie de la Contribution
  • … comment ne pas dépasser la fine ligne qui separe de la pedagogie de chantage “scolaire”: agir pour la carotte et se cacher face au baton
    ???
    A lui de se forger l’objectif, pour que se soit son choix!
  • quelques articles sur les Etats-Unis:
    https://civileats.com/2020/07/20/black-lives-matter-in-the-food-system/
    https://digitalcommons.nyls.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1002&contex…
    https://www.academia.edu/9030216/Urban_Agriculture_in_Rust_Belt_Cities
  • quel potentiel foncier pour installer nouveaux producteurs en periferie des grandes villes americaines?
    Grand enjeu actuel de remplacement des agriculteurs qui partent à la retraite (baby boomers) par des jeunes milleniums qui veulent reprendre leur exploitation
  • En Equateur à Quito: Cafolis cést le Centre de Formationa de Leaders Sociaux; et je travail á l´heure actuelle dans le Comité National de Agriculture Familiale Paysanne Fernando Rosero et Avelina Rogel association Madre Sabia Meres qui savent, traditions médecine traditionnelles à partir des plantes quand la population n’a pas accès à d’autre système de santé
  • (grand mouvement de jeunes urbains qui désirent devenir agriculteurs bio) - il existe aux Etats-Unis des fondations privées et philanthropiques qui les aident, pour éviter que les terres agricoles soient vendues pour des usages non agricoles
  • “Éleusine ou « ragi » ou mil rouge : Eleusine coracana
    Le mil rouge produit plusieurs épis au sommet de la tige. Ses graines sont très petites (1-2 mm de diamètre). Ses besoins en eau sont légèrement supérieurs à ceux des autres espèces de mil. L’éleusine, ragi en Inde, est une culture importante en Afrique orientale et en Asie (Inde, Népal), jusqu’à 2.000 mètres d’altitude.”
    Selon https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/botanique-cereale-mill…
  • se cultivent des variétés de riz (depuis temps inmemorables) qui poussent “a sec”
  • Granda partie des problemes de pollutions (par l’usage d’engrais en compensation d’un sol desequilibré et des pesticides pour proteger des plantes eloignées genetiquement de leur nature origienlle)
  • Pour en savoir plus: rendez vous dimanche 22 novembre 16h puis 19h pour construire le V.O.S. des 2à et 21 décembre
  • A Grenoble, l’asso Lado Brasil, en lien avec le collectif autonomie alimentaire a projeté des conférences avec des femmes du Brésil intitulées “Les femmes en première ligne pour la souveraineté alimentaire". je vois à partager cela avec elles, ça va les intéresser fort fort! our revoir ces conférences avec des femmes brésiliennes engagées sur le thème de la souveraineté alimentaire, c’est là :https://www.facebook.com/assoladobrasil
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Moringa
  • Le s Ripostes alimentaires ce sont des espace en ligne, en coopération ouverte, où nous pouvons partager nos initiatives (et plus encore) :
  • Variétés et techniques anciennes, réappropriation terres pour agriculture, valorisation travail des paysans, vive ceux qui nous nourrissent
  • Pour en savoir plus sur Alain Alexanian : https://www.likeachef.fr/chef/alain-alexanian

La parole aux jeunes

La parole aux jeunes dialogues

Description, présentation, mots clés des vidéos

Propositions d'actualités pour annoncer les Dialogues 2021 (liste des vidéo Bubble Art suivantes)

Evaezi Otuorimuo Comment nourrir le monde? (Dialogues 2019)

-Time To Be #4: Comment nourrit-on le monde ? avec Evaezi Otuorimuo

https://youtu.be/NHLwv-M40fs

Evaezi Otuorimuo est une étudiante d'origine nigérianne en Master Gestion des Territoires et Développement Rural à Lyon. Au sein de l'association Dialogues en humanité, elle contribue à valoriser la réciprocité des savoirs-faire des agricultrices et agriculteurs de pays du Sud, dont le monde entier peut s'inspirer. Apprenons à mettre au point une agriculture locale, résiliente, adaptée aux territoires et apte à répondre aux enjeux de notre époque. Une évolution qui va de la production à la transformation jusqu'à la consommation

mots clefs: alimentation, sécurité alimentaire, climat, résilience, autonomisation des femmes, agriculture pluviale, agriculture vivriaire, agroécologie, fonds vert pour le climat, rural urbain

Alexa Pugh Pour que vive la citoyenneté 2020 ou Quand Citoyenneté se conjugue avec espoir

- Entretien avec Alexa Pugh, chargée de communication aux Dialogues en humanité 2020.

https://youtu.be/5FoOcwcNTWk

Américaine, Alexa étudie et vit en France depuis quatre ans. Dans son témoignage, elle nous parle d'éducation à la citoyenneté, de mobilisation civique et de comment ne pas perdre espoir face à l'ampleur de ces tâches.

Azdine Benyoucef Le Hip hop, levier d'action pour changer les habitudes dans les assiettes des ados

- Time To Be Azdine Benyoucef, danse et alimentation

https://youtu.be/MOzQy_WHg8I

Azdine Benyoucef est danseur et chorégraphe, directeur artistique de la Cie Second Souffle. Il explique ici comment le Hip-hop et le breakdance peuvent être des leviers d’action pour une alimentation saine et durable auprès des jeunes publics.

#pédagogie #hiphop #breakdance #danse #alimentation

Interview réalisée par Pierre-Alain Gourion
Prise de son Yoann Pinto et Julien Estival
Images Clara Castoldi et Mathis Capéran